L'une des grandes forces de la saga Call of Juarez tient dans ses personnages. Et même son ambiance ! Dans The Cartel, ces atouts ont été remplacés par des clichés du monde moderne. Ou plutôt par des stéréotypes que l'on doit à certaines séries américaines. McCall sera donc tout ce qu'il reste des cowboys des épisodes précédents, et il sera forcément en décalage avec son époque. Guerra est le flic ripoux américain de base, criblé de dettes et pas crédible. Enfin, Kim sera la demoiselle au grand coeur, qui a encore tout à apprendre. Ces trois héros iront se frotter aux pontes de la drogue dans le sud des Etats-Unis. A vous de choisir lequel vous conviendra...

1 + 1 + 1 = 1

Ce qui peut motiver dans The Cartel, c'est sa campagne, dont on peut profiter en coopération et donc bourgeoisement entre amis. Trois joueurs peuvent ainsi se frayer un chemin à plusieurs au milieu des centaines d'ennemis à abattre. Une aubaine, tant il est pénible de le faire tout seul. En effet, les niveaux sont d'une pauvreté graphique et ludique presque humiliante, si on les compare aux autres FPS du genre sur consoles HD. Mais le pire dans tout ça, c'est que quel que soit le personnage choisi, les différences seront minimes, que ce soit en termes de jouabilité ou de scénario. Le seul avantage ? Jouer à trois et se tirer la bourre sur le système de scoring en fonction des actions (tir à la tête, ennemis abattus, précision, etc.).

Pas vraiment sensationnel

Si on peut supporter la jouabilité assez peu précise (mais néanmoins correcte) du titre, on s'offusquera du manque d'envergure de ce dernier. En effet, la panoplie d'armes est satisfaisante, même si certaines d'entre elles manquent de crédibilité, mais ce sont surtout les ennemis particulièrement idiots qui agacent. A défaut d'être intelligents, ils sont particulièrement virulents et nombreux, ce qui saoule à la longue, tant on peut mourir bêtement sans avoir vu un malfrat caché à quelques mètres. La faute a des couleurs mal choisies qui nous font parfois confondre malfrats et éléments du décor ! Pour résumer rapidement, The Cartel n'est finalement qu'un FPS à couloirs de plus. On vous indique la destination sur l'ATH, on avance, on tire, on avance, on tire. Quelques scènes au ralenti, dans le feu de l'action ou pour conclure un chapitre, et des séquences de conduite tentent de faire diversion, mais sans succès, car elles n'ont au final d'intérêt qu'à plusieurs, puisque l'on peut alors combiner les actions et monter un semblant de stratégie.

Viendez, maintenant !

Oubliez le fabuleux principe du "Drop In, Drop Out" (on entre et on sort de la partie quand on veut). Dans The Cartel on commence ensemble un chapitre ou rien. Comme si cela ne suffisait pas, chaque joueur doit être au moins au même niveau de l'histoire que celui qui a créé la partie... Du coup, le système manque un peu de souplesse et on peine à trouver des joueurs à moins d'être particulièrement patient. Autre point : le jeu propose aussi des phases d'enquête (courtes et rares) durant lesquelles chaque joueur doit récupérer des objets particuliers sans que ses comparses ne le voient agir. Ceci afin d'augmenter son nombre de points et débloquer de nouvelles armes. Si l'idée est excellente à la base, on regrette qu'en solo l'I.A ne vous pose pas le moindre problème et qu'en coopération les joueurs ayant déjà terminé le jeu (et donc déjà débloqué toutes les armes) n'ont aucun intérêt à participer...

The Cartel est décevant par bien des aspects. D'abord l'ambiance n'a plus rien à voir avec celle de la saga, ensuite le scénario est plat, même s'il y a trois personnages différents à incarner, et enfin le gameplay se résume à dézinguer des ennemis souvent statiques dans des "couloirs" pas franchement séduisants. Alors même s'il y a de l'action, avouons que d'autres jeux font cela nettement mieux aujourd'hui, sur Xbox 360 comme sur PS3. Quant à la partie multijoueur en ligne (en marge de la campagne en coop'), elle propose plusieurs modes de jeu (défense, deathmatch, escorte, etc.) mais rien de bien innovant ou grisant, d'autant que les cartes ne sont pas particulièrement bien pensées...