Soyons clairs d'emblée : les adaptations mal foutues et parfois baclées de grosses licences ciné, on connaît par coeur. Au delà de ça, si on fait le bilan des bons jeux vidéo mettant en scène des super-héros de comic, ils ne sont finalement pas si nombreux. Green Lantern, ce titre Warner Bros., n'appartient à aucune de ces catégories. Assez sympa pour qu'on ne le dégomme pas cruellement, il n'est cependant pas assez bon pour qu'on l'encense (loin s'en faut). Comme nous allons le voir, la bague de volonté permet quelques combos rigolotes mais une trop grande linéarité et un manque d'idées généralisé rend l'ensemble plutôt moyen.

"En pleine lumière..."

Résumons tout d'abord comment le pilote de chasse Hal Jordan que vous incarnerez dans le jeu (et dont vous suivrez les aventures sur grand écran) est devenu un Green Lantern. Ce flambeur a hérité son anneau de pouvoir d'Abin Sur, un extraterrestre échoué sur Terre, un Green Lantern (c'est une sorte de police intergalactique, donc oui, il y a des masses de Green Lantern dans l'univers) qui l'a reconnu comme digne hériter de son pouvoir et de sa bague, au crépuscule de son existence. Mais contrairement à RaHaN qui cultive son côté métrosexuel/vampire avec ses bagouses (NdRaHaN : ça fait aussi des torgnoles qui font plus mal, tu sais), Hal Jordan va vite réaliser la surpuissance que lui procure son nouvel anneau. Cette bague de volonté lui permet de matérialiser ce qu'il veut mais aussi de voyager dans l'espace et d'ainsi rejoindre Oa, la planète d'origine des Green Lanterns qui a besoin de lui, car elle est assaillie par les Manhunters, des androïdes style Decepticons. Du coup, votre anneau de volonté se révèlera bien utile pour matérialiser des épées, des marteaux géants, des scies circulaires et tout ce qui sera utile à désosser du robot maléfique.

"...et au coeur de la nuit..."

L'anneau de volonté, c'est un peu le couteau suisse ultime du cosmos et il faut bien le dire, c'est un gros plus pour le gameplay du jeu. C'est même sans aucun doute son plus grand intérêt. Green Lantern : La Révolte des Manhunters est un beat'em all, comme Thor pour le bas de gamme, comme God of War pour le haut du panier. Si Thor se cantonnait forcément à l'utilisation de son seul divin marteau, Green Lantern (tout comme Kratos) possède un arsenal bien plus étoffé grâce à sa bague de pouvoir. Selon la touche que vous pressez, vous pouvez soit matérialiser des lames, des scies circulaires, un marteau géant, des chaînes ou encore vous servir de votre bague comme d'un pistolet d'énergie. Au fur à mesure de votre progression, vous accumulerez des points d'expérience et pourrez ainsi obtenir, en échange de ces points, de nouvelles facultés. Elles pourront être utiles pour le dézinguage en règle (la gatling) ou tout simplement essentielles pour progresser (la batte de base-ball géante pour renvoyer ses missiles à l'envoyeur, le marteau pour briser des interrupteurs ) ou fracasser certains vilains. C'est bien la diversité de toutes ces armes qui dope le capital sympathie du titre, car elles lui confèrent un gameplay plutôt agréable. Défoulant, en tout cas. Tout le reste ne se démarque pas vraiment des standards du genre et n'est finalement qu'un copié-collé de ce qui se fait ailleurs.

J'arrête, la devise est trop longue

Car oui, si on s'amuse avec les armes dont l'on dispose grâce à la bague, on n'a pas un bon jeu pour autant. Premièrement et c'est bien dommage, Green Lantern ne vole pas... Ou plutôt si mais lors de phases dédiées, dans une sorte d'After Burner assez incontrôlable et surtout pas vraiment palpitant. Dans les phases de beat'em all, GL ne s'envolera que lorsqu'il passera d'une portion à une autre du couloir qui est censé être la planète que vous visitez, et cela par l'intermédiaire d'une mini cinématique in game du plus bel effet. La première fois. Mais on en est vite gavé au bout du vingtième visionnage, aussi courte soit elle. Ben oui, parce ce que ne pas voler pendant les phases de baston (on peut planer un peu certes, mais pas voler), c'est comme jouer à un jeu Superman, avec le héros de Krypton qui se battrait sans une fois s'élever dans les airs, ou pire, avec son slip en-dessous. Aucun sens, nul, frustrant. Ajoutez à ça une linéarité qui réserve l'aventure aux enfants (va tout droit, tue machin, ouvre la porte, va tout droit), dans des décors couloirs et pas vraiment beaux, et le Green Lantern perd un peu de son aura. Le jeu coop', s'il a le mérite d'exister (vous incarnerez un autre Green Lantern, Sinestro par exemple) n'apporte rien (pas de coup double ou de fantaisies dans le genre) et le titre, à la rejouabilité nulle se torche en cinq à six heures.

Green Lantern est répétitif, court, linéaire, manque d'idées, pas très beau mais possède un gameplay défoulant lié à la variété de l'arsenal du héros, éminemment sympathique si l'on a déjà quelques affinités pour la Lanterne Verte. Pas honteux, mais très loin d'être incontournable, Green Lantern : La Révolte des Manhunters se classe typiquement parmi ces titres que l'on prendra avec un air de "pourquoi pas" lorsqu'il sera à 15€ dans les bacs occase des enseignes spécialisées, et qu'on n'aura rien trouvé de mieux à faire pour occuper un dimanche pluvieux.