Les statistiques, vous les connaissez. Plus de 220 millions d'appareils iOS vendus dans le monde. Et des utilisateurs de ces machines ultra-populaires qui les utilisent pour jouer, bien sûr, puisqu'il s'agit de la seconde activité la plus courante sur ces appareils.

"L'ennemi du futur" - Satoru Iwata (Nintendo)

Rien de neuf en soi, nous avons déjà couvert en long, en large et en travers l'influence grandissante du modèle Apple (distribution dématérialisée, accessibilité de l'App Store, gamme de prix et consommation nomade parfaite) sur Gameblog. Au grand dam de certains, d'ailleurs, mais il faut bien comprendre qu'il est normal de s'en préoccuper, même si nous restons tous des joueurs "traditionnels" dans l'âme. Mais si Apple n'a jamais, jusqu'à récemment, été outrageusement porté sur la conquête du marché jeu vidéo (notamment depuis l'échec de sa "console", la Pippin), les choses ont beaucoup changé ces dernières années. Pendant sa conférence de septembre 2010, Jobs lui-même portait une estocade à Sony et Nintendo en déclarant que l'iPod Touch seul dépassait les consoles portables des constructeurs traditionnels, arguant alors qu'1,5 milliards d'applications ludiques et de divertissement avaient été écoulées par la firme sur ce seul support. Apple déclare sans ambiguité que l'iPod Touch est la "console portable la plus populaire du monde". Par ailleurs, la poussée graphique en termes de Hardware entreprise par la firme inscrit l'iPod 2 et l'iPhone 4 en bonne place pour ce qui est du visuel, et on imagine aisément que ce rythme effréné d'amélioration se poursuivra avec les futurs iPad 3 et iPhone 5. Enfin, comment ne pas considérer que la tenue de ses conférences, en pleine GDC 2011 et E3 2011, ne sont pas des manières directes de se confronter aux acteurs traditionnels du jeu vidéo ?

Au-delà d'iOS

Apple ne participe pas à l'industrie du jeu vidéo uniquement par ses appareils portables. Traditionnellement moqués par les joueurs micros, les ordinateurs Apple sont désormais pris au sérieux par certains des acteurs les plus importants du jeu vidéo. EA, id Software, Blizzard depuis toujours, certains très gros sortent leurs jeux sur Mac, et avec l'arrivée récente de l'App Store, mais aussi du Steam de VALVe (et de tous les jeux du développeurs au format Mac), jouer sur des machines de la Pomme est plus facile que jamais. Du côté de Nintendo et Sony, on s'efforce de couper les prix pour rester pertinent dans cet environnement, tout en ne manquant pas, en coulisses, de se sentir concerné par le rythme effréné auquel Apple sort ses produits et gagne du terrain sur le secteur. La firme fait certainement les choses différemment, mais pour reprendre une citation de Jobs qui sied très certainement à ce qui se passe : "pourquoi rejoindre la Marine quand on peut être un pirate ?". Le retrait de Jobs ne risque certainement pas de mettre fin à l'avancée d'Apple dans le jeu vidéo. Il y a même fort à parier qu'elle ne peut qu'accélérer, avec ou sans lui à la tête de la firme.

Dans sa lettre aux actionnaires, Steve Jobs écrit : "Je crois que les jours les plus brillants et innovants d'Apple sont à venir. Et je suis impatient d'en être témoin et de contribuer à son succès dans un nouveau rôle". Tim Cook prendra la succession de Jobs au poste de PDG de la firme, et si en bourse, la réaction à cette annonce a fait chuter l'action d'Apple de 7 points, la société reste la deuxième plus importante au monde, avec une valeur de 341 milliards de dollars, après avoir brièvement dépassé la première, Exxon (pétrole) début août. La Pomme n'a jamais été aussi forte ; Steve Jobs peut laisser sa succession prendre place avec le coeur serein.