Faisant suite à l'annonce d'EA de vendre des "démos de luxe", Jordan Deam, chroniqueur chez nos amis de The Escapist, considère que cette manoeuvre signifie à court terme la mort des titres AAA, c'est-à-dire des jeux à gros budget.

Critiquant la position de Michael Pachter, la Madame Irma du jeu vidéo, selon qui cette nouvelle logique de développement aura pour conséquence de permettre aux éditeurs de peaufiner au mieux leurs produits, Deam estime que cette décision annonce plutôt le chant du cygne pour les blockbusters du jeu.

La principale fausse supposition qu'entrainent ces "DLC premium" est que cela va d'une certaine manière rendre les jeux AAA à plein tarif meilleurs. Au lieu de cela, selon le propre aveu de Pachter, l'objectif principal du concept est de réduire les coûts en faisant moins de jeux AAA. Est-on vraiment supposés croire qu'une mauvaise réponse des consommateurs à un "DLC premium" de Brütal Legend ou Mirror's Edge aurait incité EA à redoubler d'efforts sur ces titres [...] ? Ou est-ce que l'éditeur aurait simplement mis un terme à cette expérience loupée pour sauver des millions dans la foulée ?

Selon lui, ces nouvelles démos permettraient donc uniquement aux éditeurs de juger de la viabilité d'un projet avant de décider d'y investir davantage, plutôt que de servir de versions bêtas avant la mise sur le marché du produit complet.

En soi, l'idée n'est pas complètement débile, au regard des coûts astronomiques de ce type de titres. Mais cela signifie aussi que pour voir le jour dans une forme complète, les jeux de demain devront séduire un large public dès la mise à disposition de ces fameuses démos. Et dans le cas où les objectifs ne seraient pas atteints, qu'adviendra-t-il de ceux qui auront déjà déboursé 10 ou 15 dollars pour un titre qui ne sortira finalement jamais ? Pas sûr que cette prise de risque réussisse à convaincre tous les joueurs. Et vous, vous en pensez quoi ?