C'est un match de légende qui a pris place ce dimanche 3 novembre. Il a opposé deux équipes qu'une grande partie des fans avait espéré voir s'affronter en finale sur League of Legends. Mais le sort en a décidé autrement puisqu'elles se sont affrontées en demi.


La salle entière était pour G2 Esports. @Riot Games

L'espoir européen G2 joue sur son terrain

C'est un match très tendu qui s'est annoncé dans un Palacio Vistalegre à guichets fermés : G2 Esports, l'ultime espoir européen et double-championne d'Europe, a fait face à l'un des rares adversaires qu'elle craignait, SK Telecom T1. SKT T1 est l'équipe la plus mythique de l'histoire de League of Legends, avec trois titres mondiaux et le joueur le plus connu au monde, Faker. Mais cette équipe a été détrônée en 2017 et n'a pas pu participer au mondial de 2018. Le mondial avait des airs de rédemption pour SKT T1, un retour au trône de l'équipe et de sa région la plus estimée de l'histoire, la Corée du Sud. Mais G2 Esports était un adversaire de taille : elle l'avait déjà vaincue 3 à 2 au printemps dernier, pour remporter la finale du Mid-Season Invitational.

L'équipe favorite, nous l'avons devinée avant même d'arriver au Palacio Vistalegre : les fans de G2 Esports sillonnaient les rues de Madrid pour se rendre au match historique en arborant fièrement des drapeaux, des T-shirts et des masques à l'effigie de G2 Esports. "On les soutient car on veut que l'Europe gagne le tournoi", explique Izan.

La région n'a pas remporté de titre mondial depuis 2011 : on comprend donc pourquoi l'enjeu est de taille, surtout l'année où le mondial s'y déroule. "On compte faire encore plus de bruit qu'il y en aura à Bercy ! La foule espagnole est connue pour être à fond, que ce soit en esport ou en foot ! " S'exclame son ami Adrian.


Ivan a fait toutes les étapes du mondial. La prochaine : la finale à Bercy. @Riot Games

Autour d'eux, les logos de G2 sont partout, et on doit chercher longtemps avant de trouver des fans de SK Telecom T1 ; on finit par rencontrer un expatrié sud-coréen à Madrid dont SKT T1 est l'équipe favorite, Hanseol. Mais pour lui, pas de tenue ou de drapeau, il préfère se faire discret. Pourtant, beaucoup de fans aiment SKT T1 ; c'est juste qu'ils doivent défendre la fierté européenne.

Ivan, fan français qui a assisté à tous les matchs du mondial depuis la phase de groupes, nous raconte :

Je suis venu soutenir G2, évidemment. J'ai acheté le drapeau et le T-shirt juste hier ! J'aimerais que G2 soit à Paris pour avoir plus de hype en finale à Bercy, et aussi car je soutiens l'Europe d'une manière générale. Pour moi, G2 est l'espoir européen.

Dans la salle, la ferveur est à son paroxysme quand les joueurs sont présentés et s'installent devant leur PC pour disputer le match crucial pour leur carrière. Ocelote, directeur et fondateur espagnol de G2 Esports, nous rend sourds en déboulant dans la salle en criant. À lui seul, il soulève le public de plus de 8 000 personnes qui fait trembler les murs. Pendant plusieurs minutes, la foule sera fébrile en criant à chaque élimination, chaque objectif pris, que ce soit d'un côté ou de l'autre. Chaque match est très tendu : l'avantage passe d'une équipe à l'autre, SKT T1 arrive à prendre des objectifs et se fait parfois éliminer par G2 directement après. Les coups se rendent, le public est inarrêtable.


Les commentateurs espagnols ont crié tout le long du match. @Riot Games

G2 Esports à 3 victoires du titre mondial

Après avoir essuyé une défaite, G2 remonte et gagne la demi-finale 3-1, poussée par un public enflammé et les cris des commentateurs espagnols. Ibai Llanos, commentateur et host, est le visage de cette foule. Même quand il n'est pas en train de commenter, on le voit s'agiter sur sa chaise à chaque action, chaque teamfight. Le fan espagnol Adrian nous raconte : "On adore tous Ibai, il a une énergie incroyable qu'il réussit à nous transmettre. C'est l'une des personnalités de League les plus connues dans le pays, avec Ocelote et le numéro 1, Xpeke."

L'heure est à la célébration : G2 Esports est arrivée en finale en battant l'équipe la plus légendaire de League of Legends, l'histoire du jeu a été écrite à Madrid. Une fois le match terminé, les fans se réunissent dans des bars relookés pour l'occasion, attendent la sortie des joueurs pendant plus d'une heure ou vont se réunir autour d'un verre ailleurs dans la ville.

Maintenant, c'est au tour de la France de briller avec la finale qui se déroulera à l'AccorHotels Arena ce dimanche 10 novembre. Les joueurs européens affronteront les chinois de FunPlus Phoenix, une équipe qui s'est créée seulement cette année. La foule française fera-t-elle plus de bruit qu'au Palacio Vistalegre ? Il y a des chances, avec l'énergie que Chips, Noi et les autres commentateurs d'O'Gaming transmettront à la foule de plus de 10 000 personnes.

À la demi-finale G2-SKT, la chaîne française a battu son record avec plus de 135 000 spectateurs spontanés. La finale s'annoncera historique, pour la scène compétitive européenne et pour League of Legends.