Pokémon transcende les générations

En arrivant dans le parc Jean-Drapeau, une chose nous frappe : la communauté de Pokémon GO est colossale, et surtout, diversifiée. Le Safari Zone rassemble une communauté ultra diverse : des familles, des groupes d'amis de tous âges (de 6 ans à plus de 70 ans), des couples... c'est en ça que la communauté de Pokémon GO est si particulière.

Sur place, nous rencontrons surtout des visiteurs canadiens, de Montréal ou d'autres régions, mais il y aussi beaucoup d'américains. C'est le cas d'Anna, de Chicago : "J'ai une amie qui vit à Montréal. Je n'ai pas pu faire le GO Fest de Chicago cet été, et cet événement était l'occasion de venir la voir, alors on le fait ensemble !" Badge d'équipe, T-shirt de Pokémon, casquette Pikachu, le duo a l'attirail parfait du fan :

Je trouve que l'événement est très cool, j'ai eu plein de Pokémon que je n'avais pas encore ! Il y a beaucoup de monde, et ça le rend encore meilleur.Comme les autres personnes à qui nous avons parlé, leur objectif principal du Safari est de ramener des Pokémon chromatiques. Parfois, c'est même un hobby qui rassemble les familles : "Je suis Nicole. Nous avons fait 3 heures de route pour venir, avec mon mari et mon fils. Je suis niveau 39, mon mari est niveau 40 et notre fils est niveau 39. On espère repartir avec des Zarbi, on en a déjà attrapés, et des Shiny. On a l'impression qu'il y avait beaucoup plus de stuff et moins de monde vendredi, mais... je ne sais pas, on est peut-être juste malchanceux !".

En quoi consiste un Safari Zone ? En apparence, ça se résume en une longue randonnée sur son portable. Mais les visiteurs n'y vont pas seulement pour le jeu, ils viennent aussi pour rencontrer leur communauté ou passer un peu de temps avec leurs proches : c'est aussi un moment de partage, pour profiter des derniers jours d'été à Montréal.

Pour rendre le Safari plus intéressant, Niantic a modifié le jeu dans le lieu de l'événement : les PokéStops sont multipliés et tracent le chemin que les visiteurs feront en boucle. En plus de cela, le Pokémon-héros est Yanma, qui est apparu pour la première fois à l'événement en Shiny (chromatique, une version qui a moins de 0,01% de chances d'apparaître en temps normal). "Il y a une médaille exclusive pour chaque événement, et les Pokémon Tropius, qui est normalement présent en Afrique, et les Zarbis qui épellent le mot Q-U-E-B-E-C, et la lettre Q est très rare", nous explique Michael Steranka, Marketing Manager des Live Events de Niantic.

Les participants avisés se sont munis d'un attirail ingame : baies spéciales, oeufs et autres boosts ; mais aussi hors-jeu, à savoir la casquette, les bonnes chaussures, la gourde et surtout, la batterie portable (voire plusieurs !), pour tenir toute la journée.

Compléter sa collection

En réalité, les événements proposés par le Safari Zone restent légers. La star des événements communautaires de Pokémon GO, ce sont les GO Fests : en plus de ce que proposent les Safaris, les Fests lancent un défi à chaque clan (Rouge, Bleu, Jaune) qui, s'il est réussi, octroie un bonus aux joueurs dans le monde entier. Les participants ont un réel impact sur le futur du jeu, alors que dans le Safari Zone, il n'y a pas ce sentiment de "j'y étais".

Au contraire, les visiteurs se perdent dans une masse et rien ne les pousse à engager la conversation, à part des pancartes d'échanges de Pokémon. Le parc devient noir de monde très rapidement et on finit par piétiner, plus que marcher, sur le chemin. Il y a des files immenses pour manger ou aller aux toilettes, bref, c'est un peu comme Disneyland dans ses pires moments. Un couple d'expats brésiliens, Samuel et Stephie, nous expliquent : "Le plus gros problème de l'événement, ce sont les files d'attente. Par exemple, c'est impossible de manger en moins d'une heure. Mais à part ça, c'est parfait ! ".

"Nos événements les plus importants sont les GO Fests. On en a organisés 3 cette année, à Chicago, Dortmund et Yokohama", nous rappelle Michael.

Les Safari Zones accueillent plus de joueurs et sont majoritairement focalisés sur les apparitions de Pokémon : des rares, qu'on ne trouve pas au Canada, et des recherches qui offrent des récompenses rares et excellentes.

Niantic fait des essais

Le succès reste au rendez-vous : cet événement parle à tout le monde et nécessite un petit budget. Au Safari Zone de Montréal, ce sont 39 000 joueurs qui se sont réunis sur 3 jours d'événement. Les tickets étaient à 12€ et se sont vendus très rapidement ; l'événement était donc complet. Michael estime que ces événements sont la meilleure façon de jouer à Pokémon GO, que c'est pour ça que ce jeu a été pensé :

Chez Niantic, on considère qu'on a 3 piliers : l'exploitation, les relations sociales dans la "vraie vie" et l'exercice physique. Nos événements réunissent les trois. On aime faire venir des gens dans des lieux qu'ils n'ont encore jamais visités et rencontrer d'autres dresseurs, se faire de nouveaux amis, et transpirer un peu sur le chemin !

Les Safari Zone sont très nombreuses : partout dans le monde, c'est presque un par mois qui est organisé au fil de l'année. Pour l'instant, aucun n'a pris place à Paris... mais peut-être n'est-ce qu'une question de temps ?

Ce qui est sûr, c'est que cet événement trouverait son public. De son côté, Niantic continue à organiser plus d'événements à travers le monde chaque année, tout en assurant une mise à jour régulière de son jeu-star. "On voit Pokémon GO comme une expérience qui durera pour la vie", explique Michael.

"Il y a de nouvelles choses qui vont arriver et que nous avons hâte de lancer !" Il nous révèle en même temps que Niantic est en étroite collaboration avec Nintendo pour lier toujours plus Pokémon GO aux autres jeux de la licence, et que le studio continue à développer des jeux à l'image de celui-ci et de Harry Potter Wizards Unite.

Ce qui est sûr, c'est que les joueurs sont loin d'être lassés et continueront à arpenter les rues pour attraper des Pokémon encore longtemps !