Depuis le tout début de notre industrie, le "homebrew" existe. Mais en matière de console de salon, il a toujours été relativement difficile pour les amateurs d'utiliser ces machines pour leurs propres créations. Si certaines machines l'ont permis (la scène Xbox, notamment, est très active), d'une manière générale
l'essentiel du "homebrew" sur console de salon requiert bien souvent
l'installation de puces "débloquant" les consoles pour qu'elle puissent
faire tourner ces applications, et ce bien entendu sans la bénédiction des constructeurs. Philou se souvient avec émotion de ses
premiers contacts avec le monde du jeu vidéo, alors qu'il tripotait
lui-même des programmes sur Commodore 64.

"Je soutiens complètement la
notion de développement maison en utilisant des outils puissants
disponibles pour tous. A l'époque, on passait des journées à taper le
code ligne par ligne, puis encore d'innombrables heures à le débugger
pour qu'il fonctionne, souvent pour s'apercevoir au final que le jeu...
était nul. L'étape suivante consistait à modifier les graphismes, le son,
les sytèmes de contrôle ou la vitesse du jeu, jusqu'à ce que
finalement, ce nous avions créé s'avère complètement nouveau"
, se remémore-t-il.

Il reconnaît également qu'aujourd'hui, les portes du développement
indépendant sont plutôt fermées, essentiellement à cause de la nature
des systèmes qui sont eux-mêmes fermés. Et pour cause, chaque
constructeur prenant soin de verrouiller ses machines pour éviter qu'on
en fasse justement ce qu'on veut avec.

"Par conséquent, si nous pouvont
rendre certains aspects de la PS3 ouverts à la communauté du
développement de jeux indépendant, nous rendrons à notre industrie un
fier service en proposant des opportunités à la prochaine génération de
talents créatifs et techniques"
, ajoute-t-il ramenardement.

On se souvient notamment de l'initiative Net-Yaroze à l'époque de la
première PlayStation, qui permettait aux
amateurs, bien que de manière limitée, de développer pour cette console. Malheureusement, Sony est
aussi vivement critiqué pour sa politique de verrouillage, à commencer
par la PSP, dont les nombreuses mises à jour de firmware condamnent des
projets pourtant légitimes, sous couvert de protéger la plate-forme
contre le piratage. A l'arrivée, non seulement le piratage reste actif
et possible, mais ce sont du coup ces développements légitimes qui en
souffrent le plus...

L'avenir nous dira donc de quelle manière Phil Harrison et Sony comptent
"ouvrir" la PS3, tandis que dans le camp d'en face, les avancées deMicrosoft en la matière (notamment avec le XNA Creators' Club et le
lancement récent des outils Game Studio Express) sont déjà
significatives.