Il a tenu parole. Mais il y avait vraiment plus simple comme engagement. Revenir sur la scène PES trois ans après l'avoir quitté, annoncé sa volonté de retrouver les finales mondiales et de reprendre le titre, telle était la mission que s'était attribuée Walid Rachid Tebane au moment de faire son come-back sur PES 2019. Pas du tout une mince affaire, après un laps de temps aussi long, qui l'avait vu s'affirmer sur le jeu concurrent FIFA 19, comme étant des un des joueurs à suivre, pendant que la concurrence voyait successivement le Brésilien "Guifera" (que Walid avait privé du titre en 2016) et l'Italien Ettore "Ettorito" Giannuzzi se partager son trône laissé vacant.

Tandis que le chat était parti ailleurs en quête de nouveaux défis, les souris ont donc dansé. Ce qui n'a jamais échappé aux yeux du joueur de l'AS Monaco eSports, qui a travaillé sans relâche tout au long de la saison. Avec les résultats que l'on connaissait avant le week-end londonien qui allait le faire basculer dans une autre dimension : l'eFootball.Pro League, avec son coéquipier Lotfi Derradji, remporté sous les couleurs de l'ASM et la finale régionale européenne de Porto, qui le propulsait au rang de champion d'Europe. Le seul titre, au passage, qui manquait à son palmarès.

Mais celui qui répond au nom d'"Usmakabyle" a faim. Encore et toujours. Faim et soif de conquêtes. Rapidement au niveau, très vite trop fort pour la concurrence française, puis continentale, il lui fallait prouver qu'il était bel et bien le meilleur. Incontestablement. Seule façon de le faire ? Gagner à l'Emirates Stadium sa finale 2019, dans la catégorie individuelle, le co'op monégasque n'ayant pas passé le cut des qualifications au Portugal. Et faire tomber le seul homme aussi titré que lui sur la licence de Konami, "Ettorito".

C'était la finale de rêve, celle que les observateurs européens et sud-américains attendaient. C'est celle que le stade d'Arsenal a offert, peut-être pas dans le contexte qu'on l'imaginait. En plus des supporters français venus l'encourager, "Usmakabyle" a bénéficié lors de ce choc des titans du soutien indéfectible des Brésiliens, qui n'ont cessé de chanter pour le soutenir. Ola, drapeaux exhibés... ces derniers n'ont pas lésiné sur les moyens pour porter le champion tricolore... tout en agaçant le camp italien, jugeant ce comportement tout sauf fair-play. Déjà tendue sur le papier, la finale de rêve manquait de basculer, quand chaque camp commençait sérieusement à s'invectiver, obligeant le service de sécurité du stade à intervenir.

Une finale de rêve, tendue sur et en dehors du terrain

Tendue, cette finale l'a été aussi sur le rectangle vert virtuel, notamment pour "Usmakabyle", mené à deux reprises, avant d'arracher la prolongation sur le fil... et de l'emporter après prolongation (2-2, 4-3 a.p). C'est les larmes aux yeux que le désormais triple champion du monde (Berlin 2015, Milan 2016 et donc Londres 2019) est allé fêter son titre avec ceux qui ont cru en lui jusqu'au bout. Vexé, "Ettorito" filera sans livrer le moindre mot, laissant son ressentiment s'exprimer sur les réseaux sociaux. Nul doute que la prochaine rencontre entre les deux champions ne manquera pas de sel.

Ni de piment ? Pour cela, il faudra plutôt voir du côté brésilien et notamment des nouveaux champions du monde, "eLigaSul Stars", vainqueurs de la compétition la veille avec le ... FC Nantes, face à WANI, une triplette indonésienne (2-0), et de "Broken Silence". L'équipe européenne, italo-espagnole précisément emmenée par Alex Alguacil (Barcelone), Luca Tubelli et... "Ettorito", désormais déchue de sa couronne mondiale, n'a pas apprécié que leurs futurs successeurs ne jouent pas le jeu à fond lors de leur dernier match de poules, précipitant son élimination.

Tout cela ne gâchera pas le plaisir de Walid Rachid Tebane. Fort heureusement. Le voilà désormais seul au monde avec ces trois trophées mondiaux, dont le dernier lui a permis d'empocher la somme de 25 000 dollars. Encore un et il pourra regarder une autre légende mondiale du football virtuel... française elle aussi, à savoir Bruce Grannec et ses quatre titres de champion du monde (3 sur FIFA, 1 sur PES).

Ça clashe sévère

Seule ombre au tableau de ce week-end sublimé par la présence pendant quelques heures du champion du monde 1998 et d'Europe 2000 Robert Pires - outre le clash entre Italiens et Brésiliens - l'élimination en poules du seul co'op français, "QueDesSchlags", portés par Kilyan Faucheux et le champion de France 2016, Kamel "Kams" El Morabet.

Obligés, en raison une nouvelle fois de l'absence de "Lensois", de livrer bataille en duo, les deux joueurs tricolores ont craqué lors de leur dernier match, et ce alors qu'ils menaient 4-2 à un petit quart d'heure de la fin (4-4). Voilà qui devrait leur donner des raisons de vouloir revenir plus fort la saison prochaine.

Après tout, depuis samedi soir, Walid Rachid Tebane leur a montré comment réaliser un retour réussi.