Avec "seulement" quatre millions d'exemplaires écoulés sur WiiU, il eut sans doute été dommage de s'arrêter là. Pour les infatigables créatifs et les absents de la première heure, voici donc venu Super Mario Maker 2, la suite plus bi-fluorée. Le jeu avait récemment abattu de nombreuses et alléchantes cartes lors d'un Nintendo Direct concentré comme un jus de fruit industriel. Ce nouvel éditeur pourrait-il conquérir un tout nouveau public sur Switch ? C'est en tous cas bien parti...

Because I'm Housin'

L'une des notables nouveautés du Nintendo Direct suscité réside évidemment dans la présence d'un « vrai » mode solo, destiné à appâter les joueurs classiques de la licence, parmi lesquels se trouve sans conteste votre serviteur. Oubliez les traditionnels kidnappings de Bowser le loser, il est cette fois question de reconstruire en bonne et due forme le château disparu de la princesse Peach. Face au terrain à bâtir, le chef de chantier italien se verra contraint de suer sang et eau pour financer le projet. Au Royaume Champignon, la noblesse n'est visiblement pas synonyme de richesse, et c'est ainsi qu'il faudra enchaîner les niveaux de plate-forme 2D pour récolter espèces sonnantes et trébuchantes. Coucou, New Super Mario Bros. 2.

Cette centaine (!) de stages pensés par les éminences grises de Nintendo s'entend aussi bien comme une aventure à part entière qu'à une géniale réserve d'idées et de pistes pour les futurs level designers désireux d'exploiter comme il se doit ce drôle d'outil. Piochant allègrement dans les différents environnements proposés (y compris le tout nouveau Super Mario 3D World), ce mode solo ne s'encombre pour une fois pas de vous expliquer les bases, pour mieux littéralement nous balancer au visage moult astuces et autres combinaisons improbables rendues possible grâce à l'outil de création.

Des idées déco

En l'espace de seulement quelques stages, même les joueurs chevronnés verront sans doute leurs yeux s'illuminer devant la débauche d'inventivité dont ont pu faire preuve les level-designers de cette nouvelle déclinaison. Allant bien au-delà des pentes et autres nombreuses vitesses de défilement du scrolling, les interrupteurs ON/OFF promettent déjà de très bons moments, tout comme la possibilité de jouer avec le niveau de l'eau, qui se transforme successivement en marais empoisonné ou en mer de lave si vous optez pour des décors spécifiques. Bien plus variés que dans Super Mario Maker, les différents environnements proposé ont en plus la bonne idée d'être déclinés à toutes les sauces, même lorsqu'aucun équivalent n'existe officiellement. Voilà qui promet de longues séances d'interrogation avant même de commencer à créer la moindre plate-forme, puisque l'environnement et la possibilité de choisir entre le jour et la nuit conditionne par exemple la musique qui habillera votre chef d'oeuvre.

Mais le plus potentiellement passionnant réside sans doute dans la possibilité désormais offerte de conditionner la réussite de votre niveau à l'accomplissement d'un objectif. Pour varier les plaisirs ou s'assurer qu'un petit malin ne plie pas votre niveau en l'espace de quinze secondes, vous pouvez désormais exiger de récolter un certain nombre de pièce, de battre un certain type d'ennemis (sachant que des mid-boss tels que Boom Boom de Super Mario Bros. 3 rejoignent le casting), ou encore, pour les plus perfides, de terminer le niveau en conservant votre Fleur de Feu, pour ne citer que quelques exemples brièvement aperçus. Chaque stage du mode solo vous récompensera d'une somme sonnante et trébuchante, fonction de sa difficulté, et vous permettra ainsi de reconstruire une à une les ailes du château, débloquant ainsi de nouveaux niveaux toujours plus barrés.

On sait quand ça commence...

Mais parce que toutes ces bonnes idées devraient avant tout servir à alimenter la communauté des créateurs, la partie en ligne a également été quelque peu repensée, grâce à de nouveaux filtres, nombreux et très pratiques, qui vous permettront par exemple de vous focaliser sur des niveaux pensés pour le speedrun, ou encore de vous enfiler des Ghost Houses par dizaines si tel est votre bon plaisir. Autant vous dire qu'après quelques semaines de réflexion, les joueurs risquent fort de se tirer la bourre pour figurer en bonne place dans les différents classements, qui distinguent cette fois les niveaux les plus joués des plus appréciés, afin que chacun s'y retrouve.

Quelque peu tentaculaire après plusieurs années sans y avoir mis le nez, l'outil de création s'enrichit de nombreuses variantes assez intuitives, puisque rattachés directement aux ennemis et autres éléments, mais profite surtout d'une refonte graphique grâce à la présence de roues thématiques qui permettent de rapidement passer d'une catégorie à l'autre. L'ajout de l'univers tiré de Super Mario 3D World est en revanche distinct du reste, puisqu'il vous obligera à tout recommencer à zéro pour tenir compte de ses mécaniques particulières comme le coup de patte de Mario-Chat, ou encore sa capacité à grimper aux murs. Mais aussi, et surtout, il y a Bowser-Chat. Qu'est-ce que vous voulez de plus ?

ON L'ATTEND... COMME UNE BOÎTE DE LEGO UN SOIR DE NOËL !
En l'espace d'une seule heure et demie de jeu, c'est peu dire que nous avons été plus que surpris par les (très) nombreuses possibilités offertes par Super Mario Maker 2. Grâce à son mode solo remplies d'idées novatrices et son outil de création encore plus complet et surtout mieux fichu que celui de l'original, il y a fort à parier que cette suite réveille le génie créatif qui sommeille en vous. Et que les autres se rassurent, les possibilités s'annoncent si nombreuses que chacun risque de trouver là chaussure à son pied, quitte taper aux cîtés d'Undodog dans les niveaux de niche. D'une richesse potentiellement infinie, il y a de grandes chances pour que Super Mario Maker 2 rythme bien plus que notre été lorsqu'il sortira, le 28 juin prochain.