Parce que qui dit monde post-apocalyptique dit Mad Max, que RAGE n'a jamais caché comme inspiration - et qu'Avalanche Studios, qui collabore avec id Software, s'était justement chargé d'un jeu starring Max Rockatansky -, notre premier contact a lieu un volant entre les pognes.

Nous voici en train de pourchasser un convoi dans le désert. À fond la caisse, en essayant de ne pas trop dévier hors-piste, la faute à un pilotage un peu sec et à la grande légèreté de notre tire, on envoie tout ce que l'on a en esquivant les mines et en faisant valdinguer les bolides ennemis. Grâce à une technologie de bouclier d'énergie à charger, la tâche n'a rien d'ardu. La suite consiste à faire péter les points faibles de la grosse forteresse roulante. Ce qui ne pose pas de problème non plus : la visée semi-automatique permet d'en finir vite.

À l'instar des concurrents des courses du Chazcar Derby, passage obligé de la quête principale, tout ceci nous paraît manquer encore un peu d'agressivité, de mordant, de punch. Nos déplacements ultérieurs en engins à quatre roues dans cette version présentée comme une alpha datant d'il y a plus d'un mois, ne nous ont pour ainsi dire pas passionnés. On imagine qu'il reste un peu de peaufinage en cours de ce côté. Et on espère que les phases en Icare, véhicule volant que nous n'avons pas eu la chance de prendre en mains, sauront donner un peu d'entrain à nos voyages pour éviter que tout ne s'achève en enchaînement de téléportations. C'est qu'il y a un gros monde ouvert qui s'annonce varié (outre le désert, on trouve aussi des zones de jungle luxuriante, par exemple) et regorgeant d'activités qui nous attend. Surtout pour jouer du flingue.

Mutant pour moi

Cette suite qui prend place 30 ans après les événements de l'original vous met dans la peau d'un Ranger intelligemment... nommé Walker. Ne rechignant pas à bousiller des gangs entiers qui chercheraient la castagne, notre héros en a après l'Autorité, entité décidément peu recommandable. Comme de bien entendu, ses investigations l'amènent à Wellspring. La patronne de ce bled, qui vient de subir un assaut que vous avez enrayé, a ses doutes. Elle souhaite que vous meniez l'enquête sur le fils de l'ancien maire, Clayton, un peu trop riche pour être honnête. Seul moyen de l'approcher : devenir V.I.P.. En plus de devoir vous distinguer sur les épreuves de vitesse sus-citées, vous avez l'obligation de passer par le célèbre Mutant Bash. Ici, vous pouvez tester vos armes sur des humains dégénérés et agressifs, dans des salles un brin piégeuses.

Pistolet, fusil à pompe ou encore Wingstick, de retour et toujours tranchant, font le boulot sur les vagues de mutants venant de toutes parts. Tout s'enchaîne vite. Les bougres bondissent beaucoup, ont les petits mouvements qu'il faut quand ils se savent dans la ligne de mire. Preuve que l'I.A. a un peu de répondant. Les capacités comme la ruée, la création d'un trou noir aspirant ou d'une onde de choc au terme d'un piqué aident à ne pas se sentir submergé. La nature de Fast FPS de RAGE 2 paraît assez évidente. Plus nerveux et déjanté que son prédécesseur, il vous oblige à toujours rester en mouvement et à ne jamais relâcher l'attention tant que la musique - très Metal et d'excellente facture pour les amateurs - est là pour signaler l'hostilité ambiante.

Maximum Overdrive

Ne manquant pas de faire penser à un Bulletstorm qui aurait rencontré Borderlands, RAGE 2 convainc sans peine dans sa partie jeu de tir à la première personne, qui répond au doigt et à l'oeil. Ultra nerveux, explosif et violent à souhait, fluide et très agréable avec ses pouvoirs fort utiles mais dont on ne peut abuser (amenés à évoluer avec l'expérience) et sa volonté de bien vouloir nous laisser profiter de la verticalité dans certaines phases comme les arches, recelant d'un lance-missiles très spécial ou d'une barrière, il compte beaucoup sur nous pour laisser s'exprimer sa folie, qui n'est pas que visuelle.

Avalanche oblige, vous disposez des outils pour tout faire voltiger, exploser, découper dans un joyeux bordel. L'Overdrive, état de concentration maximal à durée limitée, vous donne cette précision et cette force supplémentaire pour faire face, notamment à des boss gigantesques, comme celui lâché par Clayton. Le jeu de Bethesda semble une rencontre heureuse entre le papa du FPS et le studio qui a fait du monde ouvert sa spécialité. Il faudra voir si, en dehors des phases de shoot un peu encadrées, l'attrait s'entretient du bon crafting, des rencontres intéressantes, aussi bien dans les lieux de vie qui ont paru un peu statiques que dans un monde ouvert pour lequel on espère des points d'intérêt qui savent se démarquer et une vie un peu plus affichée. Parce que pour le moment...

ON L'ATTEND... AVEC CURIOSITÉ
RAGE 2 se présente comme une proposition alléchante à destination des fans de fast-FPS et d'univers post-apocalyptiques. Son monde ouvert est loin de tout nous avoir révélé et si la conduite ne nous a pas transcendés, et qu'elle semble tout droit nous mener à se fier aux voyages rapides, il n'en demeure pas moins qu'on devrait pouvoir compter sur cette collaboration entre id Software et Avalanche Studios pour ce qui est de l'action, qu'on peut déjà qualifier d'explosive. S'il évolue dans le bon sens, ce jeu pourrait être un des bons moments FPS de 2019. À vérifier le 14 mai prochain sur PS4, Xbox One et PC.