L'histoire de ce stick est assez singulière. Si nacon a déjà proposé des périphériques de jeu (avec les pad Daija notamment), l'idée de la conception d'un stick arcade est presque né sur le coin d'une table. C'est en effet au cours d'une discussion informelle avec le directeur du développement de nacon que Kayane a regretté la disparition de son partenaire principal de l'époque ; MadCatz. Le stick a été saisi au vol, puisque Yannick Allaert l'a prise au mot en lui proposant de devenir conseillère spéciale sur l'élaboration de ce nouveau matériel. L'arcade Stick de nacon est donc signé Kayane.

Le poids de la qualité

La première chose qui frappe avec ce stick, c'est son poids. 3,6Kg sur la balance, ça pèse, mais c'est pour la bonne cause. Sur une table, on ne sent de toute manière rien, sur les genoux, le stick est un modèle de stabilité. La plaque de lest elle-même est amovible et en plus équipée d'un caoutchouc anti-dérapant. Que ce soit avec une surface lisse ou un pantalon, cela ne bouge pas d'un pouce. En revanche, attention aux surfaces claires, qui seront émaillées de quelques traces noires (qui se nettoient facilement).

Le design général est simple, c'est une grosse boîte avec une disposition de boutons façon arcade qui colle aux bornes contemporaines en utilisation type Taito Vewlix. La plaque transparente est amovible et l'outillage nécessaire à cette opération se trouve directement dans le joystick (nous y reviendrons un peu plus tard). Nacon propose un gabarit sur son site, il vous sera ainsi facile de personnaliser l'apparence de votre matériel et même de l'adapter à toutes les situations. Vous trouverez également la notice du stick en téléchargement. A propos, quitte à gaspiller du papier, on échange volontiers les divers stickers et décorations livrées dans la boite contre une véritable notice imprimée...

En dehors des boutons d'action et du stick, absolument aucune commande ne se trouve sur la face supérieure. C'est un choix délibéré afin d'éviter toute action accidentelle pendant un match. Un choix qui semble intéressant au premier abord, mais qui va se heurter à un autre écueil, le choix ayant été fait de déporter toutes les fonctions secondaires sur la tranche droite du boitier.

Pensé pour être déplacé et personnalisé

A l'arrière, on trouve le câble de connexion USB de 3 mètres qui servira à connecter la bête à une PS3, une PS4 ou un PC. Le choix entre ces trois machines s'effectuant à l'aide d'un interrupteur spécifique, de même que le protocole de traitement des données. Le compartiment arrière est très pratique pour ranger et sortir la connectique facilement. Côté stick, le câble n'est pas amovible, évitant ainsi des déconnexions intempestives, mais rendant le remplacement de ce dernier plus compliqué en cas d'avarie.

Sur la face avant, le stick a l'excellente idée de proposer une connexion casque 3,5mm indispensable aussi bien en tournoi que pour épargner à vos voisins des bruits inconvenants (le son de la défaite par exemple).

Mais l'aspect le plus intéressant de ce stick, c'est la facilité avec laquelle il s'ouvre en appuyant sur les deux boutons rouges qui se trouvent de part et d'autre. Un système de ressort en tension ouvre alors la partie supérieure. Les charnières sont massives et solides, le système de verrouillage devra résister aux affres du temps. En dehors de quelques reprises pour le fermer correctement (un côté ayant parfois tendance à être moins coopérant que l'autre), le système a donné satisfaction. Dans les entrailles de la bête on trouve le tournevis pour changer la plaque transparente, un emplacement avec le stick "battop" et l'outillage nécessaire pour l'échanger avec le "balltop" pré-installé. La manoeuvre s'effectue avec une déconcertante facilité. Le tout est protégé avec une mousse semi-rigide qui sent bon la qualité, jusqu'à ce qu'on la soulève pour découvrir plusieurs couches collées les unes aux autres. Cela fait un peu bricolage, mais reste néanmoins caché.

A l'intérieur on découvre un matériel Sanwa (un classique en la matière) avec des boutons dits silencieux (OBSF-30 clipsables). Un choix qui ne répondra pas forcément aux préférences de tous, mais qui est très facilement adaptable puisque vous pouvez tout changer y compris le stick (connectique JST 5 pins / Sanwa JLF-TP-8YT) pour qu'il soit exactement à votre goût. Le câblage est clairement identifié avec une série de couleurs dont la nomenclature est très explicite sur la plaque qui protège la PCB. En retirant le sticker, on a accès aux quatre vis pour la retirer. Une excellente nouvelle pour ceux qui voudraient faire évoluer encore leur boîtier en changeant la PCB par exemple.

Les accès aux principaux éléments sont très faciles et le montage est un modèle de propreté. A l'usage, le Daija fait presque preuve d'autant d'excellence. Il est temps de le secouer dans tous les sens pour le vérifier.

L'efficacité au sens premier

Il y a un très léger décalage avec la disposition canonique des touches façon Taito Vewlix (à quelques millimètres près), mais cela n'a posé ni de problème pour les shoot pratiqués, ni pour un utilisateur régulier de Vs Fighting. Le ressenti au toucher est "léger", c'est-à-dire extrêmement réactif. Après quelques minutes d'adaptation, les enchaînements passent sans souci et les contrôles sont millimétrés. Le retour au neutre du stick est rapide et précis. A noter que les amateurs de shoot seront pénalisés par l'absence d'autofire.

Sur la tranche droite du boîtier se trouvent les commandes select, start, le commutateur pour les modes LS/DPAD/RS, ainsi que le touchpad. On dispose donc de l'ensemble des fonctions d'une manette PS4 classique à l'exception bien entendu de la reconnaissance de mouvement et des vibrations. La touche "PS" est la plus proche de la main droite et peut poser quelques soucis à ceux qui replacent régulièrement le stick en le rapprochant sur leurs genoux. Il est en effet naturel de vouloir l'attraper sur cette zone pour le tirer. Une disposition laissant la zone en regard du repose main libre à cet endroit eut peut-être évité de prêter le flanc à ce genre de souci. Mais cela reste un problème potentiel plus lié à une habitude qu'un réel défaut de conception. D'autres répondront au contraire que cette accessibilité leur facilite la vie pour gérer les discussions de groupe et les fonctions sociales en cours de partie.

Quel que soit le compartiment que l'on aborde avec ce stick, un mot revient sans cesse : efficacité. Il est sobre, il est adaptable à un grand nombre de situations et si les bons conseils de Kayane ne révolutionnent pas le domaine des sticks arcade, ils auront permis de proposer un produit sans défaut majeur et pouvait convenir à un grand nombre de joueurs.

x x x x x
EN RÉSUMÉ :

UN PREMIER STICK QUI A TOUT POUR DEVENIR UN SUCCÈS

nacon livre ici une copie très propre pour une première incursion dans le monde des sticks arcade. L'absence d'autofire semble cependant le destiner plus aux amateurs de Versus Fighting, qu'aux férus de shoot'em up, même si malgré l'absence d'autofire, ces derniers y trouveront malgré tout leur compte en matière de précision.L'alignement tarifaire correspond à la gamme du matériel concurrent pour une qualité équivalente et un usage similaire. Facile d'utilisation, très complet, il saura également s'adapter aux caprices de son utilisateur avec de bonnes possibilités de personnalisation.

x x x x x x
ON A AIMÉ : ON N'A PAS AIMÉ :
  • Un style sobre et efficace
  • La très grande facilité de customisation
  • La fourniture d'outils complets
  • La conception interne facilement évolutive
  • La prise casque en façade
  • L'absence de mode turbo
  • La position du bouton PlayStation qui peut en gêner certains
  • Pas de notice imprimée
x x x x x
FICHE TECHNIQUE :
  • Prix : 200€ (novembre 2018)
  • Compatibilité : PS3 / PS4 /PC
  • Joystick : Sanwa JLF-TP-8YT
  • Type de grip : balltop et battop interchangeable
  • Boutons d'action : 8 boutons Sanwa OBSF30
  • Turbo : Non
  • Connectique : USB câble scellé sur la PCB de 3m
  • Prise casque : Oui, 3,5mm en façade
  • Mécanisme d'ouverture : deux boutons sur les flancs
  • Poids : 3,6 Kg
  • Dimensions (L x H x P) : 45,6 x 32,4 x 16,8 cm

Merci à Nishan Seebaruth, pratiquant quotidien de versus fighting pour ses remarques complémentaires qui ont contribué à la rédaction de cet essai.