Aujourd'hui, il faut se méfier de tout. On ne peut plus être sûr de rien. Vous allez sur n'importe quel site pour savoir si un produit est performant, un restaurant bon ou un hôtel bien insonorisé, vous tombez sur des commentaires à ce point dithyrambiques que vous vous demandez si ce n'est pas le patron qui les a postés ou des bots.

Eh bien sur Steam, les abus sont également monnaie courante. Et un éditeur s'est fait prendre par la brigade Valve.

Un redditeur a posté un e-mail envoyé par le patron de la société maltaise Insel Games à ses employés.

Dans sa missive électronique datant du 14 décembre dernier, Patrick Streppel, puisque c'est son nom, explique être choqué et déçu qu'il n'y ait que 6 critiques émises sur Steam pour le jeu Wild Buster. Et d'ajouter qu'il y a bien plus que 6 employés chez Insel.

J'ai envoyé un message précédemment mais on m'a dit que certains d'entre vous avaient exprimé à leurs collègues leur refus de ne pas acheter le jeu ou faire une review. J'en suis très déçu. Bien sûr, je ne peux pas vous forcer à écrire un avis - je ne devrais pas. Mais négliger l'importance des reviews coûtera au final des emplois. Si Wild Buster se plante, Insel se plante, IME se plante et vous n'aurez plus de boulot l'an prochain.

Je vous demande donc de faire ceci : acheter le jeu et me présenter le reçu avant vendredi, pour lequel vous serez remboursé, ou m'expliquer demain pourquoi vous ne souhaitez pas le faire. Je souhaite en discuter individuellement et de manière privée.

Tout à fait le type de management qui fait rêver.

Un kick et des "excuses"

Valve a depuis mené l'enquête et révélé que l'éditeur avait créé plusieurs comptes pour poster des avis positifs sur ses jeux. Cette violation des règles de Steam a entraîné l'exclusion d'Insel de Steam et le retrait de leurs jeux de la boutique - qui restent accessibles à ceux qui les ont acheté. Autant dire que là, oui, des emplois risquent d'être en danger. Et pas par la faute des employés.

Depuis, Streppel a contacté Kotaku en expliquant vouloir faire appel de la décision de la bande à Gabe Newell. Il explique qu'il comptait plutôt fédérer autour d'une cause, qu'il n'avait pas l'intention de menacer qui que ce soit et qu'il s'excuse du mauvais choix des mots dans l'e-mail.

Reste que le mal est fait. Et que la thèse de l'accident commence à bien faire. Pas besoin d'avoir un master en psycho pour deviner qu'on ne motive pas les gens comme ça. Pas vrai, les amis ?

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