Si vous êtes un habitué de Total War, il va falloir revoir quasiment tout vos acquis car Arena se démarque clairement des épisodes canoniques. Déjà il est important de le noter, il s'agit d'un titre multijoueur qui se concentre uniquement sur les batailles en temps réel et non sur la campagne traditionnelle, qu'on ne présente plus. Le jeu se déroule pendant l'Antiquité et, malgré la présence de nombreuses unités historiques, il ne faut pas s'attendre à de l'authenticité mais plutôt à un mélange chaotique néanmoins harmonieux pour un fun immédiat.

4 factions sont disponibles : les Romains, les Grecs, les Barbares et Carthage. Le terme "barbare" ou même "grec" a de quoi faire bondir au premier abord car il s'agit pèle-mêle de troupes militaires de différentes peuplades ou cités-États rassemblées sous la bannière d'un seul grand groupe culturel. Ainsi les hoplites athéniens se retrouvent à combattre au coté des gardes royaux spartiate et ainsi de suite. Ça a le mérite d'être cohérent avec l'esprit de jeu et d'être abordable pour le plus grand nombre. Autre petite surprise, le jeu fonctionne de la même manière qu'un World of Tanks dans la composition des équipes. Deux équipes de 10 joueurs s'affrontent. Dans l'une et l'autre, les joueurs peuvent choisir à leur guise des chefs militaires de la faction de leur choix. Ainsi dans la même équipe, romains et carthaginois se côtoient pour guerroyer. Ça laisse songeur mais fonctionne très bien ainsi.

Mon beau romain, roi des forêts

Chaque faction est découpée technologiquement par Tiers (Tier I, Tier II, etc). Evidemment, au fil de sa progression et en gagnant des points et de l'argent in game (nous n'avons pas encore vu le système de microtransactions permettant d'acheter de l'or), on débloque de nouvelles unités et on monte en Tiers. Si par exemple coté romain en Tiers I et II on dispose de légionnaires romains "classiques" comme des cohortes urbaines, on retrouvera dans les derniers Tiers des unités d'élite comme la Garde Prétorienne. Avant chaque combat, le joueur doit choisir 3 bataillons pour composer son armée. À vous de voir s'il est préférable selon la composition du reste de l'équipe de jouer uniquement un rôle défini (archers, cavalerie, machines de sièges, etc) ou alors de mélanger un peu les rôles.

En sachant que selon le commandant sélectionné les bonus et "pouvoirs" sont différents, il est préférable pour le bien commun de faire des choix. Alexandre le Grand, par exemple, possède de beaux bonus pour la cavalerie et il serait contre-productif de lui adjoindre des archers. Il est également possible d'acheter des consommables comme des petits boosts de morale ou autre, ca ne va pas considérablement changer la donne sur le champ de bataille, mais ça permet parfois de se sauver in extremis d'une situation trop tendue. Belle possibilité coté customisation, il est possible de changer les casques, cuirasses et autres éléments de ses troupes pour se démarquer un peu. Il ne faut pas s'attendre à de grosses différences mais ça apporte une certaine diversité fort appréciable.

"Spartiates ! Quel est votre métier ?!!!"

Une fois la composition réalisée, la phase de bataille commence. Il va alors être nécessaire de choisir sur la carte un emplacement de départ, d'eux-mêmes, les joueurs semblent avoir tendance à faire des choix cohérents. La cavalerie au bord de la map, les archers en retrait, les piquiers devant, etc. Après un rapide compte à rebours le combat débute et il va falloir capturer la base adverse et penser à défendre la sienne. Chaque carte s'inspire de hauts lieux de l'Antiquité et de batailles historiques célèbres : la forêt de Teutobourg, le mur de Hadrien, etc. Et clairement le level design fait honneur à Total War avec des maps où toutes les fantaisies tactiques sont possibles. Contournements, embuscades dans les bois, prises à revers... Un enchantement militaire qui permet de n'avoir quasiment aucun temps mort. Devoir gérer uniquement 3 unités pousse à en prendre soin et à mûrement réfléchir les décisions. Un sans faute jusque là. Quant à la technique, l'ensemble est fluide au possible et on se rapproche du rendu d'un Total War : Attila. Sympathique.

ON L'ATTEND... AVEC IMPATIENCE !
À l'heure actuelle, Total War Arena propose un contenu de qualité permettant d'enchaîner les parties où fun est le maître mot. C'est d'autant plus jubilatoire que le jeu est gratuit. La tactique de petite envergure prend les devants et Total War aborde avec assurance un virage inconnu jusqu'alors. Seule zone d'ombre persistante, c'est l'impossibilité de juger les micro-transactions et on espère que le système se concentrera un peu plus sur la partie cosmétique que sur de gros bonus pouvant mettre à mal l'égalité entre les joueurs. Si on ne connait pas bien la forme, le fond reste en tout cas très prometteur et plaisant.