Certains d'entre vous ont peut-être connu cet antique jeu du rôle créé en 1984. En France, les règles de l'Œil Noir étaient éditées par Folio Junior, au format Poche si ma mémoire est bonne, au milieu de la très célèbre gamme des "Livres dont vous êtes le héros". S'il n'a pas connu chez nous le succès du Donjons & Dragons de Gygax, le jeu, d'origine allemande, a su se développer jusqu'à devenir un monde médiéval fantastique crédible, intéressant et riche, et dans d'autres pays, en particulier en Allemagne, un phénomène culturel qui perdure encore aujourd'hui. C'est sans doute pour cela que Raden Labs l'a choisi pour développer Drakensang : The Dark Eye ; un fantasme simple de Baldur's Gate-like réactualisé.

Pourquoi faire compliqué...

En Allemagne, critiques et joueurs ont déjà plébiscité Drakensang. Normal : l'Allemagne, c'est bourré de joueurs PC et d'allemands. A l'évidence, l'utilisation du système de l'Œil Noir, germanique d'origine, et la proposition d'un RPG ultra traditionnel, avec poitrines pigeonnantes à foison (corsets oblige), avatar personnalisable à l'envie et galerie d'une dizaine de personnages à incorporer dans un groupe pour courir l'aventure en montant les groupes les plus adéquats vis à vis de la situation, ça a déjà fait ses preuves non seulement par le passé, mais tout récemment chez eux, suivant une recette inchangée. Quêtes, objets et armes, inventaires, avec tout ce que cela comporte de micro-management, et décors dans la grande tradition du genre... tout y est. Furtivité, brutalité, magie et combinaisons diverses permettent bien entendu d'aborder l'aventure comme bon nous semble, et clairement, s'il ne s'est pas encombré d'innovation, Drakensang semble en revanche avoir reporté l'essentiel de ses efforts sur une attention toute particulière aux détails... à l'allemande quoi.

... quand on peut faire simple ?

Avec un système de combat qui se met simplement en pause à la demande du joueur, une interface qui emprunte aux RPGs passés comme aux World of Warcraft actuels, une bonne soixantaine d'heures de jeu exclusivement solo écrites par plusieurs auteurs dédiés et soucieux des détails, et une progression adaptée des règles originales de l'Œil Noir, Raden Labs affiche son penchant pour les vieux RPGs marquants grande époque, de Planescape Torment à Baldur's Gate, en passant par Arcanum ou d'autres. Ceux qui ne jouent pas la carte de l'action autant que celle de la découverte, qui laissent au joueur tout le temps du monde pour décider de ses tactiques de combat... un truc de vieux qui aime prendre son temps, quoi. Et c'est tant mieux. Reste à voir dans l'ensemble ce que tout ceci peut donner, mais la volonté et le parti pris sont clairs.

Alors, certes, les amateurs de RPG PC à l'occidentale ont probablement leur attention principalement accaparée par le futur Dragon Age : Origins de BioWare (qui devrait pour le coup s'imposer comme l'héritier "officiel" des Baldur's Gate), mais un dernier argument imparable reste à considérer pour ne pas ignorer ce Drakensang : une démo jouable est d'ores et déjà disponible au téléchargement (environ 500 Mo), en anglais, pour se faire une idée du titre en attendant sa sortie prévue pour Février 2009. Une liste de miroirs est disponible sur le site officiel (rubrique Download).