Le but ici n'étant pas uniquement d'en faire un test purement technique car ça n'aurait clairement pas de sens pour un écran hors norme de cet acabit. Non, nous allons surtout nous attarder sur les sensations, sur le rendu et sur l'impression globale ressentie quand on a sur un bureau, juste en face de soi, un moniteur presque 3 fois plus grand qu'un écran classique.

Un écran de bonne facture

Portant le doux nom complet de C49HG90, ce moniteur QLED de 49 pouces propose donc un format peu commun de 32:9. Alors évidemment pour cette taille on a droit à une résolution de 3840 x 1080 pixels. Coté fréquence de rafraîchissement c'est du 144 Hz et une synchronisation de l'affichage AMD FreeSync, ce qui permet au moniteur de grappiller un peu côté tarif et de ne pas être "totalement" inabordable (coucou G-Sync). Mais on va être honnête, le G-sync aurait été quand même un gros plus car la proportion d'utilisateur de carte graphique Nvidia est bien plus grande.

Bref, si on rajoute à cela sa compatibilité HDR, on a en face de soi un produit qui semble excellent pour son prix de 1500 euros, avec toutefois quelques petits soucis (minimes) comme nous allons le voir. Coté couleur c'est sûrement là où ça devient le plus bluffant avec ses 1,07 milliard de couleurs, ses noirs profonds et ses contrastes assez saisissants. Après un test complet d'étalonnage, on se rend vite compte de sa "précision". Justesse de la courbe gamma, précision des gris, dégradés... Bref, d'origine l'écran est extrêmement bien calibré avec sa température de couleur de 6511K et son taux de contraste de 2820:1. Il faudrait vraiment être tatillon pour lui faire subir un nouvel étalonnage complet et ne pas être satisfait par son état d'origine.

Un mastodonte qui a des défauts

Coté taille et encombrement on arrive à du 120 × 38 × 50,8 cm (et une courbure de 1800R) pour un poids de 15 kilos. Forcément ce poids se ressent coté matériaux et on est loin d'avoir entre les mains un plastique de mauvaise qualité. Ce plastique noir sablé offre un design agréable à l'oeil et semble très solide. Le pied qui pèse à lui seul plusieurs kilos est robuste mais reste toutefois très difficile à monter/démonter et on aurait préféré avoir un système de vis plus classique.

Tout est volumineux dans cet écran et autant dire qu'il vaut mieux avoir de la place chez soi car c'est un mastodonte qui aura très vite fait de monopoliser l'espace de votre bureau. Et on en vient à notre premier problème. L'écran possède par exemple deux ports USB 3.0 mais au lieu d'être en façade ou sur la tranche, ils sont dans le dos avec le reste de la connectique. En d'autre termes, une fois l'écran en place c'est quasiment inaccessible. De manière générale, il est très difficile d'accéder aux connectiques de part la forme de l'écran et sa taille imposante.

Et si on veut continuer dans les défauts, on notera aussi qu'une résolution de 3840 x 1080 est presque trop faible pour un moniteur de cette taille. Si vous êtes un habitué des écrans 27 pouces, le CHG90 pourrait vous paraître peut-être un poil pixelisé, il faut donc absolument (si possible) l'éloigner un peu vers l'arrière pour changer vos habitudes. Enfin la dalle souffre un peu d'IPS Glow et donc une inévitable fuite de lumière (légère) dans les coins, mais rien de dramatique rassurez-vous.

Coté chiffres voilà ce qu'il faut retenir :

  • Taille : 49 pouces
  • Résolution : 3840 x 1080
  • Angle de vision : 178 degrés
  • Temps de réponse : 1 ms MPRT
  • Taux de rafraîchissement : 144 Hz
  • 1,07 milliard de couleurs
  • Support HDR
  • 125% sRB, 95% DCI-P3
  • Luminosité : 600 nits
  • Courbure : 1800R
  • Connectique : 2 HDMI 1.4, 1 DisplayPort, 1 mini DisplayPort, 1 prise casque, 2 ports USB 3.0
  • AMD FreeSync 2

En jeu ça donne quoi ?

Pour que le jeu soit adapté il faut impérativement qu'il propose une résolution en 4K native car vous risquez sinon d'avoir d'affreuses bandes noires ou au pire une bouillie de pixels. En 1080p ce n'est clairement pas joli à voir. C'est donc doublement un périphérique de "luxe" car en plus de son prix il faut aussi posséder la configuration nécessaire pour jouer en 4K dans de bonnes conditions (GTX 1080 minimum).

Pour un jeu de course (Julo et Traz pourront témoigner) c'est sûrement ce qui se fait de mieux comme écran à l'heure actuelle. Sur Forza Motorsport 7 (voir notre galerie) c'est tout bonnement impressionnant. Sur Star Wars Battlefront 2 ça fait aussi son petit effet et les phases en vaisseaux spatiaux sont incomparables avec un écran classique. La courbure de l'écran qui est avouons-le quasiment inutile sur un moniteur plus petit, trouve enfin un sens ici. Il est tellement grand que l'on a sans cesse l'impression qu'il va s'enrouler autour de nous, renforçant ainsi l'immersion générale sur tous les jeux en vue subjective (PUBG et Battlefront 2 en tête). Un vrai plaisir en jeu. Cet écran cible de toute façon le gamer.

Malgré sa qualité, l'écran n'est pas si cher que ça. Alors entendons-nous bien, 1500 euros c'est évidemment une sacrée somme mais comparativement à d'autres écrans QLED de la même gamme c'est tout de même très satisfaisant. Ça reste toutefois clairement un "gadget" et son intérêt reste très limité surtout en ce moment où nous sommes dans une ère de transition progressive vers la 4K mais où celle-ci n'est clairement pas encore à 100% démocratisée.

C'est donc un beau jouet technologique que les technophiles apprécieront mais qui est bien trop grand et "M'as-tu-vu" pour s'immiscer chez le gamer classique.