L'organisme directement intégré à l'Organisation des Nations Unies vient en effet de rendre public un document listant l'addiction aux jeux vidéo (gaming disorder dans le texte) comme l'un des sous-genres du comportement addictif chez l'être humain.

Pour clarifier la situation, le listing ne prend pour le moment que le forme d'un document de travail : rien n'est acté, mais il illustre bien entendu la volonté de la part de l'OMS de se pencher très sérieusement sur la question. L'inscription de l'addiction aux jeu vidéo sera examinée dans le cadre de la 11ème Classification internationale des maladies, préparée depuis 2011 et qui doit être débattue au printemps 2018.

C'est grave, docteur ?

Caractérisée par "un comportement de jeu persistant ou récurrent", l'addiction aux jeux vidéo n'est pas réservée au jeu en ligne, mais concerne aussi bien d'après l'OMS les joueurs solo, qui ne seront pour une fois pas laissés de côté. L'OMS liste pour le moment trois manifestations de ce trouble du comportement :

  • Un contrôle réduit sur son rapport au jeu (que ce soit dans l'amorce, le fréquence, l'intensité, la durée, l'arrêt ou le contexte)
  • La priorité croissante donnée au jeu vidéo qui conduit à ce que le jeu ait la priorité sur les autres centres d'intérêts et les activités du quotidien
  • La poursuite du jeu malgré ses conséquences négatives

Que ce comportement soit continu ou plus épisodique, l'OMS préconise de dresser un diagnostic après 12 mois d'observation avant de qualifier le trouble du comportement, et donc de proposer un traitement.

Mass Hysteria

Et comme à chaque fois, les réactions sont, vous l'imaginez, aussi diverses que variées. D'un côté, le Dr. Richard Graham, mentionné par la BBC temporise en appelant les familles à la raison :

Cela pourrait conduire à rendre confus des parents dont les enfants ne sont que des joueurs passionnés.

De l'autre côté du ring, nous avons l'Entertainment Software Association (ESA), agence de lobby du jeu vidéo auprès des institutions américaines, qui défend fermement son bout de gras :

Cette décision banalise dangereusement les vrais problèmes de santé mentale.

Nous l'aurons compris, l'ESA ne semble pas prête à placer l'addiction aux jeux vidéo sur le même plan que les autres troubles du comportement similaires déjà reconnus par l'OMS comme par exemple l'addiction aux jeux d'argent.

Le débat ne fait donc que (re)commencer, mais nous rappellerons avant de vous laisser reprendre une activité vidéo-ludique normale que certains pays n'ont pas attendu l'OMS pour prendre des mesures préventives : citons notamment la Corée du Sud qui a opté pour des horaires restrictifs autour du jeu en ligne, comme c'est également le cas en Chine.

Que pensez-vous de cette inscription de l'addiction aux jeux vidéo sur la liste des troubles du comportement par l'OMS ? Avez-vous déjà observé les symptômes décrits par l'organisation ? Faites-nous part de votre expérience dans les commentaires.