À lire aussi : Final Fantasy VII Remake : Hironobu Sakaguchi donne son avis


Le site américain Polygon a récemment publié un long dossier sur l'histoire de la création de Final Fantasy VII. Pour les besoins de cet article, Polygon a interrogé de nombreuses personnalités impliquées dans le projet à l'époque. La décision de sortir le jeu sur PlayStation plutôt que sur Nintendo 64 étant un élément important de l'histoire du célèbre RPG, le sujet est logiquement évoqué.

Dans cet article, plusieurs employés de Square révèlent également l'impact qu'a eu ce changement de camp sur les relations entre Squaresoft et Nintendo. Et si certains acteurs ont décidé de jouer la carte du politiquement correct et de la diplomatie, pour des raisons commerciales évidentes, d'autres n'ont pas éprouvé le besoin de se retenir. Nous vous proposons donc de découvrir certains de ces commentaires ci-dessous.

Jun Iwasaki (à l'époque vice-président du marketing chez Square États-Unis) :

Je pensais qu'il s'agissait de la bonne décision, mais ouais, il y a eu de fortes tensions avec Nintendo après ça.

Tomoyuki Takechi (à l'époque PDG de Square) :

C'était vraiment une situation inconfortable. Il y a eu une période de quatre ou cinq ans pendant laquelle nous n'avons pas vraiment pu parler avec Nintendo. Nous n'avions pas une relation amicale avec eux.

Shinichiro Kajitani (à l'époque vice-président, Square États-Unis) :

Après avoir pris la décision d'aller chez Sony, il y a eu une période d'environ 10 ans pendant laquelle nous n'avions pas le droit d'entrer dans les bureaux de Nintendo. Du point de vue des consommateurs, c'était une bonne chose que deux sociétés soient en compétition car cela garantissait que les prix n'exploseraient pas. Mais d'un point de vue commercial, notre objectif principal était de nous assurer que Sony gagne et que Nintendo perde, car c'était mieux pour nous.

Hironobu Sakaguchi (à l'époque producteur et vice-président exécutif chez Square Japon et PDG de Square États-Unis) :

Lorsque nous avons pris notre décision, le président de Square (Masafumi Miyamoto), notre programmeur principal (Ken Narita) et moi sommes allés à un rendez-vous avec Yamauchi-san (le président de Nintendo à l'époque, ndlr). Il existe une vieille tradition culturelle selon laquelle, à Kyoto, une personne vous accueillera avec du thé que vous n'êtes pas censé boire. Il est simplement poli d'en servir. Et pourtant, Yamauchi-san nous a accueilli avec un bento et de la bière très chère. Il nous a très bien accueilli et nous a plus ou moins tapé dans le dos de manière à dire "je vous souhaite bonne chance." Il n'y avait pas d'amertume ou quoi que ce soit.

Hiroshi Kawai (à l'époque character programmer chez Square Japon, en réponse à la citation précédente) :

Je pense que Sakaguchi essaie juste d'être politiquement correct avec cette réponse.

Yoshihiro Maruyama (à l'époque vice-président exécutif de Square États-Unis) :

Je ne pense pas que qui que ce soit chez Nintendo nous ait fait la vie dure. Ils ont simplement dit "oh, on a pas besoin de ça (Final Fantasy VII, ndlr)." (rires) Leur philosophie a toujours été que leur hardware était fait pour leurs jeux. Si un éditeur voulait sortir ses jeux dessus alors "ok tu peux le faire." Mais si ça ne te convient pas alors "nous ne voulons pas de vous."

Hiroshi Kawai :

J'ai entendu dire que Nintendo a dit "si vous nous quittez, ne revenez jamais" à l'époque.

Depuis Final Fantasy VI, les machines Nintendo n'ont eu le droit à aucun nouvel épisode numéroté de Final Fantasy. Mais comme l'histoire l'a montré, les rapports entre les deux camps se sont arrangés depuis. L'éditeur japonais a par ailleurs déjà annoncé plusieurs jeux sur Switch.