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La popularité de Pokémon GO n'a pas échappé aux élus français. L'un d'entre eux, le député du Nord Vincent Ledoux (Les Républicains) souhaite que l'État s'intéresse au phénomène et étoffe le cadre législatif lié à l'application. Aussi bien du côté des utilisateurs que de celui des sociétés qui exploitent l'application.

Dans un entretien accordé au journal français Le Figaro, le député évoque les troubles à l'ordre public que peuvent potentiellement provoquer les rassemblements de joueurs de Pokémon GO ainsi que les risques qu'encourent les joueurs distraits :

(Les) joueurs (qui) se regroupent dans des commissariats de police ou dans des cimetières, comme l'ossuaire de Douaumont, (peuvent) abandonner leur voiture sur le bord de la route ou traverser des chaussées imprudemment. Un jeune homme de 22 ans, en pleine chasse, a récemment percuté un muret en voiture. Eh oui, chasser ou conduire, il faut choisir !

Avant leur sortie, les jeux sont déjà passés en revue par le PEGI, organisme qui les classifie et détermine donc le public auquel ils s'adressent. Vincent Ledoux voudrait quant à lui une autre vérification pré-commercialisation, et cette fois étatique, de la compatibilité d'un jeu en ligne avec la législation :

(Il) n'existe pas de réglementation applicable aux jeux en ligne qui permettrait, pour le moins, d'analyser les risques avant leur mise sur le marché, d'en évaluer leur fonctionnement et de prévoir des modalités d'agrémentation les rendant conformes au droit national et européen.

L'élu se questionne également au sujet de la gestion des données personnelles des utilisateurs de Pokémon GO. Selon lui, ces dernières sont transférées sur les "serveurs américains de Nintendo" (alors qu'il s'agit en fait des serveurs de Niantic, qui partage les informations avec The Pokémon Company) et cela pose problème :

Les États-Unis ne sont pas considérés par les autorités européennes de protection des données à caractère personnel comme assurant un niveau de protection suffisant de notre vie privée.

Vincent Ledoux estime aussi qu'en l'état, Pokémon GO n'est pas adapté au code de la consommation français :

Les achats intégrés à l'application excluent tout droit de rétractation tel que prévu pourtant par notre code de la consommation, fragilisant ainsi les publics vulnérables comme les mineurs.

En somme, Pokémon GO "profite" actuellement d'un vide juridique que le député veut combler le plus rapidement possible.

À noter cependant que le député ne vise pas uniquement Pokémon GO. Le phénomène provoqué par l'application de Niantic a simplement mis en avant les pratiques commerciales apparues avec la démocratisation de nouvelles technologies. De nouvelles lois, ou l'adaptation de lois existantes, ne serviraient pas qu'à encadrer Pokémon GO.

[Source : Le Figaro]