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Un premier témoignage a mis le feu aux poudres. Elle s'appelle Laureine Sauterau et a travaillé en stage sur Lynn and the Spirits of Inao, jeu hommage à l'oeuvre de Hayao Miyazaki (Studios Ghibli) développé en France. Elle dénonce des conditions de travail ubuesques (jusqu'à 6 personnes dans un appartement de 20 m², sans directives précises) sous les ordres du patron de Bloomylight Studio, David Tollari, présent à mi-temps.

Elle explique également que ce dernier n'a fait qu'employer des stagiaires, parfois prolongés pendant 6 mois et qui, outre n'avoir jamais reçu la rémunération légale mensuelle de 570 euros, n'ont pas eu le luxe d'être mentionnés dans les crédits du projet à l'ouverture de la page Kickstarter.

Elle ajoute au passage que le jeu n'en était pas encore un, et que tout ce qui existait jusque là n'était que des vidéos pour lesquelles environ 70% des animations étaient de son fait.

Silence et annulation

A la suite de cette déclaration dont s'est fait écho le game concept artist toulousain Sylvain Sarrailh, d'autres voix se sont élevées, confirmant l'exploitation et le caractère illégal de la situation, qui se serait répétée plus d'une fois.

De quoi chahuter la campagne de financement, qui a vu ses promesses de dons s'évaporer à toute vitesse, sans un mot de l'accusé, jusqu'à une mise à jour sur la page Kickstarter : 

Après avoir été profondément affecté par les histoires des derniers jours, et conscients des erreurs commises par le passé qui font désormais du mal au jeu, nous avons pris la décision de mettre fin à l'aventure ici. Face aux violentes déclarations et menaces proférées à l'encontre de certains membres de l'équipe, nous devons mettre un terme à ce projet né en 2011. Il est regrettable qu'une poignée d'individus aient été capables de détruire un travail dans lequel tant de gens ont mis toute leur énergie.

On se contentera de remarquer qu'aucun démenti clair n'est formulé et qu'aucun détail n'est apporté pour contrer les accusations. De là à en tirer certaines conclusions... Les étudiants concernés ont en tout cas émis l'intention de se réunir pour prendre les mesures nécessaires. Le SNJV s'est exprimé et a rappelé qu'un cadre très précis était en passe d'être fixé en partenariat avec les écoles et professionnels du jeu vidéo.

Quoi qu'il en soit, voilà l'occasion de rappeler que les entreprises de moins de 20 salariés ne sauraient accueillir plus de 3 stagiaires simultanément et que ceux-ci doivent être rémunérés si leur stage dépasse les 2 mois de délai. Et que Kickstarter peut aussi avoir des failles qui mériteraient peut-être parfois, quelques vérifications...