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Le Committee of Advertising Practice (CAP), autrement dit l'organisme en charge du maintien des bonnes pratiques publicitaires outre Manche, vient de mettre en place un guide à destination de YouTubers et autre "vloggers" (sont également concernées les vidéos publiées sur Dailymotion, Twitter, ou n'importe quelle autre plate-forme ou réseau social). Ce dernier explique aux vidéastes qu'ils doivent désormais indiquer clairement lorsqu'une de leurs vidéos a été financée par une marque afin que cette dernière face la promotion d'un ou plusieurs de ses produits : 

Il n'y a rien de mal avec le fait que des vloggers (ou d'autres personnes qui créent du contenu éditorial), des personnes travaillant dans le marketing, ou des agences, mettent en place des relations commerciales. Ce qui est mal, c'est lorsque les consommateurs sont trompés. 

Il est intéressant de noter que dans ce guide en 8 points, plusieurs références aux vidéos traitant de jeux vidéo sont faites. En parallèle à ce guide, le CAP a également diffusée une infographie (disponible ci-dessous ainsi que dans notre galerie située à cette adresse) rappelant aux YouTubers les bases de l'attitude à avoir vis-à-vis de la publicité :

Soyez franc et clair avec vos abonnés si vous être en train de faire la publicité de quelque chose. 

Si vous êtes payé pour faire la promotion d'un produit, et que l'annonceur a le contrôle du contenu que vous produisez, alors votre vidéo est une publicité.

Pour info, une plainte déposée par un journaliste britannique des suites de la mise en ligne de vidéos créées par des YouTubers populaires faisant la promotion dissimulée de la marque de gâteaux Oreo est à l'origine de cette nouvelle réglementation. Prenant exemple sur cette affaire, le CAP précise que de vagues messages de remerciements ne suffisent pas à expliciter le caractère publicitaire d'une vidéo : 

Dans l'affaire Oreo, la phrase "merci à Oreo d'avoir rendu possible la création de cette vidéo," peut indiquer à certains spectateurs qu'Oreo a été impliqué dans le processus de création de la vidéo. Ils n'ont en revanche pas clairement indiqué qu'il y avait une relation commerciale entre l'annonceur et le vlogger (c'est-à-dire que l'annonceur avait payé pour la création des vidéos et qu'il avait le contrôle sur leur contenu éditorial).

Les indications ou les explications ne doivent pas nécessairement être formelles, elles peuvent correspondre au style des vloggers. Elles doivent simplement être claires.

Autre élément à souligner, le CAP indique que le caractère publicitaire d'une vidéo doit être clair pour les spectateurs avant que ce dernier ait décidé de cliquer dessus ou non :

Les spectateurs doivent savoir qu'ils ont choisi de voir une publicité avant de la regarder. Cela signifie qu'il faut créer une distinction entre des publicités et du contenu éditorial de manière à ce que les spectateurs puissent faire un choix informé. Se rendre compte que quelque chose est une publicité après l'avoir sélectionné, ainsi qu'au milieu ou à la fin d'une vidéo n'est pas suffisant. 

En France, l'Article 20 de la "loi pour la confiance dans l'économie numérique" explique :  

Toute publicité, sous quelque forme que ce soit, accessible par un service de communication au public en ligne, doit pouvoir être clairement identifiée comme telle. Elle doit rendre clairement identifiable la personne physique ou morale pour le compte de laquelle elle est réalisée.

En France, ce texte n'est cependant pas accompagné de précisions, d'exemples concrets, ou d'un guide similaire à celui réalisé au Royaume-Uni par le CAP. Cela peut permettre certains de profiter du relatif flou qui entoure l'interprétation de ce texte.

Il sera en tout cas intéressant de voir si un marquage plus clair des vidéos publicitaires va avoir un impact négatif sur la popularité des YouTubers. L'impression de proximité avec les spectateurs et de sincérité de leur message explique en partie leur popularité auprès du public. La multiplication des vidéos publicitaires pourrait les faire apparaître sous un autre jour aux yeux de leur public. 

[Sources : Eurogamer/Committee of Advertising Practice]