Vous ne le connaissez peut être pas, pourtant Dan Houser est en passe de devenir l'une des figures les plus influentes du jeu vidéo. Pourquoi ? Il vient de signer avec son équipe un p'tit jeu : GTA IV ! Et lorsque le boss de Rockstar Games est interviewé par le journal New York Mag, les sujets de l'explosion du casual gaming et de la violence dans les jeux vidéo viennent forcément sur le tapis, et l'homme ne garde pas sa langue dans sa poche. A l'image de son jeu. Précis. Pointu. Tendu.

J'emmerde tout ce battage autour du casual gaming. Je pense que les gens veulent toujours des jeux qui en mettent plein la vue. La Wii a une approche complètement différente, ce qui est fantastique. Mais nous allons, espérons-le, prouver qu'il y a aussi un véritable intérêt pour tous ceux qui aiment le divertissement sous une autre forme, pour ceux estimant que les jeux vidéo peuvent raconter des histoires concurrençant le cinéma.

Pour Dan Houser, faire coexister des simulateurs de chiots, ou du calcul mental avec de grandes aventures ou des titres garantis 100% mature, n'a donc rien de conflictuel à l'heure d'un marché du jeu vidéo plus ouvert et varié que jamais. Mais vous allez voir, ou lire plutôt, lorsqu'il est interrogé ensuite au sujet de la violence dans les jeux vidéo, et le contenu mature de GTA IV, Houser n'y va pas non plus par 4 chemins.

Si vous n'aimez aucune violence dans le divertissement, alors je suis désolé... mais moi, j'aime ! Et, malheureusement, j'y ai été exposé toute ma vie. Je suis d'accord : le monde serait meilleur si on faisait disparaître toutes les armes et les bombes, mais ce n'est certainement pas à l'ordre du jour. Si on traitait de la même manière les livres qui abordent des thèmes violent, ok. Mais si vous n'aimez pas ces jeux sous prétexte qu'ils ont un contenu qui, au cinéma ou à la télé, ne vous dérange pas, alors cela équivaut à déclarer que vous n'aimez pas ce média parce qu'il ne colle pas de George Clooney à l'écran. Il n'y a rien dans [GTA IV] que vous ne verriez pas à la télé, ou au cinéma, par conséquent, je ne comprends pas pourquoi on en est là avec le traitement du jeu vidéo.

Peut-être parce que nous sommes encore soumis aux règles d'une génération qui n'est pas la nôtre, et qui ne lâchera pas ses vieilles habitudes au profit de nouvelles ? Avec les ventes astronomiques de son dernier rejeton, en tout cas, il n'a pas de souci à se faire, le Dan. On n'a pas fini d'en parler, et c'est, mine de rien, la première étape. Communiquer, ouvrir le débat, y incorporer tous les concernés. Ne pas oublier non plus de faire son autocritique, éviter de possibles dérives. Et puis de toutes façons : les vieux laisseront la place aux jeunes, qui eux aussi vieilliront et la fameuse incompréhension des générations recommencera, sur d'autres thèmes, sur d'autres médias peut-être. L'essentiel reste donc d'essayer de comprendre. Et pour cela, la première étape : s'intéresser aux choses dont on parle.