Et pourtant, la société de Jong Hwan Lee avait attiré l'attention lors de son lancement, invitant même de nombreux médias et acteurs majeurs du monde de l'eSport à Berlin pour tenter de décrocher quelques partenariats. On estime que plus de 50 000 euros ont été nécessaires pour l'organisation de l'évènement, les frais de déplacements et le logement des invités.

Mais malheureusement, il semble que l'argent ne coule pas à flot chez ESGN puisque depuis plusieurs mois, les employés ne sont pas payés. Et il sont nombreux dans ce cas, au point que le patron d'ESGN a fait circuler un mail (en mars) dans lequel il explique les raisons de ces salaires impayés :

Je suis sûr que la plupart d'entre vous le savent (mais peut-être que certains l'ignorent), 3 mois se sont écoulés depuis le lancement officiel du projet Clauf et le nombre de téléspectateurs n'a cessé de diminuer. Nous et nos investisseurs ne doutons pas de notre potentiel futur ni de notre vision à long terme, cependant, il y a des préoccupations au sujet de la baisse actuelle de l'audience, des coûts de production élevés et des faibles plages de diffusions quotidiennes.

Pour ces raisons, les investisseurs ont du mal à mettre la main à la poche, et on les comprend. Pour autant, il semble tout de même surréaliste de voir qu'aujourd'hui, cet argent n'a toujours pas été distribué aux employés.

Les problèmes d'ESGN vont bien plus loin puisque même quelques stars de l'eSport et notamment de StarCraft II n'ont pas reçu l'argent qui leur avait été promis à l'occasion d'ESGN Season 2. Pire encore, afin de garder une image positive auprès du public, la société a décidé d'organiser les League of Legends Fight Night (qui avaient été annulés une première fois) en sachant pertinemment que les joueurs auront du mal à être payés.

Suite à ces problèmes, une restructuration de la société a eu lieu, et l'investisseur d'ESGN, Sapina, reste très méfiant. En effet, Sapina ne serait pas vraiment en accord avec les choix effectués par ESGN, et surtout, la société devrait enregistrer une perte de 1,5 million d'euros pour sa première année d'exploitation...

Bref, même si League of Legends et quelques gros tournois de StarCraft (WCS) permettent de faire miroiter un eSport où l'argent coule à flot, il ne faut pas oublier une chose : c'est l'investissement des éditeurs des jeux (Riot et Blizzard), qui prennent en charge une bonne partie des dépenses en bénéficiant à côté de revenus conséquents via leurs autres activités, qui permet de proposer ce genre de spectacle et de "vendre du rêve".

[Source : OnGamers]