Toujours plus nombreux, les développeurs indépendants se sont réunis en masse lors de cette GDC. Une édition 2014 d'ailleurs marquée par un nouveau record d'affluence. En effet, du 17 au 21 mars dernier c'est près de 24.000 personnes qui se sont rendues au Moscone Center de San Francisco, contre 23.000 l'année précédente. Evénement couronné de succès donc, lors duquel le jeu de Lucas Pope, Papers, Please se voyait auréoler de divers prix et autres récompenses, pendant que Microsoft et Nintendo tentaient d'attirer les développeurs indépendants sur leurs plateformes respectives. 

Bref. Nul doute qu'aujourd'hui les productions indépendantes bénéficient d'un engouement certain. Néanmoins,  Peter Molyneux, le fondateur du studio 22Cans reste dubitatif : 

Ne pensez pas que nous allons tous devenir indépendants pour les cinq années à venir - ces choses font partie d'un cycle, tout comme l'industrie de la musique. Il y a un temps où le Punk est populaire, et puis il y a des époques comme maintenant où tout est industrialisé.  

Profitez de ce moment, car inévitablement cela ne durera qu'une courte période.

Déclarations appuyées par une anecdote vécue par le créateur lors de la GDC :

Ce matin lors du petit déjeuner j'ai vu trois investisseurs providentiels parler à des indés. Ils disaient "Prenez mon argent ! Je veux investir dans votre société." 

Mais ces sociétés indépendantes ne prennent pas conscience qu'ils devront assister à des réunions du conseil d'Administration, et lors de ces réunions on leur dira : "Non, vous ne devriez pas faire ça - regardez ce jeu il rapporte de l'argent." 

Après quoi le créateur de Fable compare cet âge d'or que vit le jeu indépendant aux années 80 : 

A l'époque, n'importe qui pouvait créer un jeu capable de rencontrer un franc succès. Il n'y avait aucune recette ou quoi que ce soit d'autre gravé dans le marbre. 

Tandis qu'il y a quelques petites années de cela, à défaut d'innover, il fallait impressionner : 

Tout tournait autour de la peur, de budgets colossaux et de "ma licence est plus grande que la tienne". Tout ce qui importait c'était "qui va créer le nouveau Call of Duty ?" Maintenant, tout se trouve articulé autour de l'invention, la créativité et la témérité.

Grossièrement, selon Peter Molyneux, tout ne serait qu'affaire de tendances éphémères...

[Source : CVG]