En cette époque de flottement, nous avons deux styles de MMORPG : ceux qui tentent l'innovation à tout prix en mettant le cap droit sur le sandbox, en espérant que ça fonctionne au final, et ceux qui restent classiques, au point de retourner aux bases de la réussite de grands MMO connus. Le succès de Minecraft donne raison aux premiers, celui de Final Fantasy XIV version « rebootée » penchent la balance en faveur des seconds. Il est de toute évidence sain, bénéfique et heureux que ces visions différentes existent. Wildstar s'annonce du genre MMO parc d'attractions à la World of Warcraft, au point que je vais essayer de limiter les comparaisons sinon toutes mes phrases commenceront par « comme dans WoW... » En plus de proposer un contenu très riche à la sortie, le jeu de Carbine avance tout de même un système de combats dynamiques fort bienvenu et un univers taré pas désagréable du tout.

Activités à gogo

Deux factions, les Exilés et le Dominion, abritant pas moins de 8 races, donnant chacune accès à un panel de classe parmi les six disponible, et quatre vocations parmi lesquelles choisir son passe-temps favori. Voilà déjà un bon départ. La planète Nexus et les secrets technologiques des Eldans vous attendent, avec des territoires contestés où vous combattrez autant la faction adverse que les dangers de Nexus. Pas le choix, le voyage a duré 40 ans en hibernation, pas question de revenir en arrière. Les classes définiront votre style de combat, même si tout le monde est axé « dégâts » : vous aurez la possibilité vous orienter soin, tank ou support (buff, débuff, contrôle des monstres...) Du classique orienté action pour tous, mais choisissez vous un rôle de groupe dès le début.

Les vocations offrent des tâches supplémentaires pour occuper votre quotidien d'aventurier. Chaque zone déballera des quêtes annexes et des activités liées à votre choix. Le scientifique chasse les informations sur Nexus : sa faune, sa flore, son histoire. La vocation d'explorateur induit pas mal de plateforme (on saute dans tous les sens dans Wildstar). Le soldat se permet de rajouter des combats aux combats (yo dog !) avec de nombreux challenges. Quant au colon, il créé des structures temporaires sur des lieux prédéterminés pour offrir toute sorte de bonus à tout le monde.

Un Nouveau Monde d'occaz'

Tout cela, nous l'avons déjà un peu vu dans nos articles précédents, mais après plusieurs heures de jeu, qu'est ce qu'il en reste. À part tout ce qui est combat, Wildstar est impressionnant de classicisme. On parle souvent de WoW 2.0 et c'est impossible de nier cette appellation qui colle parfaitement au gameplay concocté par Carbine. Ce qui ne veut pas dire que le jeu est déplaisant, au contraire. On est à l'aise et confortable sur cette nouvelle planète, même si on peut trouver les zones et la géographie assez étriquées. Malgré le thème de liberté et de colonisation, on se sent rudement à l'étroit sur une terre déjà bien chargée en événements. On a l'impression de débarquer un peu à la bourre. Bah oui, sinon y'aurait pas de quêtes eh !

Esquive ou crève

Heureusement, les combats sont là pour nous réveiller. Attention, jusqu'au niveau 10, c'est finger in the nose et compagnie. Impossible de mourir, on peut même s'en prendre aux Boss conçus pour plusieurs joueurs si on a un ou deux niveaux de plus que prévu. Pour le challenge, on cherche à savoir combien de monstres on peut combattre en même temps sans trop de problèmes. Et puis, ça se complique un peu... Les fameux « télégraphes », c'est-à-dire les zones rouges qui annoncent les attaques des ennemis, se font plus complexes, rapides et surtout mortels. On commence à morfler si on ne fait pas un peu gaffe. Rester dans la zone de danger et vous risquez souvent 50% de vos points de vie en un coup. Vous pouvez même vous faire totalement défoncer en quelques secondes. Là, vous vous mettez à bouger pour votre survie ! Et les acrobaties sont plutôt cool, jusqu'à ce que vous sautiez dans la zone d'agressivité d'un autre ennemi...

Nul doute qu'en raid, ces combats dynamiques vont faire évoluer l'organisation vers de nouveaux sommets. Les Boss les plus difficiles seront souvent optionnels, mais on parle dans cette catégorie de télégraphes à foison qui tuent instantanément, et d'attaques fourbes qui inversent vos contrôles... de quoi annihiler des groupes de joueurs non entraînés.

La recette habituelle

Vers le niveau 10, vous ferez aussi vos débuts dans l'artisanat. Vous en choisirez deux, parmi une liste qui comprend de la fabrication et de la récolte. Deux hobbies : l'agriculture et la cuisine, sont accessibles à tous librement. À part quelques originalités, comme l'idée d'expérimenter pour découvrir des recettes annexes, ou le fait de pouvoir customiser vos créations pour qu'elles offrent les bonus de stats que vous souhaitez, on ne peut pas dire que l'artisanat de Wildstar soit très excitant. C'est normal, quoi. Au moins, des quêtes et un arbre de spécialisation permettent de s'exercer et progresser intelligemment sans qu'on ait trop l'air de produire du matos inutile.

Mon petit coin de Nexus

Le housing hyper complet dispo dès le niveau 14 est l'autre très bonne surprise de Wildstar. Enfin « surprise »... On savait que ça existait, mais c'est tellement cool d'avoir du housing dès le lancement du jeu. Mais attention, ce n'est pas donné. Oh, le morceau de terrain en lévitation dans l'atmosphère de Nexus est gratuit, mais construire une baraque dessus et commencer à la meubler va faire des trous dans votre budget. Vous placerez un matelas, quelques objets et trophées obtenus en quête ou en butin, et puis c'est tout ! En utilisant certains plans, vous pourrez aménager votre jardin, rajouter toutes sortes de décors, déclencher des événements ou des mini jeux. De quoi faire de sont petit chez soi une part entière de l'aventure.

Un petit coin de BioWare

En parlant d'aventures, c'est le terme utilisé par Carbine pour designer leur dernière nouveauté dans Wildstar : des instances scénarisées pour 5 joueurs (n'essayez pas seul...), qui proposeront plusieurs suites de choix entraînant des conséquences. Comme des mini-séances de RPG privées, quoi. Malheureusement je n'ai pas pu participer à la présentation par NCsoft à cause d'un gros souci technique le jour même, mais le principe est sympa. La direction prise par le scénario dépendra du vote de la majorité des joueurs, avec un tirage au sort en cas d'égalité sur deux choix possibles. Si vous n'avez pas eu la version que vous vouliez, pas de panique, ces « aventures » sont rejouables. Encore une « attraction » à rajouter au parc Wildstar, je me demande si les développeurs en cachent d'autres...

ON L'ATTEND : BEAUCOUP

Des hauts et des petits bas donc pour cette expérience dans la bêta de Wildstar, qui est loin d'être terminée. Globalement, le MMO de Carbine et Ncsoft s'annonce vraiment solide. Il faut absolument tester quelques contenus haut niveau et surtout du Joueur vs Joueur pour s'avancer plus, mais pour n'importe quel fan du genre qui ne soit pas rebuté par son classicisme et son monde cartoon (en tout cas superbement animé) Wildstar reste le gros titre à attendre pour 2014. sur ce, j'y retourne, j'ai du leveling à faire !