Jusqu'à présent, on a surtout pu observer les performances graphiques de ce qui ne sera bientôt plus la next-gen via des FPS militaires ou des simulations automobiles. Les carrosseries luisent, les bombes explosent avec plus d'intensité que dans un film de J.J. Abrams, bref, tout ça est très impressionnant mais demeure quand même très froid, très générique. Dragon Age : Inquisition, avec ses environnements bucoliques ou désertiques d'une grande beauté, a donc déjà marqué des points, ceux de la diversité. Contrairement à Skyrim, jeu pour lequel les développeurs de chez BioWare ont cependant une grande admiration, Dragon Age Inquisition ne proposera pas un monde totalement ouvert, à parcourir d'est en ouest et du nord au sud, mais des provinces, assez larges et variées dans leur environnement pour proposer du dépaysement. L'aperçu qui nous en a été donné est tout simplement sublime et fourmille de vie. Que ce soit au pied des montagnes enneigées, avec des champs d'herbes folles et de coquelicots, ou dans le désert où tourbillons de sable et grands canyons impressionnent, toujours cette sensation d'avoir une profondeur de champ comme rarement on en a vu auparavant dans un jeu vidéo (avec un château dans le fond de ce désert, aux allures d'artwork). La présentation était effectuée sur PC, pour on l'espère, un résultat qui sera équivalent sur ordinateurs, PS4 et Xbox One, à la fin de l'année prochaine.

L'âge de s'affirmer

Mais au-delà d'une plastique convaincante, c'est un style que semble enfin avoir trouvé Dragon Age avec ce troisième épisode. En effet, ni vraiment réalistes, ni vraiment personnages de cartoon (façon Fable par exemple), les protagonistes de Dragon Age Inquisition dégagent déjà par leur apparence une réelle personnalité. Des personnalités que l'on pourra bien entendu découvrir plus en profondeur, les romances étant toujours de la partie dans ce Dragon Age Inquisition qui chronologiquement se déroule après Dragon Age II, et qui verra le retour de personnages emblématiques de la série tels que Varrick le Nain et surtout Morrigan la Sorcière, des Qunari pouvant également prendre pour la première fois part à votre périple ! Les choix constituent toujours une composante essentielle de l'aventure et la répercussion de ceux-ci pourra se révéler encore plus poignante que par le passé. En effet, c'est à deux reprises que nous avons visité lors de cette présentation le village de Crestwood. La première fois, alors que le village était attaqué, l'Inquisiteur, le personnage que l'on incarnera, ordonna aux soldats de se regrouper près d'un pont à protéger plutôt que de porter secours à Crestwood. Résultat, lors de notre seconde visite, plus tard dans la démo, Crestwood n'était plus qu'un charnier, une cinématique s'enclenchant même pour montrer la détresse de notre compagnon Varrick. Plus que jamais, vos choix auront des conséquences, vous ouvriront des portes et vous en fermeront d'autres... Mais comme les portes on peut aussi les défoncer...

Toc, toc, toc, on vient pour l'inquisition !

En effet, c'est l'une des nouveautés mise en avant pour ce prochain épisode, la possibilité de détruire des pans du décor pour se débarrasser avec plus d'aisance des ennemis. On pourra donc forcer la porte d'un castel ennemi en deux moulinets d'épée à deux mains, mais aussi démolir les pylônes d'un petit pont de bois pour voir tous ces satanés archers se rétamer la tronche bien comme il faut à nos pieds. Des stratagèmes d'autant plus faciles à mettre en place désormais que la vue tactique en combat, issue de Dragon Age premier du nom est de retour. On pourra toujours mettre le jeu en pause pour planifier ses attaques et passer d'un personnage à un autre, la magicienne étant par exemple bien utile dès lors qu'elle permet de dresser un mur de glace grâce à ses pouvoirs ou annuler le bouclier de protection magique d'un ennemi, donnant ainsi l'avantage à nos camarades équipés de grosses épées. Et il faudra s'organiser, car contrairement au volet précédent, la barre de vie ne se recharge plus automatiquement après chaque fin de combat. De plus, chaque lieu conquis donnera la possibilité de modifier l'univers du titre. En effet, une fois un donjon, une forteresse, de nouveau sous votre autorité, vous pourrez en faire une petite citée de commerce, une réserve d'armes ou autre, ce qui aura pour conséquence de modifier les alentours du lieu et le monde de Dragon Age Inquisition dans sa globalité.

Après un Dragon Age II lacunaire, BioWare avait fort à faire pour redorer le blason de sa série et donner envie de son Dragon Age 3, finalement baptisé Dragon Age : Inquisition. Si on attendra l'année prochaine pour se prononcer sur le premier point, en terme d'envie, avec ce premier aperçu, BioWare a réussi son pari. Le Frosbite 3 propose un superbe univers d'heroic fantasy à la personnalité graphique enfin affirmée et des nouveautés de gameplay, tels que les environnements destructibles, qui donneront certainement une nouvelle dimension aux affrontements pour lesquels on saluera le retour de la vue tactique de Dragon Age : Origins. Cependant, la technique et les idées de jeu sont une chose, la narration en est une autre et elle devra être autrement plus convaincante que dans le dernier Dragon Age pour faire d'Inquisition un grand jeu de rôles.