Geralt est le Witcher, le chasseur de monstres mutants qui offre, contre espèces sonnantes et trébuchantes, ses services de tueur hors pair aux seigneurs tout comme aux paysans de l'univers Dark Fantasy imaginé par l'écrivain Sapkowsky. Pour en savoir plus, relisez donc le test de The Witcher 2, à la suite duquel la guerre Niflgaardienne dans le nord à poussé Geralt à prendre des vacances dans le sud, où les ennuis vont le retrouver. Car The Wild Hunt, la chasse sauvage, opère dans les environs. Et l'on sait depuis le premier épisode que le Witcher a un compte à régler avec eux.

Ambiance massacre

Cette cavalcade fantomatique, sur laquelle de nombreuses rumeurs plus folles les unes que les autres circulent, mais dont on ne connait finalement pas grand-chose, se montre difficile à traquer. On sait qu'elle s'attaque à des villages et qu'elle kidnappe des populations entières. Et c'est ce qui arrive dès le début de The Witcher 3. La cinématique, qui utilise le moteur du jeu, le REDengine 3, affiche la cruauté de ces créatures au design impressionnant, avec leurs armures de fer noir hérissées de tranchants et de pics. Celui qui semble le chef fait d'ailleurs penser au chevalier squelette de Berserk. Cependant, un homme réussit à s'enfuir de ce raid. Un témoin. C'est un seigneur du sud, ami de Geralt, qui va mettre notre héros sur la voie et lui demander d'enquêter. La chasse aux chasseurs a débuté.

The Tourist 3

Un tout nouveau et dernier pan de l'aventure de Geralt donc, très personnel et en monde ouvert. Je suppose qu'une petite introduction faisant le lien entre The Witcher 2 et cet épisode tiendra lieu de prologue (et peut être de tutorial), juste avant ce début de scénario que l'on nous a montré. De toute façon, j'ai paumé mes sauvegardes du deuxième opus... Une fois la quête principale enclenchée, vous aurez tout loisir de la suivre ou de parcourir le monde : CD Projekt s'évertue à placer un grand nombre d'éléments intrigants dans votre champ de vision, où que vous soyez : une maison là-bas, ou une épave au loin. Des ruines, un village, une tour, etc. On devrait bien retrouver ce feeling de Skyrim où l'on débute un truc pour finir avec trois fois plus d'objectifs à terminer.

Il est libre, Geralt

Suivons donc Geralt qui décide de prendre le bateau vers le village du témoin. Une fois arrivé, un système de voyage automatique le laissera y retourner instantanément, comme pour tous les lieux spéciaux. Le port est dans une crique au pied du château du seigneur, on y descend en ascenseur médiéval, et on profite de la distance de vue appréciable, même si le décor le plus au loin se retrouve vite assez dénudé. Pour le coup, Geralt a abandonné son cheval, mais il suffit de siffler n'importe quand pour qu'il apparaisse au galop, à la Red Dead Redemption. Après son tour de bateau, Geralt se repose en méditant comme à son habitude, et l'on admire un joli timelapse que ne renierait pas Poufy. La météo a changé, la mer est trop démontée pour reprendre le bateau, et on ne sait pas trop quand elle sera remontée, donc Geralt s'en va à pied dans la campagne en sautant gaiement (car il peut à présent sauter).

Chair à démo

La première rencontre programmée dans ce tour organisé à la presse par CD Projekt met en scène trois bandits tentant de piller une maison dans laquelle les propriétaires se sont retranchés. Geralt peut très bien passer son chemin, mais, curieux, il intervient et cela finit par trois morts à zéro. Les combats reprennent le style du deuxième opus, c'est-à-dire que Geralt attaque dans une direction donnée et peut enchaîner les bottes avec grâce et fluidité. Ou presque : les coups portant dans le vide ne manquent pas. Deux pouvoirs étaient montrés durant toute la démo : celui qui repousse les ennemis, toujours aussi efficace. Et celui qui met le feu : il m'a semblé que Geralt pouvait à présent maintenir son lance-flamme magique tant que son énergie le permettait.

Le doute technique

Une fois la menace passée, un homme sort de la maison et remercie Geralt. D'après lui, cette action charitable pourrait bien retomber sur la tête du witcher si le chef de la bande le retrouve, et le présentateur confirme que l'action du joueur aurait des conséquences bien plus tard. Lesquelles ? Mystère, Geralt est déjà parti visiter un éboulement local derrière lequel se terre un cerf mutant géant. La bête attaque et le combat n'est pas facile, surtout que sa magie lui permet de plonger Geralt dans le noir. L'effet est magnifique et je suis vraiment soufflé par la qualité technique de The Witcher 3 pour la première fois. Ce genre de bonbon visuel sera très travaillé selon les développeurs : on pourra voir la progression en puissance des propres sortilèges de Geralt par exemple. Néanmoins, je ne peux que toujours tiquer sur les textures des personnages. Le tissu, le cuir, la fourrure... J'ai vérifié sur The Witcher 2, et clairement le 3 n'est pas tout à fait à la hauteur. J'ai sincèrement cru à une version XBox 360. Pas de panique ! Il s'agissait d'une pré-alpha : le look était peut-être revu à la baisse pour garder une démo fluide, en attendant une meilleure optimisation. Restons confiants !

Détournement de Witcher

La bestiole finit par crever. Ouf ! Geralt décide de continuer sa mission principale et retrouve le bouseux qui a échappé à la Chasse. Il est peu communicatif, mais finit par lâcher une direction dans laquelle les attaquants seraient partis. À ce moment-là, Geralt pourrait tout à fait poursuivre cette piste, mais un type débarque et annonce qu'il y a encore eu un mort au village. Une quête secondaire est enclenchée, qui demandera un peu plus de temps. Elle est faisable par étapes ou d'un coup, selon ses envies. Dans la forêt proche, un « esprit des bois » bute des villageois assez régulièrement. Un des jeunes hommes est prêt faire une collecte de fonds pour que Geralt s'occupe du souci, mais les anciens préfère payer le prix du sang pour leur tranquillité, par tradition. Plusieurs choix difficiles auront lieu au cours de cette histoire et The Witcher 3 gratifiera le joueur d'une petite cinématique de conclusion bien avant la fin générale du jeu. Il ne faut pas s'attendre à de nombreux happy ends cependant...

Il y a le bon chasseur et le mauvais chasseur

Si vous décidez de buter l'esprit, alors démarre une chasse au monstre très pro comme a voulu la développer CD Projekt. On enclenche les sens de witcher de Geralt pour déceler des indices (à la fois visuel et auditif) dans le décor. Puis on détermine de quelle créature il s'agit dans son encyclopédie. On y trouve des informations sur les faiblesses et les forces des saletés surnaturelles, et d'autres détails qui peuvent s'avérer utiles pour la traquer. Par exemple : l'esprit place des totems pour être puissant et on peut les détruire. Ou bien il peut être repéré par les attroupements de corbeaux qui signalent sa présence, ou celle de son influence. Avec tout cela, difficile de ne pas terminer avec un face à face violent, gagné par Geralt, bien sûr.

La démo s'est arrêtée après la fin de cette aventure, et on aurait bien pris le pad pour continuer à jouer, mais malheureusement, il faudra attendre encore 2014 pour l'ouverture de la chasse. Quand je pense que ce sera aussi la dernière. Mais soyons tout de même prudents, The Witcher 2 embarquait son lot de défauts, que j'ai promis de ne plus pardonner pour la suite. Ces erreurs étaient dues à une certaine inexpérience de CD Projekt tandis qu'ils tentaient de nouvelles choses (crafting, combats à la Arkhamverse). Cette fois, le monde ouvert est un pari encore plus grand, avec un nombre d'embûches vraiment phénoménal. Espérons qu'ils soient ! Espérons qu'ils soient ! Espérons qu'ils soient... à la hauteur.