Radio Gaga, Queen, et la crise de la quarantaine d'un homme qui comme il le dit lui-même est "riche mais malheureux", dans un entretien chez son psychologue qui n'est pas sans rappeler les consultations du mafieux Tony Soprano dans la série du même nom, Les Soprano. Voici ce que donne à voir le trailer de Michael, l'un des trois protagonistes de GTA V. Avec sa belle maison, sa voiture de luxe, sa femme et ses deux enfants, Michael est une espèce de Tommy Vercetti (GTA : Vice City) ou de "Claude Speed" (GTA III) qui aurait réussi mais se serait enlisé dans une vie plus ordinaire, dans laquelle son fils n'est pas forcément le reflet de ses propres ambitions et dans laquelle sa femme le trompe, sa fille le rend dingue. D'où le besoin d'action, de revivre à nouveau, sur le fil. Quitte à se lancer dans des courses poursuites en hélico, à braquer des banques au M-16. Avec Michael, Rockstar réinvente son protagoniste classique. Michael aura déjà tout, les relations, la thune mais reste à savoir s'il fera cette fois le chemin dans le sens inverse, vers la déchéance, avec la fréquentation par exemple d'un psychopathe façon Trevor, la variante maléfique, celle qui aurait tout foiré, de Michael.

Le Bon, la Brute et le Truand, mais dans quel ordre ?

Dealer à la petite semaine, paumé dans un bled pourrave en périphérie, Trevor sera le gros beauf, l'électron libre, celui qui aux côtés d'un Michael dans la gestion de crise, sera celui qui permettra au joueur de laisser libre cours à sa folie anarchique, un peu comme dans les deux premiers GTA, forcément un peu moins cinématographiques et bien bordéliques. Avec un personnage de ce calibre dans la bande, à la manière d'un type perché comme The Truth, le hippie de GTA San Andreas, on imagine déjà les situations plus rocambolesques les unes que les autres, dans lesquelles Trevor s'en sort à coup de chevrotine, là où Michael sera peut-être moins frontal. La bonne nouvelle, même si on le savait plus ou moins déjà, c'est que la présence d'un redneck déglingué comme Trevor, c'est l'assurance de petites villes de banlieues à visiter, comme on le faisait déjà dans San Andreas. Et qui sait si on assistera pas à la rédemption du taré ?

Boy'N Da Hood

Mais le personnage qui évoque le plus GTA San Andreas, c'est bien entendu Franklin, pour lequel le parallèle avec Carl Johnson, protagoniste de l'épisode sorti en 2004, est évident. Comme CJ, Franklin est pris dans la guerre des gangs et veut s'en sortir tout en prenant soin des siens. Autant dire que si vous avez kiffé les descentes punitives avec vos potes dans San Andreas, vous devriez pouvoir vous la jouer ghetto encore une fois, sans oublier le tuning et les courses de voitures fluo avec du Lil Jon dans les tympans, Franklin représentant tout le pan gansta rap / hip hop fanstasmé dans l'imaginaire collectif, Michael évoquant lui cinéma de genre et les films de Mann, Scorsese. Un personnage qui prendra peut-être Franklin sous son aile, voyant en lui un meilleur fils adoptif que son propre fils de sang. Avec tonton Trevor pour jouer les bonnes fées...

L'attente autour de GTA V, attendu pour le 17 septembre, est énorme. Et ça, Rockstar le sait plus que jamais, proposant avec ce nouveau Grand Theft Auto, non pas seulement ce qu'on imagine comme certainement l'un des mondes ouverts les plus impressionnant du jeu vidéo, mais un trio de personnages condensant tout ce qui a fait le succès des épisodes de la série, tous bien différents. Que ce soit avec le chien fou Trevor, à lui tout seul à la fois allumette et dynamite, capable d'offrir la folie que l'on attend de la série, un Michael qui incarne les protagonistes plus classiques des jeux GTA, à un stade inédit de leurs développement narratif et un Franklin qui contient tout l'univers de CJ, Rockstar contente de base tout le monde, ce qui pour un jeu qui on l'espère nous surprendra beaucoup, est quand même un sacré bon postulat de départ.

PS : Rappelons que vous aurez droit à nos impressions inédites de GTA V ce jeudi 2 mai dans la journée !