Ainsi en préambule, pour ceux qui pensaient David Cage monolithique, inflexible, toujours sûr de lui, ils risquent de découvrir le créateur sous un autre jour...

Je doute tous les jours ! Tous les jours ! Toute l'année, ça n'arrête pas une seconde. Tout le temps, tout le temps, tout le temps. Franchement c'est pénible. C'est quelque chose qui est assez désagréable. Moi je le vis de manière assez compliquée parce que je suis assez partagé entre une certaine conviction, et c'est indispensable de l'avoir, parce que c'est ce qui fait me lever le matin. C'est ce qui fait se dire qu'on va y arriver. On ne peut pas arriver devant une équipe de 200 personnes et leur dire "vous savez je suis pas sûr, est-ce qu'on fait bien, est-ce qu'on aurait pas dû finalement faire autre chose" parce que si on fait ça, on ne fait plus rien, mais jamais.

Donc il y a une vraie conviction, mais qui est sincère, que je ne feins pas. Parce que dans le fond je suis intiment persuadé de faire quelque chose, qu'en tout cas moi, je trouve fort et qui m'intéresse. 

En même temps partagé avec ce doute tous les jours, qui est de se dire "est-ce qu'on fait bien ce qu'il faut ? Est-ce qu'on est pas en train de rater quelque chose ? Est-ce que ça va bien se passer ? Comment vont réagir les gens ? Et d'anticiper tout le temps par ce qu'on va faire la semaine prochaine, et la semaine d'après, et le mois d'après. C'est quelque chose qui est assez usant au quotidien. Je ne suis pas quelqu'un d'anxieux, mais clairement je vis dans le doute. 

Je revendique ce droit à l'erreur, parce que ça fait partie intégrante de mon métier de créateur. Mon métier c'est pas de reproduire des choses qui ont marché les années d'avant. C'est de prendre des risques. C'est ça qui m'intéresse. C'est ça que j'aime dans ce que je fais. 

Rendez-vous mardi 16 avril pour découvrir l'intégralité de cette rencontre. En attendant, n'hésitez pas à retrouver nos précédentes "Rencontre avec..."