Le rapport que Joe Biden, Vice-Président des Etats-Unis, et sa commission contre la violence par armes à feu a présenté à la Maison Blanche contient 19 mesures pour lutter contre ces crimes. Aucune d'entre elles concernant les médias ou le jeu vidéo. Essentiellement, elles se proposent de renforcer les mesures de contrôle de la circulation des armes, et de s'assurer que les Lois actuelles sont correctement suivies dans leurs applications.

Néanmoins, Joe Biden a rencontré vendredi dernier les représentants de l'industrie du jeu vidéo. Des personnes présentes à cette entrevue ont rapporté que si l'industrie du divertissement et donc du jeu vidéo n'a pas été visée par Biden et la commission dans les mesures, le Vice-Président américain a tout de même enjoint les dirigeants de l'industrie à entreprendre des actions pour améliorer l'image du secteur auprès du grand public. La chercheuse Cheryl K. Olson, qui était présente, explique ainsi à Gamasutra :

Je crois que le message était que l'industrie a besoin de réfléchir à différentes choses pour améliorer son image. Il [Biden] a dit que même si le verdict de la Cour Suprême allait dans votre sens... le fait d'avoir ça de votre côté ne signifiait pas que l'opinion publique était de votre côté.

Pour Biden, l'image de l'industrie du jeu vidéo auprès de l'opinion publique serait similaire à celle de l'industrie du tabac. C'est ce qu'explique Christopher Fergusson de l'université Texas A&M :

Je crois que ce que Biden voulait dire, c'est que pour ces individus, vous n'êtes pas très différents de l'industrie du tabac, dans le sens où ils pensent que vous cachez des études qui suggéreraient que les jeux vidéo sont mauvais et que vous vendez en boutique quelque chose que vous pensez être dangereux. Je crois que son message était : "je ne crois pas cela, mais d'autres le croient. Que pouvez-vous faire pour le corriger ?".

Biden aurait ainsi suggéré qu'il serait probablement bon de la part de l'industrie du jeu vidéo de soutenir, et de financer (mais pas de conduire, bien entendu) des recherches indépendantes, peut-être aux côtés de l'Etat. Olson ajoute :

Il a dit clairement qu'il ne pensait pas que les éléments qui lui ont été présentés montraient un lien entre les jeux vidéo violents et la violence réelle. Et il a dit que même si les recherches devaient montrer un lien, ce serait une influence minuscule comparée à celle d'autres facteurs qu'il étudiait.

Mais, selon Fergusson, Joe Biden mettait en garde l'industrie, lui suggérant d'être pro-active sur le sujet, dans la mesure où la violence dans le jeu vidéo n'était sans doute pas près d'être écartée du débat.

A l'évidence, si l'industrie menait ses propres études de son côté, elles n'auraient aucune crédibilité, mais si l'industrie et la Maison Blanche s'accordaient pour que les leaders du jeu vidéo soutiennent ces recherches, celles-ci pourraient jouer un rôle important. Elles pourraient d'ailleurs mettre en lumière les effets bénéfiques du jeu vidéo, en plus d'écarter les mauvais effets présumés. Olson donne pour exemple ses propres recherches, arguant qu'elles "ont trouvé un lien entre la pratique de jeux vidéo de sport et le fait de faire plus d'exercice".

Les responsables présents se seraient montrés ouverts à cette possibilité. Reste à voir dans les mois qui viennent, quelles suggestions constructives l'industrie du jeu vidéo proposera.