Vous le savez, les constructeurs de consoles ont souvent eu pour habitude de lancer des machines technologiquement avancées, sur un modèle économique dit de la "lame de rasoir" ou de la "cartouche d'encre" : la machine est vendue à perte, c'est ce qu'on met dedans qui la rentabilise.

Microsoft et Sony ont adopté ce modèle, mais Nintendo, lui, pas du tout. En tout cas, jusqu'à la Wii U. Contrairement à la Wii, par exemple, qui rapportait des sous à chaque vente même nue (c'est-à-dire juste la machine), la firme de Kyoto perd un peu de sous sur chaque Wii U vendue... mais pas beaucoup puisqu'il suffit d'y adjoindre l'achat d'un jeu pour que la société nippone repasse dans le vert et enregistre un bénéfice, si l'on en croit Reggie Fils-Aimé, le PDG de Nintendo of America :

Dès que que nous amenons le consommateur à acheter un logiciel, l'ensemble de la transaction devient rentable. Au final, le modèle économique est toujours de conduire l'installation d'une base hardware, puis de stimuler un fort taux d'attachement de tous les logiciels et expériences chez le consommateur. Si nous sommes en mesure de faire ça, alors nous apporterons un profit significatif à la société.

Globalement, Nintendo ne manque pas de moyens financiers après les succès des DS et des Wii, mais il est toujours intéressant de voir l'évolution, même à la marge, des modèles économiques. Sans aucun doute, Sony et Microsoft qui s'apprêtent à lancer de nouvelles machines qui obéissent toujours à leur modèle actuel : vendre à perte pour permettre un prix accessible ET des machines très avancées technologiquement... Alors que le monde est globalement en crise, l'approche de Nintendo n'est-elle pas la plus prudente ? Le géant prend-il au contraire un risque significatif à chercher une rentabilité rapide au risque d'être à nouveau en décalage avec le standard technologique du marché ?

En tout cas, Nintendo prévoit d'écouler 5,5 millions de Wii U d'ici à la fin de son année fiscale en cours, programmée pour fin Mars prochain.

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