Zynga a ainsi annoncé cette semaine une perte nette de près de 23 millions de dollars (soit 19 millions d'euros), ainsi qu'un ralentissement de la croissance de son activité au deuxième trimestre. En gros, les jeux Zynga n'attirent plus assez de joueurs et génèrent moins de revenus que prévu, et ce même s'il on estime que 247 millions de personnes jouent à l'ensemble des titres de la société. Par exemple, 18 millions de personnes jouent désormais à Farmville, alors que ce nombre s'élevait à près de 80 millions en 2010 et personne ne sait vraiment où trouver de nouveaux joueurs potentiels, dont on espère en plus qu'ils sortiront de temps en temps leur carte bleue pour étoffer leur jeu...

L'action de la société a perdu 45% de sa valeur depuis son introduction en bourse l'an dernier, le titre s'échangeant en décembre dernier aux alentours de dix dollars, pour un peu plus de trois aujourd'hui. Si le désintérêt des joueurs est une chose, il ne fait aucun doute que l'acquisition précipitée de OMGPOP, studio auquel on doit Draw Something, véritable comète qui connue un succès impressionnant sur quelques semaines pour s'évanouir aussitôt ensuite, n'est pas pour rien dans ce bilan inquiétant. 200 millions auront été déboursé pour acquérir OMGPOP, alors que le Pictionnary-like du studio a perdu les trois quarts de ces joueurs en quelques semaines. Mark Pintus, PDG de Zynga, a d'ailleurs consenti le fait que les performances de Draw Something étaient bien en deçà des attentes de sa société.

Remise en question

Mais au-delà des aléas propres à Zynga, une réflexion s'invite sur le modèle économique du micro payement, présenté comme la solution miracle par de nombreux professionnels du jeu vidéo ces derniers temps (et certains profitent allègrement de leur succès pour le moment, comme GREE ou Wargaming.net, auquel l'ami Fumble a consacré un bon petit dossier). Aujourd'hui, certains analystes n'hésitent plus à mettre à mal ce système, comme c'est le cas dans le New York Times où il se lit à propos du système de micro payement :

Ce n'est peut-être pas un modèle économique viable. Les gens vont finir par arrêter de dépenser de l'argent pour des biens immatériels. Ils préfèrent acheter des choses réelles.

Sans aucun doute, l'évolution de la situation de Zynga dans les mois à venir mais aussi des compagnies qui lui ressemblent, constituera un tournant significatif dans la manière de consommer du jeu vidéo dans l'avenir, sur quelques plateformes que ce soit, et quelque soit le genre du jeu.

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