Des petits cacas auxquels sont greffés des tronçonneuses, des paires de fesses qui font office de bumpers, un cerveau volant qui se fait appeler Dr. Karl Washima, quelque part entre l'imaginaire malade de Trazom et l'univers de Dr.Slump, se trouve l'enfer de de Hell Yeah!. Ash, un lapin squelette, en est le roi, et dévoré par un désir de revanche débile, le pervers lagomorphe va s'équiper d'une scie circulaire, moyen de transport, pointu comme un couteau, lourd comme un char d'assaut (cliquez), et se farcir toutes les bestioles qui se trouveront sur son chemin...

Dig Dug d'Enfer

Semblable à nul autre, Hell Yeah! est donc un jeu de plateformes dans lequel on aura souvent l'occasion de forer mais aussi de fataliser certains ennemis costauds à la manière de... Wario Ware ! En effet, après avoir fait descendre la barre de vie du vilain en le collant de sa chaleureuse scie, apparaît un micro jeu QTE, durant lequel il faudra marteler un bouton, arrêter trois fois un curseur au même moment, répondre à un quiz, etc. Et une fois ce simple jeu de dextérité réussi, c'est la farandole du WTF, avec des ennemis qui finissent en une pluie de belles pièces de viande, Ash qui emprunte une fusée pour s'écraser sur sa victime et autres mises à mort de haute volée.

Une rigolote folie qui donne avec les très beaux graphismes du jeu, toute la mesure de l'originalité du titre français. Les enfers de Ash (d'autres environnements totalement différents seront proposés au fil du jeu) sont très colorés, les effets de flamme et de lave très jolis, à l'image d'une direction artistique aussi loufoque que maîtrisée, où tous les méchants à l'aspect unique, somme de tant de références pour les joueurs et amateurs de BD dans son sens le plus large (manga, comics, cartoon) sont recensés dans un bestiaire avec la petite description qui va bien. Bien vite, le lapin aura accès au magasin pour se payer un look d'enfer : la scie circulaire devient un donut, on s'offre un couvre-chef ridicule et mieux encore, on se paye un bon petit lance-missiles que l'on dirigera avec le deuxième stick.

Mon petit lapin en os

Personnalité certaine, humour, idées rigolotes et présence d'une arme/véhicule qui change un peu dans le paysage de la plateforme, Hell Yeah! Wrath of the Dead Rabbit semble aussi souffrir de quelques petites imperfections, dans un genre où le gameplay se doit d'être intuitif et souple, condition sine qua none pour y prendre du plaisir. Et justement, le petit bémol dans le maniement du personnage, c'est que Ash souffre d'une certaine rigidité, accentuée évidemment dès lors qu'on le fait bondir, le contrôle de ce dernier étant un peu malaisé par moment pour atteindre certaines plateformes. Si revoir l'inertie du personnage d'ici la sortie du jeu, prévue pour cet été sans plus de précision, serait une bonne chose, soyez quand même rassurés : le gameplay n'est en rien rédhibitoire, on s'y fait très vite, c'est juste qu'il ne semble pas optimal pour le moment.

Décidément, il se passe quelque chose avec les lapins en France, comme le prouvent les génies mentaux de chez Arkedo avec leur Hell Yeah ! Wrath of the Dead Rabbit. Attendu sur PC, XBLA et SEN cette année, ce titre apparenté plateforme / forage / action semble aussi loufoque qu'il est joli, possède humour et personnalité, et si ce n'est pour quelques petites difficultés de gameplay, donne de quoi avoir envie de s'en amouracher illico une version complète dispo.