La guerre, les balles qui fusent, les gens qui meurent par paquets de 150... des éléments toujours aussi en vogue dans le monde merveilleux du jeu vidéo. En une journée, nous aurons vu des centaines de cadavres, des théâtres de guerre plus ou moins réalistes... poésie et légèreté étant bien loin, il faut l'avouer. Dans ce magma militaire, fidèles au rendez-vous, Modern Warfare 3 et Battlefield 3 sortent néanmoins incontestablement du lot. Dans les deux cas Paris va prendre cher, et ce n'est pas pour nous déplaire. Deux titres majeurs si proches et pourtant étonnamment si différents. Le spectacle à la Bruckheimer pour Call Of, l'ultra réalisme scotchant (limite flippant) pour Battlefield 3. Deux approches. Mais deux claques surtout par leur énergie, leur mise en scène, leur visuel. On ne saura néanmoins que trop remercier Rayman Origins d'avoir su apporter le (seul ?) franc rayon de fraîcheur des jeux découverts aujourd'hui. A ce titre, la prestation de Michel Ancel tout en sourire, en improvisation et en passion restera dans les annales. Un zeste de respiration dans un océan résolument mature, sérieux, violent et soyons honnêtes... diaboliquement masculin.

Kinect VS PSMove

Dans la guerre des Motion Controllers, de notre point vue la messe est dite. Kinect l'emporte haut la main. En effet, même si le périphérique risque encore d'éprouver de (très) grosses difficultés à séduire les gamers, son positionnement casual et résolument familial est net et sans bavure. De Star Wars, à Sesame Street en passant par l'imparable Disneyland Adventures Kinect... la promesse est claire et devrait faire mouche chez les plus jeunes (voire très jeunes). Sans parler des possibilités offertes par le Kinect Fun Labs qui pourrait bien apporter de belles trouvailles. La reconnaissance vocale arrive, les jeux gamers traditionnels offrant des ajouts Kinect aussi. De son côté le PSMove semble peiner à trouver sa voie. Un peu partout, sans être vraiment quelque part. Même s'il est revenu à de multiples reprises pendant la conférence Sony, il semble timidement exister au sein d'une galaxie résolument gamer pour un Sony qui paraît plus le faire "parce que c'est dans l'air du temps" qu'y dédier réellement une offre intéressante. Aucun jeu porte-étendard. Rien de follement efficace pour le grand public, rien de fou pour les gamers (et ce n'est pas le méa culpa de Ken Levine sur BioShock Infinite qui inversera la tendance tout de suite). Le PSMove manque définitivement d'un placement clair.

Nos déceptions

Au rang des déceptions, Tintin ne nous aura pas fait une forte impression pour le moment. Tout comme paradoxalement Assassin's Creed Revelations certes un peu plus beau que ses prédécesseurs, mais avec une séquence live moins excitante que l'on aurait pu l'espérer. De son côté, quand on est gamer, le Star Wars Kinect nous aura aussi laissé de marbre... pour rester poli. Latence. Jedi au faciès digne de Christophe Hondelatte en pleine chanson. Inutile de continuer, ce jeu ne semble pas habité par la Force. Décevant aussi de ne pas voir plus de prises de risques, d'originalité, et que les rares titres dévoilés... soient encore et toujours liés à la guerre sous une forme ou une autre.

Mentions spéciales

En vrac et dans des registres très différents, nous avons en revanche été séduits par Tomb Raider, Far Cry 3, Need for Speed the Run, Mass Effect 3, Uncharted 3, Sly Raccoon 4, LittleBigPlanet Vita, Trackmania 2 : Canyon... Beaucoup de suites certes, mais des titres aboutis qui semblent vouloir emmener leur série vers de nouveaux sommets. C'est d'ailleurs l'un des constats de ce début d'E3 : le niveau de qualité technique a franchi un nouveau cap permettant d'accompagner sans souci l'allongement des cycles des machines HD... même si le PC prend désormais de plus en plus d'avance (cf la prouesse visuelle de Battlefield 3).

PSVita : j'y crois ?

Avec près de 80 jeux en développement, un prix de 249€ (pour le modèle WiFi) pour se positionner en frontal face à la 3DS, une surface tactile arrière intéressante et une puissance qui semble impressionnante (Uncharted Golden Abyss), la PSVita possède de beaux arguments. Pour autant seront-ils suffisants pour séduire un large public à l'heure où les smartphones grignotent chaque jour des parts de marché aux consoles portables traditionnelles ? Et puis nous attendons encore de la prendre en main (dès demain) et de voir aussi ce que nous réserve vraiment sa ludothèque. Car pour le moment, rien d'inouï n'a encore été dévoilé. Trop tôt donc pour imaginer un carton ou un échec. La patience semble plus que jamais de mise.

Il nous reste encore beaucoup à voir sur le salon. De nombreux titres ambitieux n'ont pas encore été présentés. Et puis il reste l'interrogation majeure de ce salon, celle qui cristallise toutes les attentions : l'avenir de Project Café ! Nintendo attend encore quelques heures avant de passer son grand oral et d'écraser, ou non, cet E3 2011.