Nouveaux modes de jeux, armes, cartes, nouvelles petites fonctionnalités, nouvelles subtilités et améliorations globales, Gears of War 3 affûte les tronçonneuses de ses Lancers pour cette ultime épisode. Et que peut-on faire pour donner une suite à deux épisodes ultra populaires, dont le second avait attiré le premier jour de la bêta plus d'un million de joueurs ? Pour Rod Fergusson, le producteur exécutif de ce Gears, ce volet met surtout en avant l'accessibilité du jeu au plus grand nombre - sans bien sûr pénaliser ses qualités historiques.

Tout est dans le bumper

Ceux qui sont passés par là le savent : se lancer dans un jeu en ligne au gameplay nerveux, centré sur l'action et le shoot, n'est pas toujours chose aisée quand d'autres sont déjà là depuis quelques temps. Il faut encaisser plusieurs parties à se faire trucider avant de commencer à progresser et prendre soi-même du plaisir en découpant de plus jeunes noobs. Et pour mieux savoir quoi faire, quel que soit le mode de jeu (et ils sont nombreux dans un Gears), mieux apprendre les cartes, les endroits où se trouvent les armes spéciales, etc. les joueurs pourront à présent s'aider de leur Communication Tactique en maintenant le bumper gauche appuyé. Les infos utiles apparaîtront ainsi en surbrillance (mais plus possible de tirer pendant ce temps). En outre, dans les modes à but avancé, dans lesquels il y a des captures et autres objectifs à compléter, les points importants et les actions ("capturer", "défendre", etc.) seront plus clairement visibles à l'écran. De même, il est possible d'indiquer à ses coéquipiers un ennemi avec le bouton "Y", lequel devient marqué pour quelques secondes, ce qui rapporte même de l'expérience (nous y reviendrons plus tard). Même la navigation dans les menus et l'interface ont été rendus plus clairs. Et, pour tous ceux qui ne veulent pas se prendre la tête, l'un des nouveaux modes phares (et celui que nous avons pu jouer), n'est autre que le Match à Mort par équipes - avec la saveur Gears en plus.

Plaisirs simples

Pour que ce mode, désespérément classique, fasse son entrée dans Gears of War 3 avec une petite touche en plus, les équipes d'Epic l'ont conçu avec quelques petits twists. D'abord, chaque équipe ne dispose que de 20 "respawn". Ça se joue donc par round, et non au score seul : la dernière équipe à disposer encore de vies étant la gagnante. "Cela permet de construire ce moment de tension vers la fin d'une partie pendant lequel il n'y a plus qu'un ou deux joueurs résistant encore, et leurs amis qui les regardent lutter", explique Fergusson. Passé ce quota, en effet, le jeu redevient comme le mode Warzone, mais ceux qui ne peuvent plus participer n'auront plus longtemps à attendre avant qu'une nouvelle partie ne démarre. Tout en offrant un gameplay simple et éprouvé, accessible et immédiatement compréhensible de tous, noobs comme joueurs confirmés. Par ailleurs, chaque respawn a lieu à proximité des autres membres de l'équipe, voire par groupes entiers, ce qui permet de maintenir en jeu un front bien établi entre les deux camps, et une action sans temps mort pour celui qui revient dans la partie. Il est possible entre les respawn de changer son arsenal entre quelques options, car d'une carte à l'autre, bien entendu, les armes les plus indiquées ne sont pas forcément les mêmes. Et puisqu'on en est à parler d'armes...

Rien n'égalera jamais la tronçonneuse

Tout joueur de Gears sait à quel point découper en deux un adversaire à la tronçonneuse est un plaisir indémodable. Mais ça n'a pas empêché Epic de réfléchir à quelques nouveaux instruments pour son arsenal. Côté grenades, par exemple, débarque l'incendiaire, justement parfaite pour le Team Deathmatch, lorsqu'une ligne de front ne veut pas trop bouger. Le plus drôle restant tout de même de la coller dans un otage, qu'on enverra valser vers ses amis avec le fameux explosif entre les dents, lorsqu'on en aura marre de l'utiliser comme bouclier de chair. Mais c'est surtout du côté des fusils qu'il faudra chercher les nouveaux joujoux rigolos. À commencer par une version "rétro" du fameux Lancer (l'arme de base de Gears), avec une baïonnette qui permet de foncer sur l'adversaire pour l'éperonner (à condition d'être à bonne distance quand on commence le sprint tueur), une cadence de tir moindre mais une puissance de feu accrue.

Citons ensuite le fusil à canon scié, qui peut venir à bout en un seul tir de trois adversaires, pourvu qu'on soit suffisamment proche d'eux et eux suffisamment agglutinés, probablement l'une des nouvelles armes les plus gores... et les plus lentes à recharger ; mieux vaut ne pas rater son coup. J'ai beaucoup aimé le Digger, qui balance sous terre des charges explosives qui passent donc sous les couvertures... on les voit et on les entend arriver en prêtant attention, mais au milieu d'une furieuse partie, ce n'est pas si évident. Il y a enfin le One Shot, sorte de mix entre une arme lourde et un fusil de snipe qui peut venir à bout en un seul tir, d'adversaires sous couverture pourvu qu'on ait le temps d'ajuster, ou encore le Hammer burst qui propose d'une pression sur le stick gauche une visée "iron sight" pour plus de précision sur des tirs à longue distance. Complété d'une Gatling ravageuse, d'un lance-flammes et des autres armes déjà présentes auparavant, il y en a pour tous les goûts.

À l'écoute des joueurs

Outre ce nouveau mode Team Deathmatch, les amateurs de Multi auront également droit au mode Capture the Leader, qui remplace en fait Gardien et Soumission. Il faudra attraper le leader de l'équipe adverse et le tenir en otage pendant une trentaine de secondes. Le leader pourra alors tenter de se libérer plusieurs fois, et disposera pour sa part d'avantages tactiques pour voir les positions ennemies et aiguiller son équipe. Enfin, le nouveau mode King of the hill réunit l'ancien avec le mode Annex ; il faut toujours que votre équipe y capture les zones délimitées par les rubans, mais plus besoin de rester dedans pour les tenir, et le ruban bouge régulièrement d'un point à l'autre d'une map pour éviter la "campe". D'autres détails ont été ajoutés pour tous les modes de jeu : il est possible de se ressusciter soi-même en martelant le bouton "A"... mais sans bouger, ce qui augmente considérablement les chances de se faire achever à coup de bottes. Côté système de couverture, lorsque deux adversaires se planquent d'un côté et de l'autre d'un bloc, on peut aussi à présent sauter par dessus en donnant un coup de pied pour déstabiliser l'adversaire et gagner quelques précieuses secondes pour lui truffer le buffet, plutôt que de jouer à cache-cache. Chaque arme offre également ses exécutions sanglantes, et certaines spéciales seront même à débloquer à coup d'XP, puisque Gears 3 a considérablement amélioré cet aspect là également, à coup de rubans et divers gains qui serviront autant à flatter l'ego qu'à progresser en jeu et à aiguiller les nouveaux venus vers des modes plus complexes.

Prendre du level

C'est un standard depuis Modern Warfare : les shooters ont droit à leurs XP, leurs niveaux, et leurs trucs à débloquer. Gears of War 3 ne fait donc pas exception. Mais, toujours par souci d'accessibilité, il sera possible de prendre des niveaux en jouant offline, quoique bien plus lentement. Engranger des niveaux permet de débloquer de nouvelles skins de personnages, d'armes, des exécutions spéciales, ou des titres pour se la péter. Par ailleurs, Un Retro Lancer en Or et une skin spéciale pour Cole seront débloquables pendant la bêta... et uniquement pendant la bêta ! Et pour ne pas se sentir trop frustré au départ, ou si on est mauvais, le jeu prend également en compte la lose™, en accordant de petits bonus aux dommages et/ou à la vie, à ceux qui meurent à la chaîne sans tuer personne. Enfin, les quelques nouvelles maps que nous avons pu jouer n'ont guère démérité : dynamiques pour certaines, et impeccablement level-designées pour toutes, elles ont en outre le mérite de faire briller au-delà des deux précédents les qualités visuelles assez époustouflantes du jeu. C'est simple : à part Killzone 3, je n'avais encore jamais vu de jeu au multijoueurs aussi détaillé visuellement qu'un jeu solo au top du top.

Cette petite soirée à tronçonner gaiement laisse augurer du meilleur. Pour le coup, ce n'est pas juste de belles paroles : il semble acquis que ce Gears of War 3 sera le plus abouti et le plus accessible à la fois, côté multi. Avec en plus des serveurs dédiés pour la première fois dans la série, je vois mal comment il pourrait ne pas s'imposer comme le meilleur de la série côté multijoueurs, d'autant qu'il faut y ajouter le nouveau mode Beast (sorte de Horde inversé dans la peau des Locust), le coop' à 4 pour la campagne... Espérons que le solo aura fait l'objet d'autant d'idées et de soin, et on tiendra assurément là, le meilleur volet de la saga. En attendant la sortie le 20 septembre prochain, chers amateurs de tronçonneuses, jetez-vous sur la bêta dès que possible !