Commençons par ce qui saute immédiatement aux yeux, le joli
ravalement de façade opéré sur les courts. Non pas que Virtua Tennis 2009 ait eu
à rougir de ses arènes, on arrivait même à distinguer les petits brins d'herbe
sur un écran de bourgeois en 1080p (qui coûtait un bras à l'époque), c'est
dire ! Virtua Tennis 4 affiche pourtant des textures encore plus
détaillées qu'un net travail sur les ombrages se charge de souligner. Sur les
huit terrains disponibles ici (deux par tournoi du Grand Chelem, maquillés
faute de licence), on apprécie particulièrement le surcroît de richesse offert
par l'environnement des courts annexes, un vrai bol d'air ! Côté joueurs, s'ils
ont encore un peu l'air de porter des épaulettes, les progrès sont évidents au niveau
des visages. Il y a bien sûr toujours des écarts selon les personnages, notamment
lorsque ces derniers changent d'expression.

En tout cas les échappés de The House of the
Dead
semblent définitivement s'en être retournés dans leur tombe, du moins concernant le
panel de professionnels. Assez proche du cru 2009, le casting compte quelques
nouveaux venus, certains célèbres (Juan Martin Del Potro et Caroline Wozniacki),
d'autres moins (Fernando Gonzales et la jeune Laura Robson), sans oublier une
poignée de retraités (avec le retour de Jim Courier). On a aucun mal à les
reconnaître, y compris de loin, car la qualité de reproduction des gestes
propres à nos champions mérite plus que jamais d'être saluée. Citons par
exemple le service si caractéristique de Jim Courier et son lancer de balle débuté
près du corps, vraiment du beau boulot...

Veritas momentum ?

Un souci du détail que l'on a tout loisir d'admirer - en
gros plan et à grands renforts d'effets graphiques - pendant les ralentis, et
ce même au beau milieu d'un point ! Oui, vous avez bien lu, la vocation spectaculaire
de Virtua Tennis 4 va jusqu'à interrompre un échange. Rassurez-vous, cette
fonction peut-être désactivée et ne se déclenche pas pour n'importe quel coup.
Ce dernier doit intervenir en guise de « match momentum », le
principal concept introduit par cet opus. Concrètement, il s'agit d'une jauge qui
se remplit à mesure que l'on pratique le style de prédilection de son joueur.
Une fois celle-ci pleine, il suffit d'appuyer sur le 4ème bouton de
façade (jusqu'alors inutilisé) pour se fendre d'un coup potentiellement très
efficace. J'entends déjà grincer les dents des puristes, c'est pourquoi je
tiens à préciser que ces super frappes n'ont rien à voir avec les techniques
fantaisistes d'un Mario Power Tennis. Les « Momentum Shots » se
résument essentiellement à des frappes plus puissantes et plus près des lignes,
voire à d'improbables plongeons dans certains cas. Bien exploitées, ces armes sont
susceptibles de « tuer » le point, sans se révéler forcément
infaillibles. Voilà sans doute un remède aux échanges souvent interminables des
précédents épisodes. D'autant que l'art du jeu défensif semble moins aisé, en
raison de déplacements ralentis et de coups dans la foulée plus exigeants sur
le positionnement. Ces évolutions modifient considérablement les sensations, et
si le gameplay nous a paru moins nerveux que d'habitude, il s'ouvre ainsi à de
nouvelles tactiques.

Le virtua tennis show...

Reste à déterminer si l'AM3 parviendra à conserver une réelle
cohérence, mission encore compliquée par l'ajout d'une option « Motion
Control » spécifique à chaque console. La première annoncée, autrement dit
la mouture PlayStation Move s'impose comme la plus prometteuse. Au-delà de
l'affichage en 3D stéréoscopique, l'expérience consiste à exécuter les gestes
via une caméra subjective, en essayant de trouver le bon timing. Il est naturellement
possible d'imprimer des effets et de varier les trajectoires, un pas vers
l'avant servant à se ruer au filet. Cette méthode de contrôle se veut distincte
de l'approche traditionnelle et pas franchement réaliste, mais on attendra la
version finale pour rendre notre verdict. De toute façon, Virtua Tennis ne
s'est jamais défini comme une simulation pure et dure, ce que rappelle le mode
World Tour de ce 4ème volet. La série se tenait déjà à distance du
véritable circuit pro, mini-jeux délirants à l'appui.

Toutefois Virtua Tennis 4 s'éloigne complètement des sentiers battus (ou presque), en transformant la
Carrière en une sorte de jeu de plateau. Le monde se divise désormais en quatre
zones géographiques, une pour chaque tournoi du Grand Chelem, l'étape finale de
ces longs chemins truffés d'embûches. Pour arriver jusque-là, on avance de case en case, le dé étant remplacé par des tickets associés à un nombre. En
fonction de nos choix (et du stock de tickets), on participe donc à diverses épreuves
et autres évènements plus ou moins agréables, en prenant soin d'honorer ses
engagements vis-à-vis des sponsors et des fans. Parce qu'il ne faudra pas se
contenter de bâtir un dieu du court, sa popularité aura autant d'importance. Une
alternative pour ceux qui s'intéressent davantage aux paillettes qu'aux
raquettes, les différentes routes proposées promettant un cursus unique pour son
champion. Et nous sommes très impatients d'explorer ces réjouissantes opportunités...