L'introduction de Dragon Quest IX a la saveur des vieux jeux de rôles qui pouvaient donner naissance à un sentiment de sympathie, tisser une atmosphère nostalgique, au seul moyen d'une mélodie mélancolique et de quelque mots bien choisis. Il n'y a aucune originalité dans son gameplay qui demeure - à la demande expresse des joueurs - le même depuis de nombreuses années. Pas de cinématique tape à l'œil ou de mécanique de jeu alambiquée. C'est dans la peau d'un être céleste, gardien débutant d'un village de dévots, que l'on débute l'aventure ; le joueur va à la rencontre des villageois, dont il recueille les pensées les plus secrètes. Les hommes ne peuvent pas le voir, mais certains se révèlent capables de ressentir sa présence. En rapportant un objet perdu, ou bien en aidant secrètement un fermier, notre angelot va remplir leurs cœurs de gratitude, matérialisée par une précieuse Aura Étoilée.

Krilin, vous ici ?

La force de cet épisode de Dragon Quest devrait résider dans la possibilité de se connecter avec d'autres DS pour inviter des joueurs ou leur rendre visite et ainsi s'aider mutuellement dans la progression de l'aventure. Et qui dit multijoueurs, dit bien souvent personnalisation. Les fans reconnaîtront la patte graphique d'Akira Toriyama (Dragon Ball) : ses yeux immenses, ses visages taillés à la serpe, ses coiffures qui mettraient en échec les visagistes les plus talentueux... Les différents archétypes qu'utilise le mangaka pour créer ses personnages sont à la disposition des joueurs afin qu'ils puissent façonner un avatar à nul autre pareil. Le jeu en ligne n'était pas disponible lors de ce premier contact, mais les échos en provenance du Japon indiquent que les joueurs utilisent plus volontiers la connexion sans fil pour s'échanger des cartes de visite virtuelles (personnalisables elles aussi) que pour véritablement jouer.

Action !

Un bref aperçu de l'action de Dragon Quest IX nous a rassurés. Si les combats au tour par tour ont été conservés, les efforts consentis par le studio Level-5 pour les dynamiser sont clairement visibles : qu'il s'agisse de l'arrivée tant attendue d'animations lors des attaques, ou du remaniement de l'interface graphique. Notre héros, bientôt privé de ses pouvoirs d'anges par une mystérieuse explosion, se retrouve sur Terre et peut enfin interagir avec les habitants... et les monstres. Grande nouveauté dans cette série réputée pour son gameplay archaïque et puriste, les ennemis n'apparaissent plus aléatoirement, déclenchant le combat. Ils se promènent dans le monde de Dragon Quest IX, permettant au joueur de choisir l'affrontement, la fuite, ou encore de tenter une attaque surprise.

En attendant la fête...

A travers un système de classes que l'on espère riche et favorisant les stratégies d'équipe, l'attribution de points de compétence manuelle, Level-5 modifie la saga par petites touches, presque discrètement. Armes, armures et accessoires se destineront à des classes bien précises, et les compétences attribuées aux personnages influeront également sur leur garde-robe. Chaque joueur découvrira avec plaisir les détails des équipements nombreux et colorés qui permettront de différencier plus sûrement leurs héros. Car Dragon Quest IX est toujours aussi beau, même un an après sa sortie. Et les collectionneurs risquent fort de craquer plus souvent qu'à leur tour chez les marchands.

Convaincus par ce qui fait l'âme de la saga, à savoir son charme désuet et ses mécaniques de jeu aussi solides que leurs fondations sont anciennes, nous attendons avec fébrilité de pouvoir tester les vraies nouveautés de Dragon Quest IX. Alors seulement saurons-nous si le dernier né de la saga est à la hauteur de ses ambitions de titre multijoueurs... Entre impatience et inquiétude, il faudra néanmoins attendre jusqu'au 23 juillet prochain.