F-Zero

Genre :

Evolution logique de la F1
Editeur : Nintendo
Année
de sortie :
1990
Supports : Super Nintendo, Game Boy Advance, GameCube

Dans son manifeste vidéoludique intitulé F-Zero, Nintendo prend la liberté audacieuse de repenser tout le concept de la F1 à sa sauce dans le fioutcheur, en brûlant dans un gigantesque cyber-autodafé toutes les pages de la sainte bible de la FIA en matière de sécurité et d'exigence économique. Le pitch est des plus roboratifs : au 26ème siècle, pour célébrer la rénovation du cadavre momifié d'Alonso (pas la chienne de garde) décédé misérablement dans un accident de la route aux commandes d'une voiturette sans permis dans les années 2010, Mecha-Jean Todt décide de dépoussiérer toutes les lois qui régissent la F1 en créant une nouvelle catégorie rafraichissante: la F-Zero. Il faut savoir que depuis l'an 2000, la FIA s'est efforcée de minimiser le coût de la discipline en menant une politique de réduction des dépenses afin de lutter contre le phénomène de fermeture des écuries, qui pour la plupart, ne pouvaient plus poursuivre la manifestation pour cause de manque de moyens pécuniaires. Son idée phare : donner au public ce qu'il veut en leur promettant un quota de pilotes morts accidentés par saison grâce à l'allégement au max de tous les dispositifs de sécurité trop dispendieux, et en faisant sauter la stupide règle sur le bridage de la puissance des véhicules. Trop bien.

Mecha JT l'a bien compris : pour assurer une bonne audience, il faut avant tout offrir aux téléspectateurs du sang et du cambouis, et si cela peut aller dans le sens de l'économie budgétaire, alors c'est encore mieux ! Ainsi, tous les mécanos et autres techniciens du ravitaillement iront pointer derechef aux ASSEDIC. Ils seront remplacés par une bande de rechargement entièrement automatisée qui s'occupera du plein des véhicules en énergie. L'inutile et gênante voiture de Safety passera également à la trappe, car il faut bien maximiser l'accidentologie et limiter le cahier des charges. Et pour cela, on ne disposera des chicanes sur les tracés qu'en lignes droites, jamais en virage, histoire de multiplier les sorties de routes façon Senna , mais dans le décor cette fois. F-Zero propose une vision révolutionnaire de la discipline qui malheureusement, ne pourra être contemplée que par nos petits-petits-petits-petits-petits enfants sur des télévisions en 3D sans lunettes. Dommage, j'aurai bien voulu voir ça. Bref, la proposition vidéoludique d'anticipation de Nintendo reste à la fois réaliste et innovante, et réussit le truculent pari de ne pas se vautrer dans les éternels clichés sécuritaires gauchisants. Enfin, je crois.

Alonso a bien fait de crever : il n'aurait pas tenu plus de 2 secondes en catégorie F-Zero...