Advance Wars

Genre :

Gestion de chair à canon
Editeur :  Nintendo
Année
de sortie :
2002
Supports : Game Boy Advance

Dans Advance Wars, Nintendo  prend à contrepied tous les essais vidéoludiques guerriers existants en abordant le côté fun de la guerre. Un point de vue révolutionnaire hélas trop sous-estimé par les autres éditeurs, souffrant pour la plupart d'un phénoménal balai dans le fondement lorsqu'il s'agit de traiter de ce sujet grave. Le pitch est, comme il se doit, d'une efficacité redoutable : des stratèges gradés s'affrontent dans des batailles sauvages roboratives pour tromper l'ennui, en sacrifiant ouvertement les vies de leurs hommes et en gaspillant impunément le budget de la Défense, comme ça, juste pour le plaisir de se sentir dans la peau d'un Kasparov qui aurait fait carrière dans les Armes. Les affrontements se dérouleront sur terre, sur mer et dans les airs, histoire de prendre un maximum son pied et de proposer des enjeux humains et logistiques plus importants, qui contribueront d'ailleurs à rendre ces conflits plus haletants et distrayants pour les intéressés, qui se trouvent, bien entendu, au sommet de la pyramide.

Dans cette comédie militaire réaliste où les cadavres des bleusailles s'entassent à la chaîne à la moindre mauvaise décision stratégique, Nintendo compte bien également dénoncer l'obéissance aveugle du soldat a qui l'on a enlevé tout esprit d'initiative individuelle au profit d'une volonté générale, émanant paradoxalement d'un desideratum particulier. Ce qu'on appelle plus communément le syndrome du mouton. En effet, il sera exigé de chaque bidasse de patienter docilement avant de pouvoir engager le feu sur les cibles ennemies désignées et ce, quitte à se manger de la poudre à canon fraîchement moulue en pleine poire. Finalement, à travers son œuvre interlope, Nintendo nous dévoile la véritable considération de la valeur de la vie de la recrue militaire aux yeux du pouvoir : un vulgaire pion insignifiant recyclable sur l'échiquier de la guerre. Mais ça, on le savait hélas déjà grâce à Bush Jr et sa politique d'envahissement de l'Irak. La morale principale d'Advance "Ouarze" étant qu'il ne faut jamais se montrer économe en moyens matériels et humains si l'on veut se payer une bonne tranche de rire. Et que la guerre, ce n'est pas si grave que ça après tout. Surtout au sommet de la chaîne de commande où l'on expérimente de grosses et franches marades. Enfin je crois.


Des hommes meurent tous les jours pour divertir les hommes au pouvoir. Trop laul !