Seaman

Genre :

Expérience philosophique zoophile
Editeur : Sega of America
Année de sortie : 1999
Support : Dreamcast

Seaman est une expérience vidéoludique interlope qui explose sans complexe la barrière des espèces, et dans laquelle le joueur est amené à élever une chimère asiatique gomorrhienne biblique informe et contre-nature des fonds marins. Le documentaire cryptozoologique de Sega est un manifeste anthropologique sur la place de la race orientale dans le monde aquatique et humain. Si son message darwinien évident peut se décrypter sur plusieurs niveaux de champs de compréhension, en revanche, son analyse reste bien strictement définie dans les limites pragmatiques inhérentes à la biologie et la zoophilie. En gros, Seaman pose en guise de réflexion roborative la problématique suivante : quelle serait la portée sociologique et philosophique du produit d'un accouplement bestial entre une personne d'origine asiatique et un poisson ? En tous cas, on s'en frotte déjà tous le menton "de le savoir".

Pour des raisons cheuloues qui nous échappent complètement, Sega a totalement occulté la phase d'insémination zoophile. Le joueur commencera donc à bichonner directement les œufs qui donneront naissance à la créature hybride, mix entre une truite de Tchernobyl et Pol Pot . La seule interaction possible entre l'homme et la chose sans nom sera la dialectique, plus communément appelée « taillage de bout de gras ». C'est dans ces échanges unilatéraux que pourront s'exprimer toute la dimension anthropomorphique de Seaman où une forme d'humanité sera attribuée à l'animal, un peu comme dans les incontournables fables de Lafontaine. Après des milliards d'heures passées en monologues anesthésiques, en fin de compte, on apprendra que peu de choses furieusement révolutionnaires : que le métissage asiate-poisson n'est absolument pas une formule gagnante. Que l'on soit humain ou animal, on peut tirer la tronche tout le temps... Par contre, le soft nous fournit des pistes éminentes en mesure d'expliquer l'origine de l'invective populaire « face de sushi ». Une nouvelle grille de lecture et d'interprétation sur le colonialisme peut apparaître également, surtout si le joueur est de type caucasien. Car le titre a été édité par Sega of America bien que développé en Asie, ce qui lui confère une dimension encore plus impérialiste et vindicative. Ou pas.

Fidèle à son atavisme, qu'il soit chromosomiquement humain ou animal aquatique, l'asiatique tire toujours la tronche.