Pour commencer, BlazBlue se joue à quatre boutons
(cinq en fait, si on compte l'indispensable pose pour narguer l'adversaire). Un
pour les coups faibles, un second pour les moyens, un troisième pour les forts
et un dernier pour les attaques spéciales (les Drive Attacks). C'est assez
étonnant pour être souligné puisque la plupart des jeux du genre ont tendance à
s'articuler autour de boutons se rapportant souvent aux bras et aux jambes des
pugilistes. Grâce à ce système, la palette de coups s'étoffe différemment d'un combattant
à l'autre. Et c'est justement là que BlazBlue fait fort. Chaque personnage
offre des coups de base (et spéciaux) qui se distinguent totalement de ses
comparses. Il en va de même pour les déplacements. Ainsi, chaque lutteur se
joue de manière unique : Rachel, la petite vampire gothique, place des objets un
peu partout dans les décors pour les projeter ensuite, Taokaka, le chaton ultra
rapide, saute constamment d'un côté à l'autre de l'écran en sortant ses
griffes acérées, Litchi, la bombe atomique, pose son bâton au sol qui vient
ensuite accompagner ses enchaînements, Arakune, le blob masqué de service (qui ressemble à
s'y méprendre à ceux du film « Le Voyage de Chihiro »), se
meut constamment dans les airs pour frapper ses adversaires par surprise et
Bang le ninja, dispose des boules sur les décors pour rebondir dessus en plein
combos et vous prendre de la vitesse.

Bref, ce petit tour, non exhaustif, des
individus avec lesquels j'ai pu jouer, illustre à quel point chaque guerrier a
sa manière bien à lui de combattre. Il faudrait être fou pour penser passer de
l'un à l'autre sans un minimum d'entraînement. Vous l'aurez compris, il n'y a
que douze personnages dans BlazBlue mais ils se pratiquent tous de manière
distincte. Voilà qui apporte un peu de fraîcheur par rapport à la concurrence
qui a tendance à recycler certains styles de combat de manière identique d'un guerrier à l'autre.

Très (trop ?) technique

Autant vous le dire tout de suite, BlazBlue ne se laisse pas dompter facilement. Il y a tant de subtilités en termes d'attaques, de déplacements, d'enchaînements, de gestion des barres de défenses et de furies, qu'il est évident que ce jeu demande énormément de skills. De fait, il profite aussi d'une marge de progression gigantesque. D'ailleurs, avant de savoir jouer ne serait-ce qu'avec un seul personnage, il faut apprendre à maîtriser toutes les finesses du jeu que je vous décris rapidement ici : Dash avant, arrière, saut, double saut, relevée, récupération aérienne après une chute, roulade, roulade aérienne, garde, garde basse, contre pendant une garde, garde instantanée (se protéger au moment de l'impact pour contre-attaquer plus rapidement), barrière (une garde supplémentaire), coups contrés, coups annulés (par le joueur pour enchaîner plus vite le suivant), prises au corps à corps, contre-chope, petite furie (les Distorsion Drive) et grosse furie (l'Astral Hit qui peut vous donner la victoire instantanément dans certaines conditions) sont autant d'éléments (et je dois en oublier) qu'il faudra totalement dominer pour espérer jouer correctement.

Et encore, c'est sans compter sur la gestion de la jauge de défense/garde. Cette dernière, qui s'amenuise à chaque coup et que vous pouvez consommer pour encaisser correctement, ou mieux encore, pour envoyer valser (une seule fois par round mais au risque de vous retrouver sans défense) un adversaire trop pressant. Franchement, j'ai rarement vu autant de possibilités réunies dans le système de combat d'un jeu de baston 2D. Si cette pléthore d'alternatives promet des joutes ultra dynamiques et techniques, le prix à payer est lourd : les joueurs lambda vont se faire laminer dans le mode en ligne et sans doute ne jamais y revenir. Dommage, car a priori, il devrait être irréprochable !

Le mode online du siècle !

Street Fighter IV a proposé le mode online de référence du genre ; alors BlazBlue se doit de faire aussi bien, voire mieux ! Sans rentrer dans le détail, sachez que ce dernier utilise une technologie avancée qui permet de préparer le terrain en cas de lag. Ce qui a pour effet de donner un jeu fluide et sans le moindre temps de latence. Il s'agit là d'une promesse qui, nous l'espérons, se vérifiera une fois le jeu sorti sur le réseau européen... Mais avant d'aller vous risquer contre les autres joueurs en ligne, il est préférable de se faire la main sur le mode Histoire. Ce mode, d'une rare profondeur pour un jeu de baston, illustre les aventures de chaque héros du jeu. On y accepte ou refuse certains combats, ce qui aura pour effet de changer la fin du scénario (de 2 à 4 fins sont prévues pour chaque protagoniste) de votre avatar. Si l'idée est séduisante, dans les faits, ces images assaillies de textes entre deux joutes ne nous ont pas convaincu de leur puissance d'immersion. Il faudra juger sur pièce mais rassurez-vous, BlazBlue dispose aussi de tous les modes classiques de l'Arcade au Score Attack en passant par le Training, le Theater (pour regarder les matchs en ligne préalablement enregistrés), la Gallery (pour admirer les superbes illustrations du mode Story) le Versus et le Multijoueurs. De quoi vous occuper pas mal de temps !

Arc System Works est un petit studio Japonais de seulement 80 personnes, mais ils ont à cœur de proposer ce qui se fait de mieux dans le genre de la baston et ça se voit ! BlazBlue a tout du jeu ultra technique de haute volée destiné aux joueurs Hardcore. Très logiquement, il ne correspond pas à ceux qui veulent se faire une petite partie de temps en temps en Multi. En contrepartie, sa marge de progression est « ti-ta-nesque », ses possibilités en termes de tactique et de techniques sont légions, ses personnages s'avèrent réellement uniques, sa réalisation étale la concurrence (SFIV mis à part mais il s'agit là d'un autre style) et son mode online, censé être impeccable, en feront sûrement la référence des pros de la baston en deux dimensions sur les consoles HD. Rendez-vous donc au début de l'année prochaine pour vérifier tout cela lors de la sortie du jeu sur Xbox 360 et PS3 !