La première chose qui frappe lorsqu'on reluque Split/Second, c'est sa ressemblance avec Burnout. Et c'est un compliment bien entendu : le jeu est joli, lumineux, il va très vite, se prend en mains en deux secondes... Bref : c'est tout de suite convaincant et attirant. Mais Split/Second n'est pas Burnout, il a bien sûr ses spécificités, qu'on découvre bien vite d'ailleurs, après deux ou trois drifts bien sentis... Selon vos exploits de pilote, vous remplirez en effet une jauge, placée juste en dessous du pare-choc arrière de votre bagnole, qui pourra aller du bleu jusqu'au rouge en étant un peu patient. Grâce à elle, vous pourrez déclencher les fameux "powerplay". En gros, il s'agit de lancer des scripts impliquant l'environnement pour ralentir vos concurrents, ou encore de modifier le tracé de la piste en créant un raccourci.

Kaboom !!!

Si vous utilisez un powerplay rapidement, alors que la jauge est encore peu remplie, vous déclencherez des petites explosions sur le côté de la piste, qui projèteront des éléments sur vos adversaires, mais en attendant un peu, vous pourrez surtout déclencher de véritables catastrophes qui auront bien plus d'impact ! Là, on parle plutôt de balayer la piste avec une grosse grue, voire carrément de faire s'écrouler sur la piste une gigantesque tour de plusieurs dizaines de mètres de haut, ou encore d'éventrer dans une belle explosion la coque d'un bateau, qui se disloquera et modifiera le tracé de la course. Je ne vous parle même pas de l'avion qui s'écrase avec pertes et fracas sur la piste, avec possibilité de passer de justesse en dessous du train d'atterrissage ! Tout cela est présenté de la plus belle des manières, avec de superbes effets visuels qui en mettent plain la vue. Autant dire que piloter dans ces conditions est aussi excitant que stressant, et que ça fera bien sûr tout le sel de Split/Second.

Le syndrome du déjà-vu

Côté jouabilité, la conduite des différents véhicules (pas de licence, mais de grosses ressemblances - ou pas - avec des modèles réels) s'avère certes hyper accessible, mais surtout pas très élaborée. Le jeu souffre notamment d'un système de dérapages pas toujours instinctif, mais aussi d'un moteur physique qui laisse à désirer, dans le sens ou une petite "touchette" créera un accident de temps en temps, tandis que de gros chocs n'arrêteront pas le run... Bizarre, oui, mais nous ne sommes qu'au stade de la preview, alors pas de panique pour le moment. Ce qui inquiète un peu plus tient en réalité de la répétitivité probable du jeu. En effet, les powerplay sont certes très impressionnants, très excitants, mais ils sont surtout parfaitement scriptés : ils ont lieu toujours au même endroit, toujours de la même manière... Seule variante : il faut les enclencher au plus vite, à chaque tour, pour les voir tous. Nous n'avons eu le loisir que de jouer sur deux circuits (10 sont prévus, avec probablement des variantes), mais on s'est déjà très vite habitués à voir la même chose arriver d'un run à l'autre... jusqu'à ne plus être impressionné du tout au final. Dommage.

Pour le reste, nous avons pu profiter de cette visite des studios pour également en apprendre plus sur les différents modes de jeu... en dehors de la "campagne principale", vous pourrez en effet relever différents défis, dont celui de cette course sans fin où il faut doubler le plus de camions possible, ces derniers perdant des bidons pour vous compliquer la tâche. D'autres modes encore seront révélés bientôt, et ils devraient être tous jouables en multi, que ce soit à deux en écran partagé ou à huit en ligne.

Bref, cette petite visite chez Black Rock nous a certes confirmé que Split/Second était définitivement un jeu de course novateur et pêchu, qu'il fallait le surveiller de près tant ses qualités de fun et de technique sont louables... mais il pose en même temps une question essentielle, à laquelle il faudra répondre pour le test en mai prochain : va-t-on se lasser de chacune des courses qu'il propose au bout du troisième run ? Les "powerplay" sont en effet très impressionnants, mais aussi très scriptés : on est impressionné la première fois, mais ensuite on a vite la sensation de faire encore et toujours exactement la même course ! Vivement qu'on puisse le découvrir plus en profondeur en tout cas.