Vous le savez, les récents propos de Nadine Morano  remettant en cause la visibilité de la norme PEGI ont suscité une véritable levée de bouclier de la part de l'industrie du jeu vidéo. Aujourd'hui, la secrétaire d'Etat chargée à la famille s'est entretenue, avec le JDLI (Le Journal Des Loisirs Interactifs). En voici quelques extraits : 

Il ne s'agit évidemment pas de s'approprier l'ensemble des problématiques liées au jeu vidéo, mais de soulever les problèmes - et de tenter d'y apporter des solutions - qui relèvent de notre sphère de compétence. Que ce soit sur le jeu vidéo ou sur tout autre sujet.

Il faut sécuriser au mieux les possibilités d'accès par des enfants et des jeunes adolescents à des contenus non appropriés. On ne peut pas faire fi du désir de transgression existant chez tout jeune ado qui le poussera vers des jeux qui ne sont pas pour lui. Le PEGI est un bon instrument, clair et intuitif, mais il n'est pas suffisamment connu des parents, puisqu'une étude montre que seuls 20 % d'entre-eux savent ce que c'est. Il faut réfléchir aux façons de le populariser mais aussi d'améliorer la lisibilité sur les jaquettes des jeux, voire dans les points de vente.

Pour rappel, l'étude dévoilant que seuls 20% des parents connaissent la norme PEGI a été faite en posant une question simple :"Connaissez-vous la norme PEGI"... étonnant que personne ne sache répondre. En revanche, de là à parler de mauvaise visibilité sur les jaquettes, il faudrait savoir raison garder...

Notre démarche est à l'inverse de la diabolisation du jeu vidéo dont nous mesurons la place de plus en plus importante qu'il prend dans les loisirs familiaux. Le problème est que cette rapide montée en puissance ne s'est pas toujours accompagnée d'un apprentissage des risques. Aujourd'hui, il faut que les codes comme ceux qui existent pour les programmes télé ou les films soient connus de tous, enfants et parents. Le CSA mène actuellement une campagne pour sensibiliser au sujet de l'exposition des enfants aux films et programmes télé qui ne s'adressent pas à eux. Pourquoi ne pas s'en inspirer ? Les industriels du secteur ont tout à gagner à ce que les parents, mieux informés, accroissent leur confiance dans le jeu vidéo. Pour cela, il faut qu'ils aient les clés leur permettant de comprendre les contenus auxquels leurs enfants sont exposés. C'est cela la volonté de Mme Morano.

Rappelons que les fameux "industriels du secteur" sont bien conscients du sujet et c'est pourquoi ils ont inclus des contrôles parentaux dans chacune de leur machine, sans parler du fameux PEGI bien visible sur chaque boîte de jeu - des systèmes bien plus nombreux et présents que ceux de la vidéo (DVD et cie). Les clefs existent donc déjà, Madame Morano, et avant de vouloir les chambouler, mieux vaut effectuer faire en sorte quelles soient connues. Lier la norme PEGI à des campagnes comme celle sur la signalétique du CSA en télévision paraîtrait ainsi judicieux. Le contact s'effectuera-t-il enfin entre cette initiative et les "industriels du secteur" ? A noter la naissance du site JeuxVideoInfoParents création émanant du secrétariat d'Etat à l'économie numérique (Nathalie Kosciusko-Morizet) et l'association e-enfance.

Même s'il reste encore quelques coquilles, voici une bonne initiative par des gens qui s'y connaissent. Merci NKM.