Quelques mois après la sortie de sa console 128 bits, Sega proposait à ses joueurs une expérience horrifique avec le premier épisode "nouvelle génération" de la série à succès de Capcom. Développé par un studio tiers qui a alors bien étudié la bécane, Resident Evil Code: Veronica est la suite des aventures des victimes du virus T et redonne au fan le plaisir de diriger à nouveau la famille Redfield: Claire (RE2) et Chris (RE1), ce dernier signant un grand retour plein d'héroïsme après quatre ans de silence.

Au niveau de l'histoire, Claire, sans nouvelles de son frangin depuis les incidents du manoir, part à sa recherche et investit un labo d'Umbrella Europe où elle pense le retrouver. Manque de bol, elle se fait choper et est envoyée prisonnière dans une île reculée en plein océan: l'île Rockfort. Pendant son incarcération, un événement se produit et transforme les personnes présentes en zombies (tiens donc!) et les lieux gardés en zones de mort. Libérée et avec l'aide d'un autre détenu, Steve Burnside, elle va chercher à fuir cet endroit maudit tout en continuant ses investigations.

C'est avec une intro magistrale (reprise dans le film RE Apocalypse) que débute cet opus qui se plaît à effectuer un retour à la peur telle qu'on l'a connu dans l'épisode fondateur. Ici, les zombies sont cachés, se jettent à nos pieds et nos munitions assez bien comptées. Si on pouvait se défouler un tant soit peu dans le 2 et le 3 - sans en abuser - Code Vero ne nous le permet pas et demande au joueur de maîtriser encore une fois la tactique du zig-zag qui permet une bonne économie de balles. Le titre à beau être en 3D, la caméra n'en est pas moins contrôlable et suit l'action comme dans l'autre jeu Dino Crisis; et est toujours positionnée de manière bien flippante. Le brouillard présent dans le jeu (plus une lacune technique qu'un effet volontaire) accentue d'ailleurs ce sentiment d'oppression tout comme les nouveaux ennemis créés pour l'occasion: les Bandersnatchs aux bras extensibles. Les Hunters reviennent aussi sous une forme encore plus cruelle et vorace qu'auparavant. Les sensations sont présentes, la sueur froide coule doucement dans notre dos.

Le titre offre au joueur le plaisir d'incarner plusieurs personnages: Claire et Chris alternativement, mais également Steve pour un court moment. Autre retour attendu des aficionados de la première heure, celui d'Albert Wesker doté désormais de super pouvoirs qui donnera fort à faire à son ancien subordonné. D'ailleurs, ce retour a été tellement apprécié par la communauté que la version Playstation 2 du jeu offre à Wesker de nouvelles cinématiques pleines de classe (ainsi qu'une nouvelle coupe de cheveux à Steve). Les affrontements contre des boss n'ont pas été oubliés, et là aussi le jeu nous donne à boire et à manger avec des combats titanesques contre des monstres imposants.

Bien inspirés, les développeurs se permettent un clin d'oeil à Alfred Hitchcock avec la copie conforme de sa maison lugubre de Psychose sur sa colline ou encore les personnages des "jumeaux" Ashford. Dans un même état d'esprit, on retrouve dans la seconde zone d'action du jeu - la base en Antarctique - une salle ressemblant comme deux gouttes d'eau à celle avec la statue du premier épisode. Mais si visuellement et musicalement c'est du tout bon, les animations raides des persos commence à faire défaut pour une machine de cette puissance. Bon, on s'y fait évidemment car le titre est vraiment prenant, mais le balais dans le c... devait disparaître avec cette génération; enfin le pensait-on.

Pour moi, grand fan de cette saga qui vivait alors l'âge d'or de l'horreur, Resident Evil Code: Veronica est tout simplement le meilleur opus sorti depuis le tout premier, au scénario parfait et captivant, aux persos profonds, aux retours réussis et à l'ambiance de peur permanente. Et puis, on avait encore des zombies! Bref, un RE à l'ancienne - avec ses énigmes, coffres et rubans de sauvegarde -, sorti à l'origine sur Dreamcast puis adapté (avec quelques remaniements) sur PS2 et Gamecube, et bientôt en HD pour nos plus actuelles XBox 360 et Playstation 3. Un jeu que je considère comme indispensable dans la vie d'un gamer; et avec les différents supports sur lesquels il est disponible, nul ne peut dire ne pas avoir eu la possibilité de s'y essayer.