L'histoire de Drakengard 3 va droit au but : Zero est l'une des 6 déesses censées apporter paix et prospérité sur les différents royaumes. Seulement, personne ne sait pourquoi, elle a décidé de tuer ses soeurs, sauvagement si possible, et de massacrer violemment tout ce qui se met sur son chemin. Elle est accompagné en cela de son dragon Mikael, qui l'aidera dans cette maléfique entreprise.

Je sais pas pourquoi mais je m'étais imaginé que Drakengard 3 serait un JRPG open-world. C'est clair qu'il l'est pas : la plupart des niveaux vont tout droit, sans embranchement avec toutefois des coffres cachés ici et là pour faire un peu chercher le joueur. Car à part cela, l'essentiel du gameplay consiste à éliminer les ennemis, boss et semi-boss qui vous barrent la route en enchaînant les combos et en esquivant à bon escient, le tout en temps réel sans aucun temps mort. Ce faisant, Drakengard 3 apparaît notoirement plus proche d'un BTA que d'un JRPG ou même d'un ARPG comme Kingdom Hearts dans la mesure ou il ne fait pas appelle à des menus pour effectuer les actions.Le jeu d'Access Game garde cependant des éléments qui le rapproche de cette lignée : un système d'amélioration des armes et les points d'expérience glanés après chaque ennemi vaincu. Cela reste très important, car la difficulté augmente vite et il faudra de temps en temps revenir dans les stages précédents pour augmenter son capital d'XP. Parallèlement, il sera aussi crucial de se procurer les meilleures armes et de les renforcer pour rester compétitif.

Si on le prend en tant que BTA, Drakengard 3 apparaît plus qu'honnête : le gameplay à base de changement d'arme lors des combos est très accrocheur, les ennemis et les boss sont variés et la difficulté bien réglée. Comme dans tout bon BTA, il faudra analyser avec attention le comportement de l'adversaire pour vaincre, et vos réflexes seront souvent sollicités. Le joueur est également invité à établir sa propre stratégie en choisissant parmi les 4 types d'armes disponibles : épées, lances, gantelets et chakrams. Il y a également de nombreuses séquences à dos de dragon, dont la totalité des boss! Et y a un vrai gameplay derrière, par lequel vous devez par exemple gérer votre altitude en plus de la direction et des attaques. Le dragon agit différemment en vol comme au sol pour plus de possibilités. Vous avez enfin accès à des quêtes secondaires qui sont en fait des mini-défis chronométrés dans lesquels vont devez looter un certain nombre d'items avant la fin du temps imparti. D'autres vous envoient dans un colisée avec 6 ou 7 combats d'affilée qui mettront votre adresse et votre connaissance du bestiaire à l'épreuve.

L'ambiance du jeu est géniale : c'est très intense, le chapitre zéro commence très très fort et met une grosse dose d'adrénaline. Cela ne se démentira pas dans la suite car les combats deviennent de plus en plus tendus, surtout dans les chapitres alternatifs qui viennent directement après la fin du jeu. De façon assez surprenante, le jeu est bourré d'humour : Zero et Mikael n'arrêtent pas de se chambrer, quand dans le même temps les soldats terrifiés appellent leur maman avant d'être déchiquetés. Tout le jeu est en fait un énorme manzai dans lequel Zero ne cesse de râler sur tout et sur tout le monde tout en étant tournée en ridicule par ses compagnons d'infortune. Drakengard 3 est donc étrangement aussi efficace comme comédie que comme jeu d'action. Une action qui ne se refuse rien car très violente, il y a du sang partout, des membres arrachés, des gens coupés en deux (verticalement). Zero est maculée de sang au fur et à mesure des tueries, et c'est justement après avoir déversé quelques hectolitres qu'elle peut déclencher un état second aussi défouloir que dévastateur.

Drakengard 3 est malheureusement un peu gâché par deux choses, à savoir sa réalisation un peu juste et la musique passée au second plan. Les décors sont sommaires et le rendu des personnages renvoie 10 ans en arrière, si bien qu'on en vient à se demander si les développeurs n'auraient pas réutilisé le moteur du précédent jeu PS2. J'aurais à la limite compris si c'était l'un des premiers jeu sortis sur PS3, mais là en l'occurrence c'est un peu l'un des derniers. En plus, il se permet de ramer, et méchamment. L'OST n'est pas mauvaise mais elle ne s'apprécie vraiment que dans les menus et sur l'écran titre, les musiques ne ressortant pas du tout lors des phases de gameplay.

Un petit mot sur les DLC : ceux-ci vous proposent d'incarner les soeurs de Zero sur un chapitre qui leur est consacré (+1 re-consacré à Zero, pour une raison que j'ignore). Ces derniers n'apportent franchement pas grand chose en termes d'histoire, à l'exception du chapitre de Two qui est un peu plus travaillé, ni en termes de gameplay puisques les soeurs ont les mêmes armes que Zero (sauf Three qui a l'exclusivité de ses ciseaux et des compétences originales). Cela dépend entièrement de votre affinité avec les différents personnages et votre volonté de prolonger l'expérience en termes d'ambiance de jeu. A noter que chacun des 6 DLC rapporte pas mal de trophées.