Pour leur premier jeu sur la nouvelle console de salon de Sony, les développeurs de Sucker Punch ont décidé de jouer la carte de la sécurité en sortant un troisième épisode d'Infamous intitulé Second Son. Suite directe du deuxième épisode ou reboot de la licence? Un peu des deux mon capitaine, mais contrairement à Killzone Shadow Fall, le résultat n'est pas totalement convaincant...

 

 

Son of Anarchy.

 

 

L'action de Second Son se déroule sept ans après les événements d'Infamous 2. Le joueur incarne Delsin Rowe, un jeune et fougueux amérindien qui passe ses journées à glander en taguant des mûrs histoire de faire bien chier son frère aîné qui n'est autre que le shérif du comté. Mais la vie de Delsin va basculer le jour où un convoi de Porteurs (des humains possédants de super-pouvoirs) va subir un accident. En voulant aider un prisonnier, notre héros en devenir va absorber le pouvoir de contrôler la fumée. Le problème c'est que les Porteurs sont traqués par le DUP, une agence gouvernementale dirigée par une certaine Augustine (on est passé tout près d'une Marie Thérèse ou d'une Henriette). Pensant que Delsin est responsable de cette «évasion», cette dernière va s'en prendre à sa tribu en représailles. C'est à partir de cet instant que notre tagueur va se mettre en quête de vengeance épaulé par son frère qui essayera tant bien que mal à le raisonner.

 

Ici il ne sera point question des Premiers Fils, de complot ou de Métasphère. Le déroulement de l'histoire est ultra basique avec quasiment aucun rebondissement. Les rares personnages que l'on rencontre dans le jeu ne sont pas assez exploités et seul la relation entre les deux frères pourra sauver ce semblant de scénario du naufrage. Les fans de la franchise qui attendaient une histoire aussi captivante que celle du premier épisode seront à coup sur déçus. Le système de Karma qui permet de choisir entre la voix du bien ou du mal est toujours aussi manichéen que par le passé et hormis le fait de changer certains pouvoirs, cela n'a quasiment aucune incidence sur le déroulement de l'aventure.

 

 

Bon Karma.

 

 

La première chose marquante lors du démarrage d'Infamous Second Son c'est la beauté de ses graphismes. Non seulement c'est le plus beau jeu next-gen à l'heure actuelle mais il se permet également d'être techniquement irréprochable. Les textures sont d'une finesse incroyables, les effets de particules et de lumières sont magnifiques et le tout tourne dans une fluidité insolente! Les quatre pouvoirs que Delsin utilisera au cours de son périple s'utilise avec une grande facilité et permettront d'exprimer toute sa rage et sa colère face aux gardes du DUP ou aux civils pour les plus crapuleux. Ces derniers réagissent toujours en fonction de vos actes. Soit ils vous admireront ou vous détesteront.

 

Lors des affrontements, les agents du DUP feront actes d'une plus grande intelligence que les sbires qu'affrontaient Cole dans les anciens épisodes. Cette fois les ennemis traqueront notre héros sur plusieurs pâtés de maison mais aussi pourront le perdre de vue ce qui permettra de les prendre à revers; et dans certain cas ces derniers pourront même se rendre. Ce qui ajoute une petite touche de crédibilité bienvenue. Côté sonore on reste dans du classique mais ça manque un peu de pêche et pour ceux qui ne supporteraient pas la voix de débile qu'à Delsin en français, il est toujours possible de mettre la VO sous titrée.

 

 

Mauvais Karma.

 

 

Si l'on regarde du côté du verre à moitié vide on se rend compte de plusieurs choses qui fâchent. A commencer par la direction artistique. Bien sur le jeu est magnifique mais par moment on se demande pourquoi tant de néons et autres couleurs flashy? A trop vouloir en mettre plein les mirettes, les développeurs ont abusés de certains effets lumineux. Par moment on se croirait plus dans le Miami des années 80 que dans le Seattle contemporain. Et que dire des ennemis se ressemblant tous? Même pas une petite variante de temps à autre afin de varier les plaisirs. D'ailleurs la variété n'est pas le maître mot du jeu qui se veut extrêmement répétitif dans ses objectifs de mission. Pareil pour les pouvoirs qui sont d'un goûts douteux. Ok certain ont la classe mais sans vouloir spoiler pourquoi ne pas avoir mis des pouvoirs un peu plus conventionnels comme l'eau ou le feu? L'électricité de Cole manque cruellement au final. Il est également à noter qu'il est impossible de changer de pouvoirs instantanément et qu'il faut pour cela trouver une source à absorber (ex: une cheminée pour de la fumée ou une enseigne lumineuse pour le néon).

 

Ce que l'on pouvait craindre sur le manque de vie dans la ville au travers des différents trailers se confirme dans le jeu. Autant pour les passants ça le fait encore mais il n'y a pratiquement aucune circulation dans une agglomération d'un demi million d'habitants! Des voies entières d'autoroutes sont vides et sur certaines routes les automobilistes circulent que d'un côté(!) Et pour finir dans les mauvais points: la durée de vie du soft avoisine à peine les dix heures en Normal tout en essayant de faire des quêtes annexes comme récupérer des fragments ou nettoyer des secteurs des dealers ou des gardes de la DUP. Heureusement qu'il est possible de refaire le jeu dans un autre karma pour gonfler un peu la durée de vie mais ça va pas plus loin.

 

 

Les plus:

 

- Graphiquement magnifique.

- Techniquement au poil.

- La jouabilité.

- Liberté d'action.

 

Les moins:

 

- Direction artistique peu inspirée.

- Tout comme son scénario.

- VF de Delsin.

- Missions répétitives.

- Un peu court.

 

 

Infamous Second Son ressemble plus à une vitrine technologique qu'à un jeu divertissant. Les fans de la franchise de Sucker Punch seront peut être décontenancés voir déçus par les aventures du jeune Delsin Rowe. Il n'en reste pas moins un titre prometteur en ce qui concerne les capacités de la Playstation 4 qui prouve avec ce titre que la console en a sous le capot.