La série Hyperdimension Neptune est, pour moi, l'une des meilleures surprises de cette génération. Bien que régulièrement brocardée par la critique, elle suit son petit bonhomme de chemin et c'est avec grande joie qu'on la retrouve pour la 3e année consécutive.

Le premier contact est pourtant décevant. Graphiquement, le jeu n'a pas bougé depuis Mk2 : la modélisation est assez approximative par endroits et le jeu a toujours cette fâcheuse tendance à passer largement sous les 30 images/sec. sur certaines séquences. Pire, les donjons se ressemblent carrément tous! C'est par contre avec une joie non dissimulée que l'on retrouve le style graphique du 1er pour ce est des dialogues, c'est-à-dire les persos animés 2D, ce qui a bien plus de charme que dans Mk2. Globalement, le tout reste agréable à l'œil, mais Compile Heart a clairement fait quelques économies sur le plan technique.

L'histoire ne convaincra pas non plus. Donnant l'impression d'avoir été écrite sur un coin de table entre fromage et dessert, elle présente des allégories sur le monde du vidéo qui ne sont pas toujours claires (les 7 sages? Edin?). La partie "de 1980 jusqu'à nos jours" est en revanche plutôt bien traitée et reflète bien l'histoire de l'industrie. Cela dit, ce n'est pas vraiment un problème, car le scénario n'est qu'un prétexte pour nous apporter l'humour le plus succulent qu'on puisse imaginer dans un jeu japonais. Soyons clair, dans Victory, on se marre du matin au soir! Nouveau perso très important, Pururuto, m'a semblé particulièrement réussie : dans sa forme humaine, elle est naïve, paresseuse, et parle trèèèèèèèèèès lentement. En forme déesse par contre, elle... non, je vous laisse découvrir par vous-même. Précisons enfin que dans ce dernier épisode, il y a BEAUCOUP de dialogues, et ils sont très longs. Il s'adresse donc avant tout aux amateurs du genre car la quantité de Moe frise l'overdose.

C'est sur le plan du gameplay que Victory est le plus attendu. Mk2 était trop facile pour peu qu'on ait fait un peu de level-up. Cet 3e remet les pendules à l'heure : c'est beaucoup plus dur! De simples ennemis peuvent vous balayer en un tour si vous n'êtes pas prudents. Les boss ont tous un auto-heal et il n'est pas rare qu'ils puissent OHKO vos personnages. Il faut donc prendre son temps et faire de l'XP pour rester au niveau. Le revers de la médaille, c'est que, un peu à l'instar du 1er, les combats de boss deviennent un peu répétitifs : on répète invariablement la même séquence, à savoir remplir sa jauge de spécial, briser la garde adverse et balancer ses ougi. Pour la réussir néanmoins, la gestion de la garde adverse est un élément-clé qui doit être maîtrisé, ainsi que le placement. Deux concepts introduits par Mk2 mais d'une importance cruciale ici. A noter que les deux derniers chapitres (accessibles via la true end sujette à plusieurs conditions) viennent cependant chambouler cet ordre établi car les combats foutent vraiment la pression, en particulier pour le boss de fin qui demande une préparation longue et une stratégie millimétrée. Enfin, les ougis sont toujours aussi impressionnantes, et qui plus est très nombreuses (vous pouvez en voir certaines sur les vidéos disséminées dans ce test).

Hyperdimension Neptune Victory ne s'arrête pas là. Ma partie affiche 93h de jeu, car le celui-ci est long, bien plus long que Mk2 : les quêtes annexes sont innombrables, le platine vous demandera la moitié de votre vie (je ne suis qu'à 45% des trophées), et il y a trois fins différentes. Ce nouvel épisode introduit un système par lequel vous envoyez régulièrement les habitants des villes explorer les donjons. Ceux-ci découvriront d'autres donjons, des boss spéciaux, des objets, des bonus d'XP, etc. Cet aspect du jeu est absolument central et particulièrement accrocheur. L'item creation prend également beaucoup plus d'importance, alors qu'il restait anecdotique dans Mk2. Il y a toutefois moins de persos que dans le précédent : 6 pendant la majorité de l'aventure, 10 au chapitre 10 dans le cadre de la true end (+ IF et Compa qui sont facultatives et payantes).

Malgré quelques aspects en demi-teinte, le bilan de ce 3e volet reste très positif. Plus long, plus riche, plus difficile et même plus drôle que le déjà très bon Mk2, il ravira sans coup férir les fans de la série.