Véritable ONVI que l'on croierait arrivé accidentellement du Japon, Senran Kagura Burst est en fait parfaitement classique dans sa structure : c'est un "simple" BTA à scrolling horizontal avec des éléments RPG (stats, XP, level). Burst est le 2e Senran Kagura a être sorti au Japon, mais comme il contient le 1er en totalité, vous ne manquez rien.

Les deux titres vous proposent d'évoluer dans des mini-stages de 4-5 min avec quelques fois des limitations de temps. Dans le 1er, le gameplay est en revanche assez pauvre : seuls 2-3 combos et des attaques spéciales pour les 5 personnages présents (séléctionnables dès le début en revanche). Du coup, les combats deviennent assez répétitifs en dehors des combats de boss, d'autant que le jeu est plutôt facile.

Techniquement, il a beau dater de 2011, Senran Kagura est très au-dessus de la moyenne des jeux 3DS. Le style anime et les animations sont sans équivalent sur la console (sauf peut-être Ace Attorney 5). Le jeu possède en outre des musiques bien sympa, avec sa bande originale d'inspiration à la fois japonaise traditionnelle et moderne. Mais l'aspect le plus important de Senran Kagura est le fan-service, et il fait ça très très bien... Concrètement, vous... euh... découvrez-le vous par vous-même, c'est mieux. Je l'attendais pas sur cet aspect, mais l'histoire est loin d'être nulle : si certains passages sont un peu naïfs, le reste est vraiment très sérieux, voire intelligent dans son refus du manichéisme, et parfois émouvant.

Pas vraiment une suite, Senran Kagura Burst (SKB) vous propose de revisiter l'histoire du premier Senran Kagura (SK) du côté des «méchantes». Vous jouez donc cette fois les filles ninjas de l'école Ebijo, opposées aux héroïnes de SK. Je ne suis pas sûr que Marvelous avait vraiment considéré la possibilité d'une suite à l'origine, car les antagonistes que l'on joue ici sont un peu caricaturales pour en faire de vraies héroïnes. Cela se ressent d'ailleurs dans le scénario, qui n'a pas la cohérence du premier et qui est finalement une somme de destins individuels d'intérêt variable.

Hikage et le tandem Yomi/Ikaruga sont les plus intéressantes autant dans la narration que dans le gameplay. Homura est fun à jouer (surtout en mode Crimson) mais son histoire, développée dans SK de manière assez efficace, a été tout simplement zappée! Quant à Haruka et Mirai, pour être tout à fait franc, elles m'ont un peu saoulé. On précisera que comme dans SK il y a énormément de dialogues : il n'est pas rare de lire une demi-heure avant un stage de 3 minutes... SKB est donc un peu un light novel autant qu'un jeu vidéo, mais l'humour fait toujours mouche. 

Le gameplay de ce BTA m'a apparu un chouïa plus varié et les différents combos sortent mieux. Pas de révolution à l'horizon, sauf peut-être du côté de la difficulté. SK était un jeu assez simple et SKB l'est tout autant... jusqu'au chapitre 4 où la difficulté est brusquement multipliée par 50! L'IA qui jusque là faisait la queue pour se prendre des mandales vous inflige des dégâts considérables et vos rivales, quasi-immobiles jusque là, se comportent enfin comme de vrais boss. Du coup, c'est là qu'on commence vraiment à jouer à Senran Kagura : utilisation intelligente du rush et du burst, et une attention toute particulière au placement et sortir ses ôgi au bon moment. Cette difficulté en montagne russes peut surprendre, mais personnellement j'ai aimé que le jeu mette la pression.

Senran Kagura Burst est 2 jeux corrects en 1. A se procurer pour ceux qui veulent du fan service (parce c'est un nouveau record en la matière en occident) ou pour ceux qui apprécient la DA.