Annoncé par Gust comme un jeu de "communcation 7D", Ciel no Sourge promettait de faire la révolution copernicienne de la dating sim. L'éditeur est malheureusement complètement passé à côté de son objectif, sans même respecter les impératifs du genre.

La PSVita donne sur la chambre d'une jeune fille plutôt réservée répondant au doux nom de Ion. Vous suivez donc celle-ci dans ses activités quotidiennes, sorte de Loft Story, la connerie en moins. Pour ceux du fond qui sont déjà en train de sortir leur porte-monnaie, je précise que non, on ne peut pas rentrer dans la salle de bain. Ion est consciente que vous êtes de l'autre de côté, et balance d'ailleurs un drap sur l'écran quand elle se change. Le bon côté de la chose, c'est que vous pouvez communiquer avec elle, lui demander d'aller à l'épicerie, puis de faire à manger ou de bricoler des gadgets.

Seulement voilà, le concept atteint ses limites au bout des quelques heures à peine : les conversations sont plates et les actions fort peu variées. Ion est trop gentille et ne se met jamais en colère. Même dans les rares choix que vous avez à faire, il n'y a pas de «mauvaise» réponse. Il n'y a pas de variation dans votre relation (platonique pour le coup) et vous n'avez jamais ce risque de déplaire qui est absolument indispensable à ce type de jeu.

L'autre aspect du jeu vous propose de plonger dans les souvenirs de Ion pour suivre son histoire (d'intérêt assez inégal). Pour cela, il faudra réparer les zones endommagées de sa mémoire à l'aide de petites fées assez bien gaulées. Celles-ci s'obtiennent par la réalité augmentée en photographiant des codes-barres. Oui, vous avez bien lu, des codes-barres! De plus, cela ne fonctionne qu'avec les codes-barres japonais! Les dites fées, les Sharls (et non Charles), se gèrent et évoluent comme un perso de RPG (niveau, équipement, etc).

Il faut enfin savoir que ce jeu requiert une connexion internet permanente, ce qui du même coup justifie enfin l'achat d'une PSVita 3G (ou pas, pour le coup). La raison pour cela est que tous les utilisateurs sont connectés par les Sharls qui sont autant de mini-forums où les joueurs viennent raconter de quel code-barre ils ont reçu tel ou tel Sharl. Cette dimension sociale est intéressante mais ne fait pas long feu, car l'interface est une véritable usine à gaz. Comble du comble, c'est le jeu en kit le plus éparpillé qu'il m'ait été donné de voir. Vraisemblablement sorti dans la précipitation la plus totale, on croule depuis des mois sous les màj, les bouts de scénario et autres DLCs plus ou moins gratuits.

Ciel no Sourge est donc typiquement le jeu qui promet la lune sans jamais parvenir à décoller du plancher des vaches. Les célibataires endurcis lui préfèreront nettement たっち, しょーLove Application.