Le studio Naughty Dog, créateur des célèbres licences Crash Bandicoot, Jak and Daxter et plus récemment Uncharted, nous prouve au fil des années que le jeu vidéo n’est pas seulement un simple loisir « futile » comme peuvent le penser certains, mais un véritable art au même titre que le cinéma, la peinture ou la musique. Le dernier-né du studio, The Last of Us, reprend d’ailleurs ces trois derniers de façon magistrale.

Le générique de fin défilant sur l’écran, il faut quelques secondes pour se remettre de ses émotions et se rendre compte du bijou qu’est The Last of Us. Plus qu’un jeu, il vous plonge dans une histoire émotionnelle tellement puissante que vous vous demandez si vous ne venez pas de voir le film de l’année. Où mieux, de le réaliser, car c’est bien sur ses mécaniques de gameplay que The Last of Us nous fait vivre son histoire.

 

Le temps des champignons

Petite touche de rappel, The Last of Us, initialement présenté comme un action-survival horrifique, ne joue que très peu sur cette dernière facette. Son scénario post-apocalyptique prend son origine vingt avant notre aventure, lorsque au c½ur d’une Amérique toute puissante, une infection née d’un champignon parasite, le cordyceps, se répand petit à petit chez les humains. A la manière d’un « Je suis une légende », les infectés se transforment au fil du temps en créatures horrifiques cannibales, passant à travers différents stades, de plus en plus répugnants et dangereux. Le prologue du jeu, qui met en scène le début de l’infection, constitue sans aucun doute l’un des prologues les plus forts de toute l’histoire du jeu vidéo. Âmes sensibles, vous voilà averties !

 

Un duo plus vrai que nature

Revenons au c½ur de l’action. Nous sommes en 2033, la pandémie fait bel et bien rage et les survivants sont organisés en faction dans des zones de quarantaine régulées par l’armée. Enfin, pas vraiment, car beaucoup, notamment par refus de subir l’autorité de cette dernière, énormément privatique et restrictive, ont soit décidé de mener une lutte de contestation (les fameuses « lucioles ») ou de mener leur propre (sur)vie, à leurs risques et périls.

C’est donc au c½ur de ce monde merveilleux notre duo de personnages fait son entrée en scène. L’un est un quinquagénaire endurci au passé sulfureux, l’autre une adolescente orpheline de 14 ans, qui n’a malheureusement rien connu du monde tel que nous le voyons aujourd’hui. Un duo plutôt improbable donc, qui sera rassemblé par la force des circonstances, et duquel découlera toute la suite d’une aventure semée d’embuches et qui, croyez-moi, ne manquera pas de mettre vos sentiments à rude épreuve.

Mais plutôt vous en dire plus au risquerai d’en spoiler certains au détriment de leur expérience de jeu finale, intéressons-nous à ce qui fait la force du jeu vidéo depuis ses origines : le gameplay !

 

Survivre, tel est ton destin !

Vous l’aurez compris, dans un monde tel que celui qui nous est présenté dans The Last of Us, seuls les plus intelligents et probablement les moins casse-cou ont le mérite de faire partie du tableau final. Il vous faudra donc parfois agir avec réflexion et légèreté pour vous sortir de situations que le commun des mortels qualifierait de suicidaires. Et cela passera bien évidemment par le fait d’économiser du mieux possible vos munitions (alors les bourrins, on fait comment ?).

Malgré cela, vous vous apercevrez vite au fil de votre aventure que nos amis infectés, paix à leurs âmes, ne sont pas les créatures les plus intelligentes du monde, et il vous sera très facile de vous en débarrasser sans vous retrouver la gorge déchiquetée. Ouais, car c’est le principal sort que vous réserve les plus aguerris d’entre eux dès la moindre faute d’inattention.

Outre ces infectés qui se suffisent à eux même niveau adversité, sachez que vous devrez aussi affronter des centaines de miliciens sans pitié qui n’hésiterons pas à vous exploser le crâne s’ils peuvent en tirer quoi que ce soit en retour. Et ceux-ci auront d’ailleurs le mérite d’être un peu plus doués de leur tête, vous contournant parfois sans même que vous vous en rendiez compte.

 

Mine Craft

Heureusement, vous pourrez compter sur la robustesse à toute épreuve d’un Joël en bonne forme pour son âge pour vous sortir des plus mauvais pas. D’autant plus qu’il vous sera possible d’augmenter les capacités de survie de ce-dernier, à savoir par exemple son ouïe (qui vous permettra de repérer des adversaires non visibles à l’½il nu), sa vie, sa précision au tir etc.

Et comme la mode est au crafting à tout va, sachez que l’amélioration de votre équipement, à la fois médicinal, défensif et offensif (attendez, parce qu’en plus de se défendre on doit aller les provoquer ?) vous sera aussi possible en ramassant tout un tas d’outils aux quatre coins de l’aventure.

Le bémol dans tout ça, c’est que l’envie d’obtenir le maximum de provisions, munitions et autres outils se fera tellement sentir durant votre aventure que vous aurez, pour certains, la fâcheuse manie de raser la totalité de votre environnement afin de ne rien laisser derrière vous. A vous d’essayer de ne pas trop pousser ces phases de recherche au risque de gâcher votre expérience. Et puis les environnements qu’offrent The Last of Us offrent une telle variété qu’il serait dommage de ne pas en profiter du mieux possible.

 

Quoi qu’il en soit, même si de légers bugs d’affichage mais aussi sonores viennent, assez rarement heureusement, à faire leur apparition, le rendu final n’en est pas moins exceptionnel.

Que dire de plus ? The Last of Us, c’est une narration et une profondeur scénaristique qui n’a rien à envier aux chefs d’½uvre du cinéma, ce sont personnages tellement profonds que vous en venez à y penser même votre console éteinte, c’est une ambiance sonore tellement saisissante qu’elle vous fera oublier l’instant présent. Bref, c’est le genre d’expérience qui, en plus de vous faire prendre votre pied, vous marque, et vous fait réaliser avec une immense joie toute la beauté de notre média, j’ai nommé le jeu vidéo !