CHAINS OF OLYMPUS
Note : 2 étoiles

Un visuel satisfaisant

Graphiquement le jeu m'a étonné en bien. J'en avais un peu rien à faire que Chains of Olympus soit un beau jeu pour la PSP, ce qui m'intéressait était de savoir s'il aurait bonne allure sur PS3. Je suis vraiment comblé. En fait le jeu a tout d'un jeu moyen PS2, type Prince of Persia, mais en plus beau car mieux modélisé. D'ailleurs à ce niveau les artistes de Ready At Dawn sont mêmes meilleurs que ceux de Santa Monica ; le modèle 3D de Kratos est supérieur à celui du premier épisode, les visages de femme sont mieux fichus également. Du beau travail.

Ce sont les décors qui en prennent un coup. Plus grossiers car moins de polygones, des textures sans finesse, moins d'effets aussi. Mais là encore, rien de dommageable, ça reste du God of War avec des temples cyclopéens, et si la plupart des lieux traversés sont dans le ton de God of War 1 et 2 mais un cran en dessous sur le strict point de vue technique, d'autres se détachent grâce à une direction artistique allant vers de nouveaux horizons, tel le dernier décor du jeu qui rappelle un peu le champ de fleurs de Metal Gear Solid 3.

Gameplay plus faible que les modèles

Le système de combat perd un peu de plumes également. Un peu moins plaisant à manier, certains QTE qui peinent à sortir, mais rien d'handicapant. Puis, en dehors d'un tigre à dents de sabre particulièrement bizarroïde, le bestiaire est dans le ton et se renouvelle juste assez pour qu'on n'ait pas l'impression de jouer à un copier/coller de GoW collection. Ainsi les minotaures sont beaucoup plus grands, avec une silhouette différente. On rencontre 4 boss durant le jeu, le premier étant particulièrement anecdotique (le roi des Perses), et les autres parfaitement dans le ton de la licence, avec des combats évolutifs. À noter tout de même que les combats sont souvent maladroitement implantés, tombant un peu n'importe comment. Ça se sent davantage sur la fin où il y a avalanche de combats.

Sur le reste, Chains of Olympus m'a déçu. D'abord, le jeu perd facilement une heure, voire une heure et demie de durée de vie à cause d'une absence de phases de plateformes et d'énigmes médiocres qui ne demandent que peu de réflexion, voire aucune. On passe son temps à tirer une roche vers un bouton, à actionner un levier, et l'énigme se résoud d'elle-même. Pas de plateformes non plus comme je disais, si ce n'est escalader des murs. Pas de numéro d'équilibriste, de sauts de liane en liane. Rien. À cause de cela le jeu se fait en ligne droite car rien ne nous arrête vraiment.

Bien que les quatre heures de jeu soient de mon avis bien remplies niveau décors et péripéties, elle s'avale presque en un coup parce que tout s'enchaîne trop vite. Le jeu nous facilite également trop la tâche pour la collection de plumes, yeux de gorgone et orbes rouges. Des coffres cachés sans recherche, on ne peut pas en fait finir le jeu sans parvenir à fond dans toutes nos améliorations tant le jeu regorge de coffres de secours. Il est loin le temps de God of War 1 et 2 où il fallait vraiment fouiller partout pour mériter les récompenses. Ici on finira le jeu avec un surplus de 80 000 orbes rouges...

Scénario mal raconté et pas passionnant

Côté scénario, c'est décevant aussi. Il n'y a qu'à la toute fin que je me suis senti impliqué. L'histoire se déroule avant God of War 1. En gros Kratos, au service des Dieux, repousse l'invasion perse, puis le monde se trouve plongé mystérieusement dans l'obscurité après la mort du premier gros monstre du jeu. Kratos cherche à comprendre pourquoi. Vers le milieu du jeu, une histoire concernant plus personnellement Kratos tombe comme un cheveu sur la soupe, comme pour tenter de ranimer notre intérêt... et le sien. Le problème c'est qu'on saisit vraiment mal les enjeux, le méchant et ses projets abracadabrants ne sont révélés qu'à la fin, ainsi on avance sans trop savoir pourquoi. J'ai aussi un peu de mal avec le doublage US de Kratos ; mes souvenirs me font peut-être défauts, mais j'ai l'impression qu'il surjoue beaucoup plus que dans les épisodes 1 et 2, hurlant même quand l'interlocuteur est à côté de lui.

Mais j'ai apprécié la fin. Tout en restant dans le ton de la licence, le méchant est original, ce n'est pas un énième dieu super musclé, bien que son histoire ne tienne pas debout. De même l'histoire personnelle de Kratos, par ailleurs inutile, est joliment illustrée lors d'une petite scène en QTE bien plus parlante que le cauchemar poussif de l'épisode 3. Les liens tissés avec God of War 1 sont aussi bien trouvés, ça s'intègre bien. À noter aussi que cette fin prend soin de délester Kratos de ses équipements pour qu'on le retrouve à zéro dans le 1, ce qui est toujours un effort appréciable.

Sympa sans plus, quoi...

En résumé, Chains of Olympus est une demi-déception, et étonnamment pas là où je l'attendais. Ce n'est pas sa réalisation PSP qui tire le jeu vers le bas (au contraire même !), mais un scénario qui met trop de temps à devenir intéressant, et des énigmes simplistes qui gâchent réellement le plaisir. Il est donc assez anecdotique, mais, tout en étant un bon cran en dessous de ses modèles, il reste également plus plaisant à faire qu'un Dante's Inferno.

GHOSTS of SPARTA
Note : 4 étoiles

Améliorations par rapport à Chain of Olympus

Graphiquement il y a plus ou moins le même écart entre Chains Of Olympus et Ghosts of Sparta qu'entre God of War 1 et 2. Ce sont surtout les décors qui vont jouir d'une meilleure modélisation et de textures plus détaillés, mais aussi d'un design général plus inspiré, ou tout simplement mieux illustré grâce au petit bond technique. Il y a également plus d'effets. On n'est franchement pas loin du premier God Of War. Ghost of Sparta est en fait au niveau d'un jeu PS2 de bonne facture, pas loin du haut du panier.

Meilleur gameplay aussi. Combats mieux amenés et plus plaisants avec des coups pris à l'épisode 3, le jeu laisse tomber les énigmes pour se concentrer sur la plateforme, et vu la gueule des énigmes de Chains of Olympus, c'est une très bonne nouvelle. Les combats contre les boss restent excellents et évolutifs, et la plateforme crée de meilleurs liens entre les différents niveaux tout en dynamisant certaines séquences. Le jeu est également un peu plus long que Chains of Olympus, plus varié, avec des mini-boss sympathiques pour ne pas tomber dans la routine. Contrairement à Chains of Olympus qui s'avale en un coup, il est plus dense, on sent le temps passer, dans le bon sens du terme.

À noter tout de même que le gameplay ne prend pas en compte que Kratos est un Dieu ; on commence à zéro sans astuce scénaristique pour le justiffier, ce qui me fait une jolie transition pour la suite...

Un scénario solide digne du premier

Le scénario pose les enjeux dès le départ, il est donc plus simple à suivre et nous implique davantage dans l'aventure que Chains of Olympus. Kratos avait un frère mais il est mort. Triste. Mais en fait peut-être pas ! Sur cette idée révolutionnaire et jamais vue, Ghost of Sparta nous narre la quête de Kratos pour retrouver son petit frère Deimos, ce qui bien entendu l'oblige à combattre des monstres gigantesques, à visiter des cavernes, des volcans et des villes assiégées en proie aux flammes. La routine d'un spartiate, quoi. On nage donc en pleine série Z comme au temps de God of War 1, mais de la série Z bien racontée, plaisante à suivre, loin du nanard qu'est l'épisode 3.

On retrouve la narration en forme de flash-backs absente de Chains of Olympus et de God of War 3, ce qui pour moi est un vrai plus parce que ça permet de raconter une histoire au lieu d'étaler une suite de péripéties. Ghost of Sparta se situe entre God of War 1 et 2, donc juste après l'accès au trône de dieu de la guerre. On pourrait même dire que Ghost of Sparta fait office de véritable épisode 2 ; il suit l'histoire du 1 au niveau de l'arrière-plan scénaristique, et annonce le 2.

Le fait que l'histoire se détourne un peu de l'Olympe pour concerner plus directement Kratos est également une bonne chose à mes yeux. On retrouve l'esprit du 1 qui s'était un peu perdu dans le 2 et complètement dans le 3 au profit d'une vengeance surfaite dont les motifs devenaient de plus en plus tenus et flous. Au moins ici, même si la trame n'a absolument aucune originalité, les motifs sont solides et personnels. Ce n'est plus une vengeance puérile où Kratos est fâché tout rouge parce que Zeus lui a piqué ses pouvoirs. Ainsi on ne suit plus ce héros débile et enragé pour rien qui, à la fin du 2 alors qu'il peut remonter le temps, ne pense même pas à aller sauver femme et enfant, source de sa colère primordiale. Reste que le petit frère de Deimos, à l'âge adulte, a aussi peu de charisme que le premier PNJ venu.

Une sacrée surprise !

En résumé, Ghosts of Sparta est une petite tuerie qui combine la variété de situations du 2 à la scénarisation du 1. J'y prends autant de plaisir que sur le premier God of War Collection, et plus que sur l'épisode 3 qui m'avait passablement déçu. Prenant ce qu'il y a de mieux dans les 4 épisodes précédents, réutilisant les cinématiques interactives du 3 pour servir davantage la narration que la violence gratuite (même si ça arrive), se permettant même quelques légères nouveautés au niveau du gameplay et de la narration (la visite de Sparte où on croise plus de PNJs mobiles que dans tout Mass Effect 2 !), Ghost of Sparta n'est pas seulement un indispensable de la série, c'est également un épisode à part entière. Plus que le 3 à mes yeux. Et peut-être même, scénaristiquement du moins, plus que le 2.

GOD OF WAR COLLECTION Volume 2

La note finale n'est pas une moyenne des deux jeux, mais la note de satisfaction globale que j'attribue à la compilation complète. Il faut prendre cette compilation pour ce qu'elle est, d'abord une belle opportunité pour les allergiques des consoles portables comme moi, ensuite des versions forcément moins clinquantes à cause du support d'origine, mais rehaussées de manière décente. S'attendre à des jeux PS3 avec des cinématiques en haute définition remasterisées à fond, ce serait juste débile. S'attendre à de très bons jeux dans les limites qui sont les leurs, et là on peut trouver entière satisfaction grâce à Ghost of Sparta, Chains of Olympus étant un épisode plutôt faible au niveau du gameplay par rapport au reste de la série, et sans conséquence scénaristiquement parlant. On sent méchamment le changement de Game Director de l'un à l'autre. Alors que Chains of Olympus reproduit un peu péniblement la formule sans parvenir à en être tout à fait digne, Ghost of Sparta est en plein dedans, nous offrant un épisode puissant où l'on retrouve, en condensé, toutes les qualités de la licence.

Sachant qu'il y avait deux jeux, je voulais faire un test court pour éviter le pavé cyclopéen. C'est raté... :/